Ça y est, vous êtes convaincus : vous voulez commencer à acheter plus de produits biologiques. Félicitations! Pour l’environnement et la santé du sol, c’est un gros plus. Et même dans les cas où il n’y a pas nécessairement plus de vitamines ou d’autres nutriments dans les aliments bios, réduire son apport de pesticides, c’est juste le gros bon sens.
Après tout, le bio ce n’est ni nouveau ni une affaire de snob; c’est la manière dont toute l’agriculture a fonctionné pendant des millénaires, avant que les engrais et pesticides chimiques arrivent sur le marché vers les années 50.
Mais c’est parfois décourageant et on ne sait pas où commencer… Alors voici quelques conseils pour que ça ne devienne pas trop cher.
Attendez-vous à ce que ça coûte (un peu) plus cher
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En premier lieu, il faut passer un seuil psychologique : le bio coûte plus cher. Des fois pas tant que ça et les trucs que je vous donne ici servent à contrecarrer un peu cet effet, mais en général on ne s’en sort pas –la facture d’épicerie est plus élevée. Ce n’est bien sûr pas tout le monde qui a le budget pour acheter bio, mais voici une citation que j’adore d’un maître à penser en la matière, Michael Pollan : « ceux qui ont les moyens (en tout ou en partie) d’acheter bio devraient le faire, parce que c’est en encourageant ce type de pratique que le bio deviendra de plus en plus disponible pour un grand nombre de gens et de moins en moins cher ».
Cette phrase qui remonte à une quinzaine d’années s’est avérée : le bio a connu une forte croissance depuis ce temps. Auparavant très « niches », ces produits se trouvent maintenant dans la plupart des supermarchés (dans les grandes villes comme en région) et même dans des chaînes géantes de magasins. Et les prix sont effectivement souvent beaucoup plus abordables.
Ne vous laissez pas décourager par les prix
Si on part négativement en se disant que le bio est « beaucoup trop cher, donc on ne peut rien acheter », c’est certain qu’on n’arrivera à rien! Est-ce que c’est possible de faire son épicerie 100% bio pour le commun des mortels? J’ai déjà suivi (virtuellement) des gens qui recevaient de l’aide alimentaire du gouvernement américain (des food stamps) et qui réussissaient quand même à manger bio. Donc oui c’est possible. Était-ce facile à faire? Ça c’est une autre histoire, mais c’est toujours mieux d’avoir une attitude positive de toute façon, et de comprendre qu’une transition, ça dure un certain. C’est correct!
La première chose à se dire, c’est que ça n’a pas besoin d’être tout ou rien! On peut commencer par remplacer un ou deux produits par son équivalent bio chaque semaine, puis progresser ainsi.
On peut également réévaluer le budget de différentes manières. Apporter plus de lunchs? Faire son café le matin au lieu de le prendre dans un restaurant? Préparer un souper de plus par semaine au lieu de l’acheter tout prêt? Quand on veut, il y a toujours moyen de moyenner. Vous pouvez par exemple vous donner un montant d'extra que vous voulez maintenant consacrer à la différence de prix chaque semaine, disons 20$. Essayez de faire le tour de vos dépenses avec ce montant en tête et de trouver des moyens d'aller le chercher en changeant des habitudes, en faisant d'autres substitutions, etc. Vu comme ça, c'est beaucoup moins épeurant et beaucoup plus facile à atteindre!
Priorisez les produits plus «risqués»
Est-ce que tous les produits ont vraiment besoin d’être achetés bio? Probablement pas. Vous pouvez vous fier aux listes de l’organisme Environmental Working Group (EWG), un groupe de scientifiques américains indépendants, qui étudie des milliers d’échantillons de fruits et de légumes, afin de faire des choix. Ils produisent chaque année deux listes très attendues : la « Douzaine sale » (Dirty Dozen, c’est-à-dire ceux qui contiennent le plus de pesticides) et la « Quinzaine propre » (Clean Fifteen » qui inclut, vous vous en doutez, ceux qui en contiennent le moins).
