La schizophrénie est un trouble mental grave et chronique.
C’est une psychose qui se caractérise par des délires et des hallucinations sensorielles, le plus souvent auditives, mais pas obligatoirement. La personne schizophrène perd le contact avec la réalité, ce qui entraine un comportement désordonné et des troubles qui se manifestent dans plusieurs domaines : la pensée, le langage, la perception des évènements, etc. Toutefois, même si on les confond souvent, la schizophrénie n’a rien à voir avec un autre trouble mental que l’on appelle le trouble de la personnalité multiple.
Dans le passé, les personnes atteintes de schizophrénie étaient le plus souvent internées à long terme dans des hôpitaux psychiatriques et traités aux électrochocs. Bien qu’on ne puisse jamais en guérir, cette maladie est dorénavant maîtrisable et bien des schizophrènes peuvent mener une vie normale s’ils prennent sans faillir les médicaments prescrits.
Causes de la schizophrénie
Les causes exactes de l’apparition de la schizophrénie sont inconnues, mais de nombreuses hypothèses ont court dans les milieux scientifiques. La schizophrénie serait donc le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs. Voici les plus documentés :
- Des causes génétiques : il existe une certaine prédisposition familiale à la schizophrénie.
- Des causes biologiques : des études ont observé chez les personnes schizophrènes des modifications complexes dans la structure et la chimie du cerveau. Les informations ne se transmettent pas de la même manière que chez les autres.
- Des facteurs environnementaux : le cadre social, l’isolement, certains évènements, la consommation de psychotropes sont souvent mis en cause. Toutefois, les scientifiques avancent que ces facteurs influencent l’évolution de la maladie et pourraient la « révéler » plutôt qu’en être les causes profondes.
Qui est touché par la schizophrénie? Quels sont les facteurs de risque?
La schizophrénie touche 1 % de la population, dans toutes les ethnies et classes sociales. Elle est donc plus fréquente que l’Alzheimer ou le diabète, par exemple.
Elle se déclare le plus souvent chez les adolescents et les jeunes adultes (entre 15 et 35 ans). Si la schizophrénie touche autant les hommes que les femmes, la maladie semble toutefois se déclarer un peu plus tard chez les femmes (entre 25 et 35 ans) que chez les hommes (entre 15 et 25 ans). Par contre, il est possible de diagnostiquer la schizophrénie en dehors de ces statistiques : plus tôt, plus tard, indépendamment du sexe. Même si c’est très rare, il peut aussi arriver que des enfants soient atteints de schizophrénie.
Certains facteurs peuvent augmenter les risques d’être diagnostiqué schizophrène :
- Une prédisposition personnelle
- L’hérédité : les personnes d’une même famille (frères et sœurs, enfant de schizophrènes)
- Le stress prénatal
- La consommation de drogues (particulièrement le cannabis)
- Certains évènements traumatisants
- Une certaine instabilité psychologique
Contagion
La schizophrénie n’est pas contagieuse.
Les principaux symptômes de la schizophrénie
Il peut arriver que la schizophrénie s’installe de façon subite (en quelques heures), mais le plus souvent, elle se développe progressivement. Les symptômes peuvent ainsi diminuer ou augmenter d’un jour à l’autre, ou encore être persistants.
La maladie est généralement précédée par ce que l’on appelle des « états schizoïdes » : ce sont des symptômes avant-coureurs qui, s’ils ne passent pas inaperçus, sont souvent confondus avec autre chose comme la paresse, la mauvaise volonté, une crise d’adolescence, une réaction à une situation externe.
Les proches pensent généralement qu’il s’agit d’une mauvaise passe, de mauvaise humeur. La personne a tendance à :
- S’isoler
- Se montrer particulièrement impulsive
- Avoir des difficultés à se concentrer et maintenir son attention
- Décrocher sur le plan scolaire ou professionnel
- Abandonner ses passions, ses amis
- Se détacher affectivement de ses proches
- Être froid, indifférent à ce qui l’entoure
- Négliger son apparence personnelle
Avant la première vraie crise de schizophrénie, il peut arriver que le malade semble s’accrocher désespérément à un idéal (politique, religieux, par exemple) jusqu’à ne plus parler d’autre chose. Il s’agirait en fait d’une tentative inconsciente de centraliser ses pensées et ses émotions sur quelque chose de précis, puisque le malade à l’impression que sa personnalité est en train de se désagréger, de lui échapper.
