Les animaux de compagnie occupent une place de choix dans le cœur de nombreux individus. Malgré tout, ils n’ont pas le même statut que les enfants lorsque survient une séparation. Qu’en dit la loi à cet effet, mais également où se situe le bien-être de l’animal dans cette situation difficile à vivre pour tous? Est-ce qu’une garde partagée peut être envisagée?
Qu’en dit la loi au Québec?
Les animaux ne sont pas des biens…
Selon la loi 54 qui vise l’amélioration de la situation juridique de l’animal :
« Les animaux ne sont pas des biens. Ils sont des êtres doués de sensibilité et ils ont des impératifs biologiques. »
Cette loi permet d’intervenir et d’éviter les cas de maltraitance. Depuis son adoption, en décembre 2015, on reconnait dorénavant l’importance du bien-être de toutes espèces animales. Cependant, elle n'a pas d'impact au niveau juridique lors d'une séparation.
Mais, les animaux sont considérés comme des biens lors d'une séparation
Lorsqu’il s’agit des lois sur le partage de régimes matrimoniaux et de la loi sur le divorce, l’espèce animale est à nouveau considérée comme un bien. La règlementation qui s’applique est donc la même que celle qui régit un fauteuil ou une télévision.
Est-ce que l’animal a été acheté avant l’union du couple? Si oui, il demeure la propriété de l’individu qui l’a acquis. A-t-il été offert en cadeau? Encore une fois, c’est la personne qui l’a reçu qui détient tous les droits sur l’animal. Ça se complique lorsque le couple a pris la décision ensemble d’acheter cette petite boule de poil. À ce moment, une entente devra se faire, idéalement, à l’amiable.
Les cas qui se rendent devant un juge s’avèrent exceptionnels, heureusement. Même si certaines lois placent l’animal au même rang que n’importe quel bien, on ne peut être indifférent à leur sensibilité. De manière générale, les individus, malgré leurs différends, réussissent à trouver des solutions pour le bien de leur animal et pour celui de l’ensemble de la famille.
Le bien-être de l’animal d’abord et avant tout
Un questionnement inévitable
Au-delà du volet juridique qui s’attarde à la possession du « bien », il faut aussi se poser la question à savoir qui est dorénavant son maitre? Qui a du temps à lui consacrer? Qui a de l’espace pour accueillir ce compagnon de vie? Est-il préférable qu’il demeure dans la maison familiale?
Le bien-être de l’animal doit toujours être privilégié, même si parfois notre ego a soif de vengeance. Faire la part des choses et répondre de manière réaliste aux différentes questions permettent habituellement d’y voir plus clair, pour surpasser le ras de marée des émotions.
Une garde partagée peu envisageable
En effet, s’il s’agit d’un chien ou d’un chat, d’un lapin ou d’un rat, les réponses aux questions varieront. Les besoins sont différents d’une espèce à l’autre. Cependant, chose certaine, de manière générale, ils vivent difficilement avec un changement d’environnement semaine après semaine. La garde partagée comme celle vécue par les enfants est donc difficilement envisageable.
D’autres solutions doivent alors être trouvées, par exemple : laisser l’ancien conjoint venir promener le chien, prendre l’animal pendant les vacances d’été, etc. Cela signifie toutefois que l’on conserve un lien avec l’ex. Est-ce vraiment ce que vous voulez? Si vous avez des enfants, le lien sera conservé d’une manière ou d’une autre, mais si ce n’est pas le cas, voulez-vous rester liés? Ou vaut-il mieux simplement s’assurer que votre compagnon poilu est bien et lui dire au revoir, le cas échéant?
Survivre à une séparation et à la perte de son animal?
Évidemment, ces questionnements sont difficiles. On ne peut comparer un animal à un enfant, mais l’amour qui nous relit à lui est bel et bien réel. Dans le cas d’une séparation, il faut réapprendre à vivre. S’il faut, en plus, devoir faire le deuil de son animal de compagnie, cela ajoute une autre difficulté et, pour certains, cela semble impensable. Malgré tout, il est impératif de se concentrer sur le bien-être de l’animal, comme on le fait pour les enfants. Malheureusement, lors des séparations, de nombreux abandons surviennent et c’est ce qu’il faut éviter à tout prix.
Après tout, si votre animal a un toit et de l’amour, c’est ce qui compte! Rappelez-vous que les animaux vivent dans le moment présent et ne ruminent pas le passé. Alors, tentez de trouver la meilleure option pour votre fidèle compagnon afin qu’il soit bien, là, maintenant… Et pourquoi ne pas s’inspirer de ces petites bêtes : vivre le moment présent, sans ruminer le passé… c’est une bonne idée, non?!