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Trucs et inspirations

Voici pourquoi le sucre n'est pas ton pire ennemi

Même si un nutriment comme le sucre est associé à des problèmes de santé quand on le consomme fréquemment et en grande quantité, la solution n'est jamais de s'en priver. Je m'explique. 

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Avant de se lancer...

Mais avant, on fait un exercice, ok? Si je te dis que le sucre n’est pas l’ennemi numéro 1, comment ça te fait sentir?

Tu te dis peut-être:

1. Enfin! Dans le fond, j'ai toujours su que les gummy bears étaient mes amis.

2. Bon, une autre affaire! Le sucre est bon, et ma diète keto n'a servi à rien, c'est ça?

3. Le sucre cause l'obésité et la carie dentaire. Ce nutritionniste ne connaît rien. Bye.

En fonction de ta réponse, va au paragraphe correspondant: 

1. Ben oui! La vie serait triste si on se privait de jujubes en forme d'oursons.
Ça reste un aliment, pas un petit morceau de poison sucré et gélatineux.  

2. Deux choses:
En ce qui concerne la diète kéto, ou cétogène, j'en parle ici. Spoiler alert: ce n'est pas la meilleure façon de s'alimenter, mais si ça fonctionne pour toi et que tu es heureux là-dedans, c'est toi le boss. 
Et le sucre n'est ni bon, ni mauvais. C'est juste un ingrédient. Classifier les aliments leur attribue une espèce de valeur morale. «Si tu manges des baies de goji, tu fais la bonne chose. Tu es une bonne personne. Si tu manges un hamburger de restauration rapide, Satan t'attend en enfer»...  Oui allo, qui parle? La culture des diètes?
En réalité, le sucre n'est pas le nutriment le plus fantastique, mais au final, aucun nutriment n'est fantastique.

3. Tu as raison. En partie. D'abord, voici quelques faits scientifiques sur le sucre: 

  • Il existe un lien de causalité entre une alimentation riche en sucre concentré et l'obésité.
  • La consommation de breuvages sucrés est liée au développement du diabète de type 2.
  • Il existe une association entre une alimentation très riche en sucre et le risque de mortalité via une maladie cardiovasculaire. 

Voici pourquoi, malgré ça, le sucre n'est pas ton ennemi 

- Le sucre est utilisé dans notre corps pour fournir de l'énergie. C'est sa principale fonction. Plus précisément, le glucose est le carburant que ton cerveau préfère utiliser pour fonctionner normalement. Quand tu fais un effort physique, tes muscles sont aussi d'énormes consommateurs de sucre. 

- Le moindre gramme de sucre ne déclenche pas directement un diabète. L'alimentation joue définitivement un rôle dans cette maladie chronique, mais elle n'est pas le seul facteur. Et dans l'alimentation, le sucre est un élément qui influence le développement du diabète, mais pas le seul.

- La quantité et la fréquence à laquelle on mange du sucre, sous toutes ses formes, font partie d'un équilibre global qui peut être parfaitement sain. Si tu as des doutes, un nutritionniste peut t'aider à y voir plus clair.

La nuance que je tiens  à apporter

On voit souvent la santé comme uniquement physique. Et c'est correct. Après tout, on peut assez facilement avoir un aperçu de la santé d'un individu en faisant quelques tests, comme une prise de sang, une coloscopie ou une imagerie par résonance magnétique.

Toutefois, il peut être dangereux de négliger la santé mentale. Même si les intentions sont bonnes, la recommandation de restreindre l'apport en glucides peut être dangereuse pour la santé mentale d'une personne et d'une société.

Pointer un nutriment du doigt accentue la séparation des bons et des mauvais aliments. Se restreindre est la première étape du cycle de privation, qui mène à l'obsession, à l'excès, à la culpabilité, puis qui retourne à la restriction.

Si tu n'as jamais expérimenté les effets d'une restriction alimentaire, je t'invite à faire le test par toi-même.

Voici comment:

1. Choisis un aliment que tu aimes

Dans le cas présent, on parle d'aliments sucrés, mais ça pourrait aussi être autre chose, comme des chips, des avocats, du maïs ou un fruit.

2. Pense à comment tu perçois cet aliment

Est-il juteux? Sucré? Croquant? Épicé? Aromatique? Te rappelle-t-il une émotion positive? Est-il associé à un souvenir d'enfance? Combien de fois par jour ou par semaine penses-tu à cet aliment?

3. Trouve des raisons de penser que cet aliment pourrait te causer du tort

Ça devrait être assez facile, puisque tous les nutriments présents dans ce qu'on mange ont, à un moment ou à un autre, été démonisés. Par exemple, manger trop de protéines «endommage les reins»; manger trop de lipides «mène à l'obésité»; et manger trop de glucides «donne le diabète». Tu comprendras que ces allégations ne sont pas aussi noires et blanches que ce qu'on entend sur «les internets».

4. Ensuite, élimine complètement l'aliment de ton alimentation

Cet aliment est le démon. Il ruinera ta santé. Pas touche!

5. Maintenant, observe la perception que tu as de cet aliment

As-tu de la facilité à t'en priver? Y penses-tu plus souvent maintenant qu'il est défendu? As-tu été tenté de manger l'aliment en question? Si tu as cédé à la tentation, comment t'es-tu senti? Vois-tu différemment l'aliment qui était auparavant associé à une émotion positive?

Ce qui est vraiment bon pour toi

Au final, l'idée est d'être conscient que le sucre consommé en trop grandes quantités et trop fréquemment peut causer des problèmes de santé, mais que de démoniser le sucre n'est pas la solution.

Le but n'est pas de promouvoir la consommation d'aliments sucrés et transformés, c'est plutôt de préserver notre santé mentale à travers toute cette jungle nutritionnelle. 

Quand on met tous les aliments sur le même pied d'égalité, on peut les choisir en fonction de ce que notre corps préfère plutôt qu'en fonction de contraintes externes. Ceci est vrai aussi pour les personnes atteintes de maladies comme le diabète ou l'hypertension: il est possible de manger les aliments qu'on aime, même dans les situations où notre alimentation est davantage à surveiller, et même quand il s'agit du sucre.

Recommandé pour toi:

Bibliographie: 

Breda, J., Jewell, J., & Keller, A. (2019). The importance of the world health organization sugar guidelines for dental health and obesity prevention. Caries research, 53(2), 149-152.

Grauel, J. (2016). Being authentic or being responsible? Food consumption, morality and the presentation of self. Journal of Consumer Culture, 16(3), 852-869.

Lustig, R. H., Schmidt, L. A., & Brindis, C. D. (2012). The toxic truth about sugar. Nature, 482(7383), 27-29.

Moore, J. B., & Fielding, B. A. (2016). Sugar and metabolic health: is there still a debate?. Current opinion in clinical nutrition and metabolic care, 19(4), 303-309.

Ruxton, C. H. S., Gardner, E. J., & McNulty, H. M. (2009). Is Sugar consumption detrimental to health? A review of the evidence 1995—2006. Critical reviews in food science and nutrition, 50(1), 1-19.