C'est la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires et malgré la multiplication des discussions pour déstigmatiser ces enjeux, les tabous qui entourent les troubles alimentaires sont encore très présents, ce qui génère du jugement et de la détresse.
Les pressions sociales pour correspondre à des normes de beauté bien précises sont aussi directement liées aux idées nuisibles qui sont mises de l’avant.
Les troubles alimentaires sont un problème psychologique réel
Nous sommes tous amenés quotidiennement à analyser notre corps, la quantité de graisse qui nous recouvre, la qualité et la quantité de ce qu’on mange. Et puis après, on est jugés en fonction de chacun de ces détails. On vit dans une culture de la minceur et du régime permanent, ce qui pousse encore davantage vers le développement de troubles.
Souffrir d’un trouble alimentaire n’est pas un choix, tout comme il ne s’agit pas de caprices en lien avec son apparence. C’est un réel problème psychologique et peu importe le poids et la silhouette, n’importe qui peut être touché.
J’ai personnellement vécu avec différentes problématiques qui m’ont poussées vers le contrôle excessif de mon alimentation, dès le début de mon adolescence. Tout devait être « santé » et « naturel », sinon j’étais convaincue que c’était toxique pour mon corps. Je diminuais aussi mes portions pour faire des diètes.
J’étais sincèrement convaincue qu’en mangeant « parfaitement » et en maigrissant, tout serait merveilleux. Que je n’aurais plus aucun problème, que je me trouverais belle, que les autres me trouveraient belle.
J’avais 12 ans et déjà, cette pression sociale avait commencé à faire des ravages.
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Le règne de la culture de la minceur
Finalement, avec le temps qui passait, c’était surtout le contraire qui se passait. Comme c’est extrêmement difficile de suivre une routine aussi radicale, il m’arrivait une fois de temps en temps de perdre ce contrôle.
Je mangeais quelques aliments que je considérais moins sains, en plus grande quantité, en peu de temps. Les heures qui suivaient, je me sentais coupable et je me dévalorisais totalement. J’avais l’impression d’être faible puisque je n’étais pas capable de tenir ma routine en tout temps.
L’impact de ces pensées sur ma confiance, mon estime et mon image personnelle était gigantesque. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’à la base, ces pensées sont arrivées à cause de ces cultures de la minceur et du régime de la société.
Un impact majeur sur l'image de soi
L’image de soi est influencée par tout ce qu’on vit, mais aussi par tout ce qui nous parvient de l’extérieur. Que ce soit via des commentaires sur notre apparence ou simplement via les publicités et les médias, les conséquences sont énormes. L’estime personnelle peut varier du tout au tout en fonction de plusieurs choses, surtout dans un climat social toxique comme le nôtre.
C’est super dévalorisant de vivre avec ce type de difficultés au quotidien, parce qu’au-delà des standards sociaux, on en vient à se bâtir soi-même des idées ultra rigides sur ce que nous devons être. Ces idées ne sont jamais représentatives d’une réalité et donc, on n’atteint jamais ces « idéaux ». Le sentiment d’échec se pointent toujours le bout du nez.
Toute cette pression pour ressembler aux modèles qu’on nous présente crée des complexes chez plusieurs, mais peut aussi réellement déformer la vision de soi. C’est important de ne jamais juger l’apparence d’autrui, ni de commenter ce qu’elle/il mange.
Si on veut vraiment faire une différence, c’est en corrigeant ces automatismes que nous avons envers tout le monde qui sont justifiés par toutes ces idées malsaines qu’on nous apprend.
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