«Il a un DSi, c’est pas juste!», «Tu sers toujours mon frère en premier!», «Laurie, elle est bonne dans tout! Pas moi…!», «T’aimes plus ma sœur que moi!», «Jérémy, à l’école, il est tellement chanceux, LUI!».
La jalousie des enfants est palpable. Très tôt, ils se comparent, s’observent, comptent les attentions et veulent ce que les autres ont, du dernier jeu jusqu’à leurs aptitudes ou leurs comportements.
La jalousie et l’envie sont normales.
On n’y échappe pas. En fait, très tôt les enfants éprouvent de la jalousie envers quiconque dévie l’attention de leur mère. C’est l’une des premières émotions dans la petite enfance. Toutefois, on doit la repérer rapidement et éviter que cela ne devienne un piège pour l’enfant et surtout une source constante de frustration. Bien qu’on peut parfois laisser aller les choses, car la jalousie est un passage et un apprentissage – on ne peut pas tout avoir et tout faire – qui permet de comprendre la vie en société et la nécessité de laisser les autres et leur liberté d’exister. Il est important pour les parents de laisser les enfants exprimer leur jalousie dans un cadre positif. On peut dire «Je ne trouve pas cela juste!», piquer une colère, mais ne pas insulter ou frapper quelqu’un. L’enfant doit comprendre qu’il a le droit d’être jaloux, mais que cela ne lui permet pas de déraper! Les enfants ont droit de s’exprimer, de s’affirmer, de dire qu’ils ne sont pas d’accord; tout cela leur servira dans le futur.
Un nouveau bébé!
Habituellement, une des premières sources de jalousie est l’arrivée d’un autre enfant dans la famille. Pas facile pour un enfant de perdre sa place devant ce minuscule bébé.
Des idées pour calmer la jalousie :
- Faire participer le plus grand à certaines tâches.
- Prendre du temps sans le bébé avec le grand.
- Accorder des privilèges de grand et les nommer «Tu as le droit de te coucher plus tard!»
- Trouver une activité que le grand peut faire avec le bébé comme lui lire une histoire.
- Regarder son album photo de bébé. Il comprend alors que lorsqu’il était petit, lui aussi, avait beaucoup de beaucoup d’attention de la part de vous.
«Jérémy est chanceux, lui, il a un DSi et des souliers full cool!»
Devant la jalousie face à un ami qui a plus de jouets que lui, notre enfant sent au fond de lui une profonde injustice. Il ne comprend pas pourquoi, lui, n’en a pas. On en profite pour discuter avec lui de nos valeurs et de nos choix. «Chez nous, on préfère dépenser pour des vacances à la plage plutôt qu’acheter des souliers qui coûtent cher!» ou encore «Dans notre famille, on achète des nouveaux jeux aux anniversaires ou à Noël.» On peut aussi en profiter pour lui montrer la valeur des choses et lui apprendre que cette paire de souliers vaut le même prix que son cours de cirque du samedi. Cela aide l’enfant à mettre les choses en perspective.
«Tous les autres sont meilleurs que moi au soccer!»
L’envie et la jalousie sont souvent entremêlées. Si devant une situation où notre enfant ne se trouve pas vraiment bon, il a envie de tout abandonner, il faut l’aider à redorer son estime de lui en faisant ressortir le plus souvent possible ses points forts et ses aptitudes. On lui rappelle, positivement, que personne ne peut être excellent partout. On s’efforce aussi de ne pas mettre sur ses épaules un stress de performance à tout prix; on vise plutôt le plaisir!
Comparer ses habiletés est normal pour les petits et peut même devenir une source de motivation positive. On donne des pistes à notre enfant. «Comment penses-tu que tu pourrais t’améliorer?». On ne lui donne pas de fausses illusions en lui promettant qu’il sera exceptionnel au match suivant, mais on l’encourage à se mesurer davantage face à soi-même qu’aux autres.
Nadine Descheneaux, rédactrice