Autrefois appelé « psychose maniacodépressive », le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur qui est caractérisé par des épisodes de manie (bonne humeur extrême), d’humeur normale et de dépression, en alternance. Les personnes qui souffrent du trouble bipolaire connaissent des sautes d’humeur importantes qui les font passer d’un moment à un autre de l’euphorie et la joie à une tristesse incontrôlable. Ces épisodes de sautes d’humeur surviennent habituellement sans raison externe et entravent la qualité de vie et le bon fonctionnement des personnes touchées.
On distingue plusieurs types de troubles bipolaires. Parfois, les épisodes maniaques (joyeux) sont quasiment inexistants alors que les épisodes dépressifs sont majeurs et plus fréquents. Dans tous les cas, la maladie fonctionne par cycles au cours desquels il y a une alternance de manie, dépression et humeur normale.
On divise le trouble bipolaire en deux types distincts
Le type 1
Des épisodes maniaques, des épisodes mixtes (qui cumulent les 2 sortes de symptômes) et des épisodes dépressifs majeurs.
Le type 2
Des épisodes maniaques modérés (on ne se rend pas compte habituellement que l’humeur est « trop » haute) et des épisodes dépressifs.
Causes du trouble bipolaire
Il n’existe pas de cause unique pouvant expliquer le trouble bipolaire. Une combinaison de plusieurs facteurs peut l’expliquer :
- Une spécificité génétique (souvent, on diagnostique plusieurs cas dans une même famille).
- Un mauvais fonctionnement des cellules nerveuses cérébrales.
Qui est touché? Quels sont les facteurs de risque?
Au Québec, on estime que le trouble bipolaire touche environ 1 % de la population. Toutefois, seulement une partie des personnes bipolaires sont diagnostiquées.
Les hommes et les femmes sont touchés dans une même proportion. La maladie se déclare habituellement au cours de l’adolescence ou la vingtaine, même si les crises les plus prononcées ont habituellement lieu pendant la trentaine.
De plus, lorsqu’on est sujet à la maladie, certains facteurs augmentent les risques de souffrir d’un épisode maniaco-dépressif :
- Le manque de sommeil
- Le stress
- La consommation de stimulants, de drogues, d’alcool
- Un traumatisme ou un évènement bouleversant
À lire aussi : Manquer de sommeil équivaut à être ivre
Contagion
Le trouble bipolaire n’est pas contagieux.
Les principaux symptômes du trouble bipolaire
Les symptômes du trouble bipolaire diffèrent selon qu’il s’agit d’humeur haute ou basse.
Lors de la manie (humeur haute), la personne touchée ne se sent pas malade. Les symptômes suivants persistent pendant une semaine ou plus :
- Hyperactivité
- Pensée accélérée
- Estime de soi excessive : sentiment de puissance et de grandeur
- Moins de sommeil
- Parler vite et fort
- Agir sans réfléchir : dépenser trop d’argent, avoir de nombreux partenaires sexuels, etc.
- Euphorie
- Dans certains cas, délires et hallucinations
Lors de la phase d’humeur basse, les symptômes sont ceux d’une dépression ordinaire :
- Tristesse
- Troubles du sommeil
- Perte ou prise de poids
- Perte d’intérêt pour tout ou presque
- Fatigue extrême
- Faible estime de soi
- Idées suicidaires
- Troubles de concentration
- Incapacité à prendre des décisions
Diagnostic
Le diagnostic du trouble bipolaire repose sur un questionnaire détaillé pour identifier les symptômes (les proches sont aussi questionnés) et un examen physique.
Des analyses et tests supplémentaires peuvent aussi être envisagés afin d’invalider la possibilité d’autres maladies.
Possibles risques de complications
Les complications liées au trouble bipolaire dépendent de la sévérité des symptômes, surtout en période dépressive. On estime que 20 à 50 % des individus qui souffrent de trouble bipolaire envisagent le suicide. Et plusieurs passent à l’acte.
De plus, les troubles de l’humeur entrainent aussi des problèmes relationnels et des comportements inadéquats (consommation de drogues et alcool, sexualité non protégée), qui peuvent être à l’origine de complications.
Traitement du trouble bipolaire
Le traitement du trouble bipolaire comprend :
- Des médicaments : antipsychotiques, antidépresseurs, stabilisateurs de l’humeur
- Une psychothérapie
- Une hygiène de vie : nombre suffisant d'heures de sommeil, alimentation équilibrée, pratique d’exercices réguliers, etc.
Après un diagnostic de trouble bipolaire, il est primordial de ne pas arrêter ou modifier sa médication sans en parler d’abord au médecin traitant. Souvent, le sentiment de ne plus avoir besoin de médicaments est en fait l’un des premiers signes qu’un épisode de manie est sur le point d’apparaître et la cessation du traitement est la dernière chose à faire en ce cas.
Vous n'êtes pas seul.e à composer avec le trouble bipolaire. Pour obtenir du soutien, consultez Revivre – Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires.
À lire aussi : Prendre des antidépresseurs : ce qu'il faut savoir
Prévention
On ne peut pas prévenir l’apparition du trouble bipolaire, toutefois, si on sait qu’on y est sujet, ou qu’il y a des risques génétiques, plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre :
- Éviter les excitants en tout genre
- Éviter les drogues et l’abus d’alcool
- Dormir à heures régulières
- Bien manger
- Être physiquement actif
- Gérer son stress : yoga, méditation, techniques de relaxation, etc.
À lire aussi : notre dossier Yoga et méditation : tout pour vous recentrer
Recommandé pour vous :
- Dossier Santé mentale : parlons-en
- Comment vivre avec une personne bipolaire?
- Santé mentale : 8 livres pour faire tomber les tabous
Retrouvez plus d'informations sur le trouble bipolaire sur le site Web du gouvernement du Québec.
Consulter tous les contenus de Canal Vie Santé.
Note
Les informations contenues dans cet article vous sont fournies à titre informatif seulement et vous permettront de poser des questions éclairées à votre médecin. En aucun cas, elles ne peuvent remplacer l'avis d'un professionnel de la santé. Notre équipe de rédacteurs et d'experts met tout en oeuvre pour vous fournir de l'information de qualité. Toutefois, Noovo Moi ne saurait être tenu responsable si le contenu d'un article s'avérait incomplet ou désuet. Nous vous rappelons qu'il est fortement recommandé de consulter un médecin si vous croyez souffrir d'un problème de santé.