Je reviens de la Grèce : voici comment ça se passe réellement de voyager à l'étranger présentement

Comme la plupart des gens, lorsque la pandémie a rejoint notre continent au mois de mars dernier, j’ai dû oublier mes plans de voyage pour 2020. Il y avait trop d’incertitudes.
Puis, les mois ont passé et l’Europe a ouvert à nouveau ses frontières aux Canadiens...
Vérifications et assurances
Ça mijotait dans ma tête. J’avais amplement le temps de voyager, n’ayant toujours pas été rappelée à mon travail. Ainsi, j'avais le temps de faire une quarantaine de 14 jours au retour sans problème.
Après avoir vérifié avec mon employeur que j’avais le droit de quitter le pays et m’être assurée qu’ils ne me rappelleraient pas au bureau avant la fin de ma quarantaine, j’étais décidée à partir.
En faisant des recherches, j’ai appris que la Grèce était l’un des pays qui avait eu le moins de cas de COVID-19 en Europe depuis le début de la pandémie. Je me suis également informée sur les mesures de sécurité à suivre là-bas et j’ai été impressionnée de voir à quel point ce pays s’est rapidement organisé pour accueillir les touristes à nouveau, notamment avec un formulaire à remplir avant d’arriver au pays. Également, la Grèce paye toutes dépenses reliées à la COVID-19 si on y attrape le virus pendant son séjour, incluant les frais médicaux, l’hôtel, etc.
Puis, simplement par mesure supplémentaire, j’ai contacté mes assurances collectives pour savoir si la COVID-19 était couverte, et la réponse fut positive! Il n’y avait donc plus aucun doute : les étoiles s’alignaient pour que je parte à nouveau en voyage. Enfin!
Avant de partir
J’ai acheté mes billets d’avion deux semaines et demie avant de partir. Je voulais les acheter relativement « dernière minute » puisque mes assurances ne couvraient pas l’annulation voyage pour des raisons liées à la COVID-19. Donc plus j’attendais pour les acheter, moins la situation avait de chances de changer au niveau du développement du virus. J’ai opté pour un 15 jours en Crète, une île qui me donnerait amplement de choses à voir pour la durée de mon voyage. J’ai acheté un vol avec une escale aux Pays-Bas, puisque j’allais voyager avec un ami néérlandais qui me rejoindrait à l’aéroport d’Amsterdam.
Environ une semaine avant de partir, j’apprends qu’un test de COVID-19 négatif est maintenant obligatoire pour entrer en Grèce pour les vols en provenance de plusieurs pays d’Europe, incluant les Pays-Bas. Le test ne devait pas daté de plus de trois jours au moment de mon arrivée en Grèce. Ce n’était pas clair si je devais faire le test même si je faisais seulement une escale aux Pays-Bas. J’ai donc décidé de ne pas prendre de chances, surtout compte tenu que je comptais sortir dans la ville pendant mon escale.
Je prenais l’avion le lundi soir. J’ai donc pris rendez-vous dans une clinique privée à Montréal le lundi matin, puisque la clinique est fermée la fin de semaine et que le test serait trop vieux à mon arrivée en Grèce si je le faisais le vendredi d'avant. C’était donc risqué, puisque j’allais recevoir mes résultats alors que je serais déjà dans l’avion. Je suis donc partie avec un petit stress de ce côté-là.
(sonreir es gratis/iStock)
Les mesures à l'aéroport et le départ
En arrivant à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, mon masque au visage, un agent a pris ma température. Ne voyageant qu’avec un bagage de cabine (oui oui, c’est possible pour un voyage de 15 jours!), je suis allée directement au secteur de sécurité pour les vols internationaux. Ça a dû me prendre un gros 5 minutes, puisque j’étais seule. Puis, j’ai attendu mon vol en compagnie des quelques autres courageux voyageurs masqués.
Je voyageais avec la compagnie aérienne KLM et, dans l’avion, tout le monde avait son masque. D'ailleurs, j’avais la rangée de sièges à moi toute seule. Il y a eu un seul service de repas et boissons, puis nous avons reçu un gros sac contenant une tonne de boissons et collations pour le reste du vol - cette mesure étant mise en place pour minimiser le nombre de services à bord. Pour le reste, le vol fut très normal, à part le fait qu’on pouvait enlever notre masque seulement pour boire et manger. Pour être honnête, le fait de devoir porter un masque pendant un vol de nuit de 7 heures ne m’a pas du tout dérangée.
L'escale aux Pays-Bas
Je suis arrivée à Amsterdam en même temps que le résultat de mon test de COVID-19, qui s’est avéré négatif. Soulagement! À mon arrivée, je n’ai eu aucun problème pour entrer au pays; tout était comme à l’habitude excepté le port du masque obligatoire.
J’ai donc pu me promener dans la ville sans problème, puis revenir à l’aéroport rejoindre mon ami pour prendre notre vol pour la Grèce avec la compagnie Transavia. Ce vol fut cette fois complètement différent : il y a eu plusieurs services de nourriture et boissons pendant ces trois heures de vol et, bien que tout le monde portait son masque, l'avion était presque plein. J’étais un peu surprise, mais rendu là, j’ai décidé de faire attention, sans trop m'inquiéter.
