Les greffes fécales sont très efficaces pour les patients atteints de maladies liés à la digestion. Être donneur de la précieuse matière n'est toutefois pas chose simple...
On ne nait pas tous égaux comme «hôte à bactéries». Plus de 1000 espèces de bactéries peuvent élire domicile dans le corps humain; chaque individu en présenterait un échantillon d’environ 200.
Emprunter la flore intestinale à des fins thérapeutiques
Une équipe de l’Université de l’Alberta s’intéresse à la bactériothérapie fécale, c’est-à-dire à la restauration de la flore intestinale par transplantation. Rappelons que les bactéries intestinales jouent un rôle clé dans l’assimilation des nutriments et dans l’expulsion des toxines. Quand quelque chose cloche, la santé et la qualité de vie de la personne affectée sont durement touchées…
Certaines bactéries nuisibles comme la bactérie Clostridium difficile sont reconnues pour être résistantes aux antibiotiques. Alors que le taux d'efficacité de certains médicaments plafonne à 30 %, la greffe fécale d’un donneur sain assurerait une guérison contre l’infection dans 96 % des cas. La procédure consiste en une côlonoscopie, lors de laquelle le patient reçoit la matière fécale «saine»… et les bactéries font leur magie.
Mais ne s’improvise pas donneur de selles qui veut. Chaque donneur potentiel doit d’abord répondre à un questionnaire exhaustif détaillant ses habitudes alimentaires et — on le devine — sa routine «excrémentale», de même que l’aspect général de son rendu. Il doit ensuite fournir un échantillon afin qu'on puisse analyser la qualité de la faune intestinale. Moins de 10 % des candidats sont en général retenus. Les quelques «élus» reçoivent 40 $ par donation.
L’histoire ne dit pas si le donneur doit par la suite assurer un certain volume de «production»…