On vit dans une société qui a un discours hyper contradictoire en ce qui concerne les substances comme l’alcool et les drogues. D’un côté, on nous présente ça d’une manière hyper stéréotypée, pleine de préjugés. C’est évidemment les personnes alcooliques et toxicomanes que ces préjugés visent, on ne se le cachera pas.
Et puis d'un l’autre côté, c’est complètement banalisé et même encouragé de faire le party. Pour les 25-30 ans et moins, ça constitue pas mal la norme. Les personnes qui ne boivent et ne consomment jamais peuvent même être catégorisées comme étant plates.
Compte Instagram de @lesfoliespassageres
Disons que c’est plutôt compliqué de naviguer à travers tout ça, de savoir détecter et reconnaître des situations pouvant découler des troubles de consommation.
Sauf qu’avant tout, il faut toujours garder en tête qu’une personne touchée par un de ces troubles n’est pas lâche, faible ni fautive. Il s’agit d’un trouble, pas d’un choix.
C’est donc hyper important d’agir avec délicatesse, empathie et respect. Bien souvent, les intentions sont bonnes puisqu’on peut s’inquiéter pour nos proches dans de tels contextes, sauf que certaines manières d’agir peuvent pousser ces personnes concernées à s’isoler davantage.
Comment reconnaître les signes d’un possible trouble de consommation
Tout d’abord, il faut savoir que chaque situation est différente et donc, qu’on ne peut pas simplement tirer de conclusions par soi-même. Seuls des professionnels de la santé peuvent poser des diagnostics, s’il y a lieu. Il ne faut donc pas partir avec l’idée de diagnostiquer qui que ce soit, mais plutôt d’être à l’affût de potentielles difficultés vécues par nos proches pour pouvoir être présent.
La première chose à considérer, c’est l’impact sur la santé et le bien-être quotidien. Par exemple, si une personne vit des moments plus difficiles au niveau émotionnel, familial, relationnel, scolaire ou encore professionnel, il peut parfois y avoir des liens avec les troubles de consommation.
Des fois, ce sont ces situations qui peuvent générer la consommation, alors que dans certains contextes, il peut s’agir des troubles de consommation qui ont des impacts sur ces aspects de la vie.
Si un de tes proches vit des difficultés, c’est important qu’il (ou elle) se sente soutenu. Tu peux lui offrir ton soutien et ton écoute, sans jugement et sans imposer quoi que ce soit.
Bien souvent, une personne vivant avec une addiction vit beaucoup de dévalorisation et ne souhaite pas explicitement discuter de ces sujets. Une forme de déni peut se présenter, et ce n’est pas par manque de volonté. C’est simplement parce que ce sont des choses très souffrantes à vivre, qui ne sont pas faciles à accepter pour soi.
Quoi faire si on croit qu'un de nos proches a un problème de consommation?
Si tu remarques qu’une personne de ton entourage boit beaucoup d’alcool, consomme des drogues fréquemment, vit des black-out ou encore se retrouve dans des situations pas toujours sécuritaires, il se peut qu’elle soit touchée par un trouble. Mais attention, ce n’est peut-être pas le cas et il faut éviter la confrontation.
Lorsqu’on confronte une personne directement à ce sujet, elle se sentira rabaissée et honteuse, puis se refermera sur elle-même. Ses comportements liés aux possibles troubles pourraient donc s’accentuer, puisque c’est souvent lié aux émotions et difficultés ressenties.
La meilleure manière d’aborder le sujet, c’est en mentionnant que tu es présente si jamais il ou elle souhaite discuter. Que tu n’es pas là pour juger, que tu tiens à lui/elle. En fonction de la situation, tu peux offrir d’aider à trouver des ressources professionnelles, de faire des démarches ou encore d’accompagner lors de processus variés.
Si la situation est urgente et que tu es inquiète pour la sécurité d’une personne, il existe des ressources que tu peux contacter pour des interventions immédiates, comme les centres de crise et les services d’urgence. Il y en a plusieurs partout au Québec, et ceux-ci sont disponibles 24h/24.
Vu la réticence souvent présente de certaines personnes vivant avec ces difficultés, les centres de crises peuvent être des ressources très pratiques pour favoriser une prise en charge plus douce et adaptée. Les personnes y travaillant sont formées et peuvent autant te supporter que venir en aide à tes proches.
Il ne faut pas que tu t’oublies à travers ces épreuves. Ta propre santé mentale est une priorité à ne pas négliger. Tu dois aussi penser à ça. Il existe des professionnels pour aider les personnes aux prises avec des troubles de consommation. Tu n’as pas à faire leur travail. Toi aussi, tu as le droit d’être encadrée et soutenue pour ce que tu vis. Ce n’est pas évident pour toi non plus.
À voir aussi:
6 choses que seules les personnes anxieuses peuvent comprendre
Les troubles anxieux : mieux
les comprendre
Vivre une crise de panique : la fois
où j’ai cru que je devenir folle