La chirurgie plastique semble être en voie de se banaliser. Aux États-Unis, il y a eu 24 fois plus d'interventions en 2004 qu'en 1994. L'injection de Botox, moins invasive que le scalpel, est l'intervention esthétique la plus pratiquée au monde. En 2004, au Canada, on notait une augmentation de 40 % du nombre d'injections pratiquées. Alors, inoffensif le Botox? Rien n'est moins sûr.
Qu'est-ce que le Botox?
Le Botox, ou toxine botulique, est sécrétée par une bactérie. C'est un poison violent, 40 millions de fois plus mortel que le cyanure, qui a la propriété de paralyser les muscles. Purifiée et utilisée au bon dosage, la toxine peut servir à traiter différents troubles tels que les spasmes musculaires et la sudation excessive.
On a commencé à s'en servir plus récemment pour soigner des nouveau-nés aux prises avec une production trop abondante de salive qui entraînait une asphyxie. Le Botox a permis de diminuer l'activité des glandes salivaires et ainsi sauver la vie des nourrissons. Mais si le Botox est si populaire, c'est à cause de son utilisation pour atténuer l'apparence des rides d'expression musculaire.
Comment ça fonctionne?
Les injections de Botox ne devraient être pratiquées que par des médecins qualifiés. On pratique des injections aux endroits qu'on désire traiter. La toxine paralyse et détend les muscles visés. On utilise le Botox pour réduire l'apparence des rides de glabelle (situées entre les sourcils), des pattes d'oie et des rides du front. Son utilisation pour corriger des rides autour de la bouche et dans le bas du visage est plus risquée. On doit utiliser de plus faibles concentrations pour que la paralysie ne nuise pas à la parole et à la mastication.
Les injections sont peu ou pas douloureuses et le patient peut retourner à la maison tout de suite après l'intervention. Les résultats sont visibles trois à sept jours après le traitement et, selon le dosage et la patiente, durent de trois à quatre mois.
Y a-t-il des effets secondaires?
Ils sont passagers. On parle de maux de tête, de rougeurs ou d'ecchymoses. Moins de 1 % des patients subissent une descente des sourcils, de la paupière ou ont les sourcils trop arqués. Dans ce cas, une retouche effectuée dans les 15 jours suivant l'intervention règle le problème.
Quelles sont les contre-indications?
Les femmes enceintes et les gens souffrant de maladies ou de troubles d'ordre musculaire ou neurologique devraient éviter le Botox. De plus, Santé Canada a émis un avertissement le 13 janvier 2009 concernant l'innocuité du Botox. En effet, bien qu'il n'y ait pas encore de cas confirmés au Canada, le Botox serait responsable de plusieurs complications, voire même de décès. On croit que la toxine pourrait se dissiper dans d'autres parties du corps et créer des problèmes tels que des affaiblissements musculaires, des problèmes de déglutition, des pneumonies, des troubles de la parole et des difficultés respiratoires.
On doit donc bien évaluer les risques en fonction des avantages qu'on retira d'une injection. Sommes-nous prêtes à répéter le traitement tous les 4 mois, pour maintenir notre « éternelle » jeunesse? Comme les effets à long terme ne semblent pas avoir été suffisamment étudiés, vaut mieux peut-être faire preuve de patience et, pourquoi pas, apprendre à accepter nos pattes d'oie...
Pour plus d'information sur le Botox, veuillez vous référer à la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.
Caroline Bouffard, rédactrice Canal Vie