Victoria Charlton est une youtubeuse Québécoise dont le sujet de prédilection est le True Crime. Disparitions étranges, meurtres non élucidés, la jeune femme explore et partage ces histoires dans l’espoir, peut-être, qu’on trouvera un jour la réponse. En plus de sa chaine, elle est bénévole pour Doe Network qui tente de donner des noms à des corps retrouvés sans identité. Rencontre avec une jeune femme bien de son temps qui partage sa vie entre le Québec et le Mexique.
Mélina Beaulieu
Victoria Charlton a toujours été attirée par le True Crime. Toute jeune, elle découvre le sujet et dévore les livres sur les tueurs en série comme d’autres les romans Arlequin. Il y a trois ans, elle lance sa chaine Youtube sans vraiment savoir ce qu’elle allait en faire. « Je parlais de maquillage, de trucs comme ça. C’était un peu du n’importe quoi! (rires) Mais j’avais le sentiment d’avoir quelque chose à dire ».
En parallèle, l’intérêt pour le True Crime se développe aux États-Unis. Victoria réalise rapidement qu’il n’y a rien en français. « Avec mon background en littérature, je me suis dit que je savais raconter des histoires et j’ai décidé de me lancer. » Sa décision s’avère la bonne. Depuis un an, elle vit de sa chaine et a 369 000 abonnés au compteur!
Ce qu’elle aime dans son travail? La recherche. Certains cas l’obsèdent et elle fouille un maximum.
La youtubeuse parle de true Crime, mais pas que. Tous les mystères l’intriguent. Comme le paranormal. « J’aime parler de paranormal et de True Crime sur ma chaîne puisque les deux comportent un aspect de mystère et d'intrigue qui rejoignent mes abonnés. J’aime faire des hypothèses et me poser des questions du type : "Et si..." pour des cas irrésolus», explique-t-elle.
L’attrait pour l’étrange
Victoria ne le nie certainement pas, elle est attirée par l’étrange et l’inexplicable tout comme sa nombreuse et régulière audience : « Je crois fermement que chaque personne a besoin de croire en quelque chose de supérieur, d’inexplicable, d'où l'attrait pour le paranormal, les théories du complot et dans certains cas, le True Crime. Il y a des histoires qui sont si étranges que parfois, la seule explication, serait quelque chose d'irrationnel comme les extraterrestres, les possessions démoniaques, les esprits et les univers parallèles… J'aime le paranormal comme j'aime Harry Potter puisque l'aspect "magie" y est. Dans nos vies routinières, nous manquons de magie, de mystère et d'intrigue. Ces histoires nous font nous interroger sur des questions simples de la vie, mais nous font aussi croire en quelque chose de plus gros que notre univers. Certains trouvent ce confort dans la religion, d'autres le trouvent dans le surnaturel. »
Parmi tous les cas de disparitions non résolues, certaines la marquent plus que d’autres: « Marilyn Bergeron avait mon âge quand elle a disparu à Québec. Le cas de Maura Murray est très mystérieux, j’ai fais deux vidéos de 30 minutes chaque sur elle, tellement ça me travaille. Et puis, la disparition de Timmothy Pitzen. Sa mère a emporté le secret. Je me dis qu’il est peut-être vivant quelque part… »
Se rendre utile
Faire des recherches sur ces cas, ne laisse pas la jeune femme indifférente. Bien au contraire, celle qui est assez occupée merci, a choisi d’apporter son aide bénévolement après avoir découvert Doe Network. « J’écoutais le podcast Missing Maura Murray et ils ont reçu un bénévole. J’ai écris pour offrir mes services. Habituellement, c’est complexe. Il faut avoir un background en criminologie, en médecine… Mais ils ont vu ma chaine Youtube et m’ont dit : « Tu es passionnée par le sujet alors on te prend à l’essai. Depuis, il m’ont dit que j’étais parmi les plus actives et je crois que je suis la seule francophone. »
Le but de Doe Network est de réunir toutes les disparitions dans le monde sur un site, ainsi que toutes les personnes retrouvées sans identité. Victoria est chargée de créer des profils pour les personnes retrouvées sans identités au Canada, en France et en Espagne. « Et quand j’ai le temps, j’essaye de faire des matchs entre un corps et des identités. Ça demande de la précision. J’en ai fais un ou j’étais sûre d’avoir trouvé, mais la police nous a dit avoir fait des tests ADN et ça ne correspond pas. Il y des disparitions qui me touchent plus que d’autres, et je vais souvent regarder », explique-t-elle.
Une certaine intuition
Ses recherches l’ont-elle amené à développer un instinct de détective, une idée de ce qui a pu se passer dans certains cas? Il arrive effectivement à Victoria d’avoir son idée, « mais je me garde une réserve. Je ne suis pas une professionnelle et je ne veux pas influencer. Mon rôle est de présenter les théories. Je sens que j’ai un devoir de le faire. Et parfois, c’est trop étrange pour que je sois capable de comprendre l’histoire », précise-t-elle.
15 cas dans un livre
Depuis toute petite, Victoria rêvait d’écrire un livre, c’est chose faite avec Gardez l’oeil ouvert, dans lequel elle relate 15 cas qu’elle a choisi en fonction de leur mystère. Elle a aussi choisi différentes époques et différents pays. Et pour certains cas, elle s’est adressée aux familles. C’est une étape délicate qu’elle ne fait pas à la légère. « J’approche les familles qui sont sur les réseaux sociaux, qui communiquent sur ces disparitions. Quand je vois qu’ils ont le désir de faire parler de la disparition de leur proche. Je n’en ressens pas toujours le besoin, mais j’essaye le plus possible pour les histoires québécoises ».
Ce livre, elle a voulu l’écrire pour prévenir les femmes d’être prudente. Mais aussi de prendre les disparitions au sérieux. « On ne sait jamais ce qui peut se passer ».
Le conseil de Victoria: restez alerte, ça peut sauver des vies.
Certains des objets proposés dans cet article contiennent des liens affiliés, ce qui signifie que nous recevons une petite commission d’affiliation lorsqu’un achat est effectué à partir d’un tel lien. Ne vous en faites pas, il ne vous en coûtera pas plus cher et ça nous permet de continuer à vous offrir du contenu de qualité!