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Le voyage en Grèce
Dès notre arrivée à Heraklion, j’ai été frappée par l’accueil chaleureux des Crétois. Le sens de l'hospitalité, ils l’ont, COVID ou pas! Ce fut d’ailleurs une constante pour le reste des villes et villages que nous allions visiter dans les 15 prochains jours, et c’est probablement ce qui m’aura le plus marqué de l’île.
En Grèce, le masque est obligatoire dans tous les lieux intérieurs publics. Les bars et restaurants ferment également à minuit pour éviter la propagation. Nous avions réservé un mélange d’hôtels et d'Airbnbs et, partout, les gens appliquaient les règles de sécurité à la lettre.
Dans les hôtels, des mesures supplémentaires étaient prises. Au restaurant, on devait porter notre masque jusqu’à temps qu’on soit assis et, lors des buffets déjeuner, il y avait toujours quelqu’un pour nous servir et éviter qu'on touche aux plats.
Pendant tout le voyage, jamais je n’ai été inquiète du virus dans les établissements d’hébergement où j'ai restés.
Nous avions loué une voiture, ce qui nous permettait de nous promener partout sur l’île et de visiter des endroits qui sont moins facilement accessibles en transport en commun. On minimisait par le fait même nos déplacements dans les transports bondés de gens. En temps de pandémie, on trouvait que cet investissement supplémentaire en valait la peine.
Après la ville de Héraklion, nous avons visité Rethymno, qui fut vraiment un coup de coeur. Puis la ville de Chania, qui est la plus populaire chez les touristes en Crète. À Chania, nous avons reçu une alerte sur nos cellulaires nous informant d’une augmentation de cas dans la ville et nous demandant de porter le masque en tout temps, même à l'extérieur, jusqu’à nouvel ordre. Ça m’a à la fois surprise et rassurée de voir à quel point la gestion du virus était bien gérée, et à quel point tout le monde respectait les règles sans sembler en faire tout un plat.
À partir de Chania, nous avons visité différents endroits à tous les jours et avons principalement fait des activités en nature. On a apprécié visiter ces lieux normalement bondés de touristes, puisqu’on pouvait bien mieux en profiter étant en temps de pandémie.
Nous sommes ensuite partis vers le sud de l’île, dans un petit village de pêcheurs isolé nommé Loutro, puis nous avons continué notre route vers l’Est, où nous sommes restés quelques jours à Plaka et à Agios Nikolaos, où les restaurants sont simplement délicieux et les bars nous faisaient danser… jusqu’à minuit par contre, COVID oblige. ;)
Somme toute, nous avons passé un merveilleux voyage et les mesures spéciales mises en place pour contrer la propagation de la COVID-19 n’ont en aucun cas nuit à notre voyage.
Ça nous aura d’ailleurs même permis de décrocher un peu de cette situation surréelle le temps de nous concentrer sur la découverte de nouveaux lieux.
Le retour et la quarantaine obligatoire
J’avais un premier vol avec Transavia vers Amsterdam, qui fut encore cette fois aussi plein. Puis, avant mon vol vers Montréal, un agent de KLM a pris ma température et j’ai dû signer une déclaration comme quoi je n’avais pas de symptômes. À ma grande surprise, le vol était beaucoup plus rempli que celui de mon vol aller! J’avais un siège libre entre moi et une autre passagère, mais je ne peux pas en dire autant pour toutes les rangées. Au moins, les mêmes mesures de sécurité étaient en place concernant le service de nourriture et boissons pendant le vol.
Arrivée à Montréal, j’ai dû remplir un formulaire sur l’application ArriveCAN, en plus de ma déclaration normale. Dans ce formulaire, on demande une adresse pour la quarantaine, ainsi qu’un numéro de téléphone. Puis, aux douanes, on m’a posé beaucoup plus de questions qu’à l’habitude, incluant : la raison de mon voyage à l’étranger, le type de résidence où j’allais faire ma quarantaine, ainsi que comment j’allais m’arranger pour me nourrir et avoir accès à des médicaments en cas de besoin. Puis, j’ai pu procéder normalement pour quitter l’aéroport.
Ma mère est venue me chercher en voiture à l’aéroport pour m’amener à mon appartement et nous avons toutes les deux porté un masque pour la durée du trajet. J’ai aussi pris soin de m’asseoir sur la banquette arrière et nous avons accroché un manteau sur les appuie-têtes pour faire une barrière supplémentaire entre nous deux. Elle avait préalablement fait une épicerie pour moi, qu’elle avait déposée à mon logement.
À l'heure d'écrire ces lignes, j'ai maintenant fait plus de la moitié de ma quarantaine et, bien que je ne puisse quitter mon chez-moi et doive donner une mise à jour sur mon état de santé au gouvernement à tous les jours, je ne regrette absolument pas le voyage merveilleux que j’ai fait en Crète pendant la pandémie de COVID-19.
Crédit photos : Marie-Gil Fabris
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