Les bébés d’aujourd’hui rampent moins que ceux des générations précédentes. Selon de récentes études, ce changement s’observe notamment en raison du développement des sièges et trotteurs pour enfants ainsi que de la nouvelle norme de couchage sur le dos.
Ramper : une activité motrice essentielle
On constate que de plus en plus d’enfants sautent l’étape de ramper et de la marche à quatre pattes. Certains passent à la marche directement alors que d’autres se déplacent sur les fesses. Ramper représente pourtant une activité motrice essentielle au bon développement psychomoteur de l’enfant. Elle contribue à l’équilibre, à la coordination et au développement des compétences motrices.
Selon Sally Goddard Blythe, responsable de l'Institut de psychologie neurophysiologique de Chester en Grande-Bretagne, les bébés ont besoin d’être en contact avec le sol pour bien se développer. On observe plutôt qu’un grand nombre d’entre eux sont confortablement assis dans des sièges conçus expressément pour eux ou suspendus à des exerciseurs tel que le « Jolly Jumper ».
Des répercussions sur le développement
Selon Christine Macintyre, chercheuse à l'Université d'Edimbourg, « les parents sont impressionnés quand leurs enfants ne rampent pas et marchent directement. Mais les gestes utilisés pour ramper sont importants. Les jeunes qui ont des difficultés d'écriture ou de coordination ont souvent trop peu rampé ».
En effet, ramper fait partie des étapes de développement préalables à la marche. Le bébé commence par être sur le dos. Par la suite, il roule et se met sur le ventre avant de redresser la tête et de ramper. Dans un développement classique, ces acquisitions motrices vont amener progressivement l’enfant à s’appuyer sur des objets et enfin, à se mettre debout.
Actuellement, on observe que les enfants sont moins sollicités dans ces changements de position. On s’aperçoit qu'ils sont beaucoup plus statiques dans leur motricité parce qu'ils sautent cette étape de développement.
Dans le cas d’un enfant qui a un développement tout à fait normal, la disparition de cette étape n’a pas de graves répercussions, mais ces étapes s'avèrent plus cruciales pour ceux qui présentent des petits retards de motricité ou des anomalies temporaires au niveau de leur développement. Un retard psychomoteur peut alors s’observer.
Les fameux trotteurs
L’utilisation de trotteurs a également un impact sur le fait que les bébés rampent de moins en moins. Selon les spécialistes de la santé, c’est non seulement dangereux en raison du risque de chute, mais l’utilisation d’un tel objet n’aide pas à renforcer le tonus des enfants qui n’ont pas encore un bon soutien. Cet appareil développe plutôt de mauvaises postures chez l’enfant. Au Canada, cet exerciseur est interdit depuis 2004, mais beaucoup de parents trouvent le moyen d’en faire l’acquisition.
Enfin, le meilleur moyen d’aider le développement psychomoteur de votre enfant est fort simple : il suffit de le déposer par terre et de le laisser explorer son environnement tout en gardant un œil sur lui. En disposant des jouets près de lui, il voudra les atteindre et apprendra naturellement à ramper.
Sabrina Hammoum, rédactrice Canal Vie