En mai, lorsque le choix a été donné aux familles de renvoyer ou pas leurs enfants à l’école, je vous avais fait part de mon questionnement ainsi que de ma décision : celle de garder ma fille à la maison. Dans les faits, mon choix n’a pas changé grand-chose; quelques semaines plus tard, cette «2e rentrée» a été annulée dans ma région.
La rentrée scolaire de septembre me semblait à ce moment bien lointaine… Mais 2 mois et demi plus tard, je recommence à y penser. Ça viendra plus vite qu’on croit : déjà, je dois m’occuper des listes scolaires ainsi que des uniformes avant les vacances familiales en août… Avec assez de délais pour pouvoir permettre aux commandes –exceptionnellement passées en ligne cette année- d’arriver.
Je relis ce que j’avais écrit au début mai et c’est fou comme déjà ma perspective a changé. Même si la «vie normale» n’est pas revenue, je me suis réhabituée à sortir de la maison et je suis un peu plus à l’aise de côtoyer des gens. L’expérience de la réouverture des écoles à l’extérieur du grand Montréal pendant 5 semaines a été assez concluante : il n’y a eu que des cas isolés de COVID-19 (pas d’éclosion majeure) et les mesures à prendre n’ont peut-être pas été aussi contraignantes qu’on le croyait. Finalement, ça a été, exactement comme je le disais en mai, une bonne pratique pour la rentrée de septembre!
Vivement que les enfants retournent à l’école
Au printemps, bien sûr que je considérais que la situation n’était pas idéale, mais le fait que les enfants restent à la maison en permanence ne me stressait pas tant.
Il y a juste les fous qui ne changent pas d’idée, à ce qu’il paraît… Mon feeling a complètement changé depuis ce temps. Chaque semaine de plus que les enfants passent à la maison me décourage.
Bien sûr, maintenant c’est l’été et ils peuvent en profiter pour être dehors, se baigner, faire du vélo, passer du temps avec quelques amis. Mais ce n’est tout de même pas un été habituel. Ils n’iront pas passer du temps chez leurs grands-parents comme c’est la tradition –ces derniers sont âgés et à risque-, on a inscrit ma fille à une seule semaine de camp de jour. Mon ado de 13 ans et ½ qui est exactement dans l’âge «d’entre-deux» n’a pas grand-chose à faire : les endroits comme le cinéma, le skate park, la bibliothèque, les glissades d’eau et La Ronde ne sont pas vraiment accessibles (ou sinon nous ne sommes pas encore à l’aise d’y retourner). De plus, nous les parents sommes peu disponibles pour faire des activités avec eux, même si nous sommes tous les deux à la maison.
Après plus de 4 mois sans scolarisation normale et sans structure dans leurs journées, j’ai de moins en moins de patience envers leur oisiveté et leur tendance, malgré toutes les règles claires que nous nous tuons à répéter, à se tourner vers les écrans dès qu’ils en ont l’occasion. Je suis passée du stade «un peu de repos va leur faire du bien» à celui de «OK, là il faut qu’ils fassent quelque chose!».
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Maintenant, ma peur s’est inversée
Ma meilleure amie est une Québécoise qui vit en Californie depuis plusieurs années. Elle a deux enfants au secondaire. Il y a quelques jours, elle m’a appelé en larmes : là-bas, ils retournent en semi-confinement vu la hausse dramatique de cas de COVID, et en plus ils ont annoncé que les écoles ne rouvriront pas avant 2021.
Ça m’a donné un choc : depuis le début de la pandémie, je regarde beaucoup ce qui se fait chez elle et je constate que bien souvent, le Québec fait la même chose un peu plus tard. Ils ont été un des premiers États à instaurer le «shelter in place» (plus sévère que notre confinement, cet état d'urgence empêchait carrément les gens de sortir de chez eux à moins d’une raison valable). Là-bas, le masque est obligatoire depuis avril... Soudainement, j’ai eu peur que ça soit le cas pour les écoles aussi.
Même si la rentrée de septembre sera différente et étrange (à l’école de mon fils, qui sera en secondaire 2, les espaces publics seront inaccessibles et les élèves resteront toujours dans la même classe, en sous-groupe de 8), au moins ça leur permettra de revoir leurs amis et leurs profs, d’apprendre, d’aller quelque part, de suivre une routine prévisible…
C’est drôle comment ça s’est inversé : au printemps, j’avais peur qu’ils retournent à l’école… Tandis que maintenant, j’ai peur qu’ils ne puissent pas y retourner!
Et bien sûr que les risques liés à la pandémie n’ont pas changé; leur retour à l’école signifie plus de chance que la COVID-19 s’invite chez nous, d’une manière ou d’une autre… Tous les experts croient qu’une 2e vague est plus que probable à l’automne et ça, on n’y pourra rien. De plus, je demeure moi-même autant à risque de développer des complications. Je reste somme toute très prudente, #àmafaçon.
Mais il reste que la perspective que la situation empire et que mes enfants passent près d’un an à la maison, voire peut-être même plus, m'a fait tout à coup un peu paniquer. Et vous?
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