Bref, si vous devez faire un choix, concentrez-vous sur les produits les plus contaminés! Et laissez faire les autres. En passant, dans la liste « propre », on trouve beaucoup de produits qui ont une écorce épaisse, difficilement attaquable par les insectes –c’est comme une barrière naturelle qui rend l’utilisation de pesticides peu nécessaire.
Faites vos aliments vous-mêmes le plus possible
Les biscuits bio et autres trucs du genre existent (pour de vrai, il y a même une version des Oreo bio qui est super bonne et sans ingrédients inquiétants)! Par contre, ces produits qui ne sont pas « de base » sont VRAIMENT plus chers que les autres. Alors c’est très avantageux de les faire maison! Même chose pour un tas d’aliments tel que (liste non-exhaustive) la salsa, le pouding, les barres tendres, la sauce barbecue, la relish, la vinaigrette, la soupe, etc.
Achetez quand c’est le temps
Quelques semaines par année, le chou-fleur bio est à 9$. C’est complètement prohibitif et évidemment, dans ce temps-là, on ne mange pas de chou-fleur et puis c’est tout! Par contre, il y a aussi beaucoup de semaines dans l’année où il est super pas cher –j’ai déjà vu 1,29 $ la tête. Même chose pour le brocoli : on le trouve assez souvent à 2$. Quand ces légumes bios sont en spécial, c’est le temps d’en profiter! On en achète plusieurs et on les fait congeler au besoin.
Regardez au rayon des surgelés
Les fruits et les légumes surgelés sont une bonne option du point de vue nutritionnel, parce qu’ils sont congelés très frais, habituellement le jour-même de leur cueillette. S’il y a peu d’options dans le frais, en hiver par exemple, pensez au surgelé! Même si les légumes surgelés bios coûtent plus cher que les conventionnels, ils restent quand même très bon marché et surtout une bonne «valeur» pour votre argent. Il faut également surveiller les ventes : dans ce temps-là j’en achète une grande quantité et j’en ai pour longtemps!
Inscrivez-vous aux fameux paniers
Les paniers bios (agriculture soutenue par la communauté) sont de plus en plus populaires aujourd’hui, alors embarquez dans le mouvement! Il y a de nombreuses formules disponibles –l’été seulement ou à l’année, légumes seulement ou légumes et fruits, « petits extras » (par exemple des œufs, des confitures, du miel, de la viande, etc.) donc il faut s’informer. Mais en général, on paie pour le tout en début de saison (puisqu’on partage les « risques » de la récolte avec l’agriculteur et les autres membres). C’est un investissement important au départ, mais qui revient vraiment pas cher lorsqu’on calcule le nombre de paniers et de produits qu’on va recevoir par la suite! Et en plus d’être bio, c’est local et HYPER frais.
Visitez les kiosques et les marchés
Tous les endroits où on peut se rapprocher du producteur sont des bonnes pistes pour trouver du bio pour moins cher! Visitez les marchés publics et arrêtez dans les petits kiosques à la ferme ou sur le bord de la route. Ça m’est également arrivé plusieurs fois de découvrir des producteurs qui n’ont pas la certification bio (celle-ci coûte très cher) mais cultivent quand même selon tous ses principes!
Allez les cueillir vous-même
On fait souvent le saut en voyant le prix des petits fruits bios la première fois! Mais il existe de plus en plus d’options d’autocueillette biologique au Québec. Ça peut paraître beaucoup de dépenser disons 25-30$ pour aller faire ses provisions directement dans le champ, mais si on peut en avoir pour l’année ensuite, c’est l’idéal. Et croyez-moi, vous serez vraiment contents d’avoir vos propres bleuets pour faire des muffins en janvier, alors que le demi-casseau passe à 6$.
Faites un jardin
Oui notre saison de récolte est courte, mais c’est étonnant ce qu’on peut réussir à produire même avec un petit jardin urbain! Et pour un investissement minimal au départ, ça allège vraiment la facture d’épicerie pendant quelques mois. Pour cultiver du bio, les règles sont simples : choisir des semences bios (ou à tout le moins qui ne sont pas recouvertes de pesticides –j'ai eu cette mauvaise surprise à quelques reprises), ne pas utiliser d’herbicide ou d’insecticide chimique et éviter les engrais chimiques. C’est seulement la base, dan le fond!