La phytothérapie, l'utilisation des plantes pour se soigner, est une des formes de traitement les plus anciennes au monde. Toujours très présente en Afrique et en Asie, de nombreux praticiens de pays occidentaux y ont également recours au quotidien, ce sont des phytothérapeutes et des herboristes.
Phytothérapie / Shutterstock
La phytothérapie, qui est considérée par la communauté scientifique comme une médecine non conventionnelle, repose sur le fait que la plupart des plantes contiennent ce qu'on appelle des principes actifs (molécules phytochimiques). Ces plantes médicinales ont ainsi chacune une action biologique différente sur l'organisme.
Pour Annie Bazinet, professeure de principes phyto-chimiques à l'École d'Enseignement Supérieur de Naturopathie du Québec et herboriste clinicienne (accréditée par la Guilde des herboristes du Québec), il n'y a pas qu'une forme de phytothérapie. «Le rapport aux plantes et la façon de les utiliser ne seront pas du tout les mêmes selon que l'on sera en Chine, en Inde ou en Europe, dit-elle. Il existe en effet de nombreuses approches thérapeutiques selon les peuples et les régions. En Amérique du Nord par exemple, on a une façon d'utiliser les plantes qui s'inspire à la fois des savoirs européens, amérindiens, indiens et chinois)».
Herbes médicinales / Shutterstock
De plus en plus, on constate un véritable engouement pour les méthodes de soin et de thérapies naturelles. Cependant, pour la spécialiste, il faut se méfier de l'attitude qui consiste à vouloir trouver très vite une solution miracle. «Beaucoup de gens cherchent une sorte de pilule magique, c'est vrai en ce qui concerne la médecine conventionnelle, mais c'est aussi vrai pour la phytothérapie et très souvent, on voit des gens qui cherchent cette solution immédiatement efficace alors qu'un des principes de la phytothérapie est précisément le contraire de l'immédiateté. Avoir recours aux plantes demande de la patience et du temps, c'est un travail de fond qu'il faut faire, comme c'est le cas avec l'alimentation».
La consommation des plantes au quotidien apporte au corps des phytonutriments (des nutriments qui se trouvent dans les végétaux). Ceux-ci ont des effets positifs sur le corps. Selon les phytothérapeutes, ils peuvent être antioxydants, peuvent avoir une action sur le système immunitaire, digestif, cardiaque, nerveux, glandulaire.
Pour l’exploration simple on peut s’éduquer soi même, si l’on a des pathologies ou peu de temps à consacrer à l’étude des plantes, il vaut mieux se faire accompagner par un expert dans nos démarches d’expérimentation herbales.
Il existe de multiples façons de consommer des plantes: infusion, extraction (dans l’éthanol ou autre solvant comestible), décoction, sirop, en poudre, sous forme d'huiles essentielles (celles-ci requérant de l’éducation pour leur utilisation)…
Pour Annie Bazinet, si le recours à la phytothérapie et à l'herboristerie est justifié pour beaucoup de pathologies, elle admet également que ces traitements thérapeutiques ne sauraient remplacer la médecine pour d'autres cas. «Les plantes sont excellentes pour les maladies chroniques, mais on ne peut pas tout régler avec les plantes non plus, explique-t-elle. On a parfois besoin d'une salle d'urgence, de se faire anesthésier, opérer, et pour ça, il y a la médecine moderne».
Baies de sureau / Shutterstock
La spécialiste nous donne trois exemples d'utilisation de plantes et leurs effets bénéfiques:
- La fleur (ou la baie) de sureau a des vertus antivirales : «On peut en prendre en prévention une a deux fois par jour ou bien une fois par heure si on est en infection (local en Amérique du nord)».
- La gomme de sapin : «C'est un incontournable qui aide à liquéfier le mucus présent dans les poumons et qui aide quand on a à expectorer lors de toux grasses. On peut le trouver sous forme de sirop ou de gélule».
- Les champignons médicinaux: «Ils modulent la réponse immunitaire et diminuent les incidences d’infection».
Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à consulter un spécialiste.