Une fois diagnostiquée, la schizophrénie est une alternance entre des périodes de crise aigüe et des périodes de rémission. Les statistiques prouvent que dans 25 à 40 % des cas, le malade ne connaîtra qu’une seule crise. L’intensité et la prévalence des symptômes varient grandement d’une personne à l’autre. Les spécialistes divisent globalement les symptômes en deux types :
Les symptômes « positifs » de la schizophrénie (marqués par des comportements excessifs)
- Le délire : la personne se croit persécutée et imagine qu’on l’espionne, qu’on veut l’empoisonner ou la tuer, par exemple.
- Les hallucinations : chez les 2/3 des malades, ce sont des hallucinations auditives. La personne entend des voix qui lui donnent des ordres. Il peut aussi y avoir des hallucinations visuelles, tactiles, olfactives, etc.
- Des troubles de la pensée : désorganisation, incohérence.
- Des comportements inappropriés : répéter sans cesse des gestes, des phrases, rire sans raison apparente, parler tout seul.
Les symptômes « négatifs » de la schizophrénie (marqués par un repli sur soi)
- L’absence d’émotions.
- La négligence physique.
- L’incapacité à se concentrer.
- Troubles dépressifs et anxieux.
- Le mutisme.
- Un manque d’intérêt pour tout ce qui l’entoure (personnes et activités).
Diagnostic de la schizophrénie
Il n’existe pas de tests physiques permettant de déceler la schizophrénie. Le diagnostic ne peut être posé qu’après de longues conversations avec le malade et ses proches afin de déterminer les symptômes.
Le personnel médical pourrait toutefois passer des tests neurologiques afin d’éliminer d’autres maladies (tumeur ou infection au cerveau, épilepsie, etc.)
Possibles risques de complications
Si elle est traitée adéquatement, la schizophrénie peut généralement (mais pas toujours) être maitrisée et la personne atteinte pourra vivre normalement. Lorsqu’elle n’est pas officiellement diagnostiquée et/ou que la personne arrête de prendre ses médicaments, elle peut vivre des crises graves qui seront souvent accompagnées de pensées suicidaires. Environ 10 % des personnes malades s’ôtent la vie.
Les crises qu'on ne peut pas maîtriser exigent une hospitalisation d’urgence dans un institut psychiatrique.
Même si cela est extrêmement rare, il peut arriver que la personne schizophrène présente un risque pour les autres. Même si elles sont impressionnantes, les crises aiguës de schizophrénie ne se manifestent que rarement par de la violence envers autrui.
Traitement de la schizophrénie
Le traitement de la schizophrénie proposé est habituellement très efficace, mais à l’unique condition que le malade et ses proches acceptent que c’est une mesure à long terme. Le déni de la maladie ou l’impression que tout est revenu à la normale entraine fréquemment l’arrêt de la prise des médicaments… et la réapparition des crises, souvent de plus en plus aigües.
Le traitement de la schizophrénie inclut :
- Des antipsychotiques, qui éliminent les hallucinations, les délires et les troubles de la pensée
- Des antidépresseurs, contre les symptômes dépressifs souvent associés à la maladie
- Des sédatifs, pour réduire les angoisses
- La psychothérapie, souvent en thérapie de groupe
- La sociothérapie, pour permettre au malade de se réadapter en société et apprendre à faire face au stress afin de conserver des relations optimales dans son travail, avec les proches, etc
- Le soutien de l’entourage
Prévention
Les causes de l’apparition de la maladie n’étant pas clairement définies, il est actuellement impossible de la prévenir.
Retrouvez plus d'informations sur la schizophrénie sur le site Web de la Société québécoise de la schizophrénie.
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