Il vous est sûrement déjà arrivé de dire «je meurs de fatigue», ou en tout cas de vous sentir ainsi. Est-ce vraiment possible de « mourir de fatigue », ou du moins, à cause d'un manque de sommeil?
Certains se souviendront peut-être de l’étudiant californien a qui on attribua le record mondial de non-sommeil en 1965. Celui-ci était parvenu à se maintenir éveillé pendant 11 jours consécutifs, pour finalement tomber dans un sommeil pendant plus de 14 heures. Une expérience qui ne pourrait toutefois pas être reconduite par tout le monde. Il suffit juste de se rappeler du décès d'un jeune stagiaire de la Bank of America, à Londres, mort après avoir travaillé jusqu'à 6 heures du matin 3 jours d'affilés. Un décès « probablement dû au manque de sommeil et au stress additionnel », estimait le docteur.
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Le manque de sommeil peut entraîner différents effets néfastes sur l’organisme: altération de l'humeur, agressivité, stress, diminution des capacités physiques et intellectuelles ou encore fluctuation du poids, mais à terme, il pourrait vous être fatal, ou pas bien loin... L'épuisement conjugué à d'autres éléments, tels que le stress ou l’alcool, peut entraîner la mort. Ce fut le cas du jeune stagiaire mentionné ci-haut, mais aussi d'un jeune Chinois de 26 ans, décédé après avoir regardé des matchs de l'Euro 2012 pendant 11 jours sans dormir ou presque. Le jeune homme aurait également consommé de l’alcool tous les jours, en plus de ne pas dormir.
Peut-on mourir uniquement d’un manque de sommeil?
Des chercheurs se sont penchés sur la question à maintes reprises. Une de ces études, la recherche de Rechtschaffen, menée sur des rats, présentait des conclusions plutôt effrayantes à ce sujet. Maintenus éveillés durant plusieurs jours, la majorité des rongeurs étaient décédés... en moins de 2 semaines. Toutefois, la manière dont les rongeurs avaient été maintenus éveillés fut plus tard remise en cause. La méthode en question, appelée « disk over water », consistait en effet à mettre le rat sur un disque rotatif juste au-dessus du fond de la cage rempli d’eau.
À chaque fois que le rat risquait de s’endormir, les chercheurs faisait tourner le disque. Afin d’éviter de tomber à l’eau, le rat était obligé de se déplacer. L’étude a plus tard été reproduite sur des souris et des pigeons, mais à l’aide de méthodes moins brutales. Résultat? Pas de mort. Autrement dit, comme le rappelle les chercheurs, il y a une différence entre passer des nuits blanches de son plein gré, se faire réveiller, ou encore se faire empêcher de dormir (une forme de torture soit dit en passant).
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Un manque de sommeil peut aussi contribuer à l'hypertension et à déséquilibrer l’organisme de façon générale, en perturbant par exemple la sécrétion de certaines hormones. Finalement, il existe des conditions très rares comme l’insomnie fatale familiale (IFF) pouvant entraîner la mort par manque de sommeil après 6 à 32 mois.
Mais du côté des cas plus fréquents, il suffit simplement de penser aux conséquences de la fatigue extrême; accidents de la route ou encore de travail, pour savoir que le manque de sommeil, s’il n’est pas fatidique, peut en tout cas, causer de sérieux dégâts.
Vous manquez de sommeil? Vous pouvez toujours blâmer votre génétique ou donner une chance au lait de nuit.