La notion de consentement sexuel n’a jamais été autant mise de l’avant depuis la popularisation du phénomène #metoo né sur les réseaux sociaux. Mais en quoi consiste concrètement le consentement?
Des chiffres alarmants
Avec l’apparition du phénomène #Metoo en octobre 2017, on assiste de plus en plus à des dénonciations de harcèlement et d’agressions sexuelles venant d’hommes et de femmes partout dans le monde. Le consentement sexuel n’a jamais été autant mis de l’avant et on se rend compte qu’il règne beaucoup de confusion et d’incompréhension sur cette notion très importante dans les relations interpersonnelles.
Selon les statistiques 2017-2018 du regroupement des CALACS, 1 femme sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans et chez les hommes, on parle de 1 homme sur 6 qui sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie. Selon cette même source, 90% des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police. Dans la grande majorité des cas, la personne victime d’agression sexuelle connaissait déjà son agresseur.
Des mythes et des stéréotypes persistants
Qui n’a jamais entendu quelqu’un dire qu’il est difficile pour un homme de contrôler son désir sexuel devant une belle femme? Que les hommes ont toujours envie de sexe, qu’ils sont des prédateurs? Qu’une femme ne dit pas vraiment ce qu’elle veut, qu’elle dit non en premier, mais qu’elle va finir par changer d’idée si on insiste un peu? Qu’une femme qui s’habille de manière osée ne devrait pas être étonnée si un homme tente de l’agresser? De gros mythes et stéréotypes sexistes persistent encore de nos jours. On accuse souvent les femmes qui se sont faites agressées de ne pas avoir crié, de ne pas s’être débattue ou enfuie. C’est qu’on connaît très mal les réactions humaines!
La peur provoque très souvent une tempête d’émotions qui paralyse psychiquement et physiquement. Le corps ne répond plus parce que la peur prend tout le contrôle. De plus, les victimes d’agressions sexuelles se font souvent reprocher de ne pas avoir dénoncé leur agresseur plus tôt. La culpabilité, la honte, la peur de ne pas être crue, la peur de la réaction de leur entourage sont des raisons parmi d’autres de se taire.
Les règles du consentement
L’agression sexuelle se définit comme tout contact sexuel forcé qu’il y ait violence, chantage affectif, usage de la culpabilité, menaces ou pas. C’est un acte où il n’y a pas eu de consentement libre et éclairé entre une ou plusieurs personnes. L’âge du consentement sexuel est de 16 ans au Canada. Avant cet âge, il est impossible à une enfant ou un adolescent de consentir à des activités sexuelles avec un adulte.
Il n’y a pas de consentement possible s’il y a usage d’alcool et/ou de drogues, si une des personnes est en position d’autorité, s’il y a présence de peur ou de force ou si une personne est inconsciente ou dans un état de sommeil. Le consentement à une relation sexuelle peut être donné verbalement ou non. Une personne peut donner son accord par son comportement. Le silence n’équivaut pas à un consentement. Il est important de s’assurer que la personne donne son accord avant de poursuivre les avances sexuelles et d’observer son comportement non verbal (body language). Une personne raide comme une barre de fer ne démontre pas une envie d’avoir une relation sexuelle. Plusieurs femmes hésitent à s’affirmer, ayant peur de blesser les sentiments de l’autre, ayant peur d’avoir l’air autoritaires, voire masculines, ou d’aggraver les comportements violents de leur partenaire. Il est important de savoir qu’on peut retirer notre consentement à tout moment même si on est complètement nu avec quelqu’un et même si on est en pleine action. Vaut mieux prendre la chance de peut-être déplaire à l’autre en cessant la relation sexuelle plutôt que de se forcer à faire quelque chose qu’on ne veut plus.
N’oubliez pas, sans consentement volontaire, c’est une agression! Gardez en tête que sans Oui, c’est Non!
Consulter tous les contenus de Marie-Ève Demers-Morabito
À LIRE AUSSI
- La sexualité après une agression
- L'éternel double discours de la presse féminine
- Sommes-nous sexistes?