En ces temps difficiles, chaque petite action peut créer un effet boule de neige sur notre quotidien!
Cette semaine, l'animatrice Pénélope McQuade a vécu une expérience quelque peu déstabilisante lorsqu'elle est sortie pour l'une des premières fois pour aller faire des courses pour sa maman à l'épicerie!
Contre toute attente, Pénélope a fait une chute dans un commerce... et, à fleur de peau, n'a pu retenir ses larmes par la suite grâce à l'aide qu'elle a reçue de deux gentils inconnus! C'est via sa page Facebook que Pénélope a raconté la scène pour le moins éloquente, dans un texte qui s'intitule: Nos vies transformées à jamais.
«Nos vies transformées à jamais.
Jeudi, début d'après-midi. Je sors faire les courses pour ma mère. Une "grosse" épicerie de tout ce qu'elle aime. Ses produits préférés, comme son thon mexicain en boîte, les bonnes marques, comme son yogourt Méditerranée, des petites surprises de Pâques, comme des cocos de Première Moisson. Ça faisait depuis le 1er weekend du confinement que je n'étais pas sortie écumer les allées. Je me suis retrouvée plongée dans un autre monde, étrange, désagréable et froid. Surtout froid. Pas à cause du crachin qui tombait jeudi et que je me prenais sur la gueule dans chacune des files devant chacun des commerces, non. Froid, parce que de la chaleur humaine, je n'en ai pas sentie sur ma peau depuis 1 mois. J'en ai vue aux nouvelles en forme d'arcs-en-ciel, dans les journaux vêtue de sarraus et de masques, j'en ai eue dans les yeux grâce à FaceTime et Skype. Mais de la chaleur à distance, ça chauffe pas fort.
Toujours est-il que jeudi, je constate et saisis encore plus profondément l'ampleur de ce que lon vit. De cet impensable auquel on doit s'acclimater. J'ai un petit motton. Tout petit. Même pas certaine que c'est un motton, c'est un petit pois je crois. Donc, je tire avec entrain, de mes mains 7 fois lavées -entre le poissonnier, la boulangerie, la fromagerie et cie-, mon caddie à roulettes bien plein, mon sac IKEA pesant fortement sur mon épaule et m'empêtre dans moi-même, tombant en pleine face avec un cri tout ce qu'il y a de moins gracieux. Sérieux, je tombe fort. Deux personnes, un joli jeune homme et une femme avec un non moins joli masque maison à pois, se précipitent à mon secours. Ayant intégrée rapidement que je suis une pestiférée potentielle, je leur crie (vraiment trop fort) "on n'a pas le droit de se toucher, on n'a pas le droit de se toucher!" Le joli jeune homme me regarde, en me prenant le coude de ses blanches mains -probablement 7 fois lavées- "quand même, je vais vous aider à vous relever madame", pendant que la femme au joli masque me prend l'autre coude. Et hop, je me retrouve sur mes pieds, comme quand ma mère et mon père me levaient chacun de leur côté, pour que je bondisse par-dessus les trottoirs. Avec bienveillance et détermination.
Vous sous souvenez de ce petit motton, que je croyais être un petit pois ?
Et bien maintenant, c'est clair, c'était un motton. J'ai fermé ma bouche fort et plissé des yeux encore plus pour ne pas qu'il déborde. J'ai payé les tomates, des extra grosses pour faire rire ma mère, les bananes pas mures qui le seront trop demain et les fraises semi-blanches et je suis sortie. Mon caddie toujours aussi lourd, mes mains un peu moins propres et mon coeur gonflé. Gonflé près à exploser.
Dehors, quelque part entre les montagnes de boites de carton vides et la sortie de secours, j'ai trouvé un petit trou pour pleurer. Pleurer parce que 2 personnes que je ne connais pas, m'ont aidée. Simple comme ça. Complexe comme ça. Instinctif comme ça, contre-intuitif comme ça.
Dans le fond, je pense que j'ai pleuré parce que ça fait un mois que je n'ai pas été touchée. Oui j'ai été touchée, comme vous, par les arcs-en-ciel, les héros en sarraus et masques, par les visages aimés sur FaceTime et Skype. Mais être touchée, sans pouvoir prendre et être prise dans des bras, sans pouvoir envelopper et se laisser envelopper, est-ce que c'est vraiment être touchée...
Qu'est-ce qu'il me reste de ces quelques minutes vécues jeudi... Il me reste ces 2 visages en tête, le joli masque et le joli garçon. Cette chaleur humaine qui m'empêche de succomber au froid déposé par la neige qui tombe un peu partout depuis 2 jours, cette chaleur humaine qui me gardera au chaud même si l'été est annulé, même si on me demande de m'encabaner du froid d'avril au froid de l'automne. Ce qu'il me reste, c'est la certitude que je peux vivre encore un peu sans être touchée par des mains, mais que je ne pourrai jamais, jamais survivre sans être touchée par la bonté.»
Plusieurs se retrouveront à travers le témoignage poignant de Pénélope, qui a trouvé les mots justes pour exprimer ce que l'on ressent tous depuis quelques semaines déjà...
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