Dans de rares cas, soit 3 % des grossesses, la poche des eaux se rompt avant la 37e semaine de grossesse. Les contractions n’accompagnent pas toujours cette rupture, mais elle est tout de même responsable de près de 30 % des accouchements prématurés. Est-ce tout de même possible de poursuivre sa grossesse, lors d’une rupture prématurée des membranes?
Les causes
Il n’est pas toujours possible d’identifier la cause de la rupture des membranes. Parfois, elle survient après une intervention médicale comme l’amniocentèse ou la version par manœuvre externe, parfois après un effort excessif. Une infection peut également en être à l’origine ou encore un excès de liquide amniotique.
Les symptômes
La rupture des membranes ne laisse parfois aucun doute. La femme enceinte perd alors une grande quantité de liquide clair. Ce dernier se différencie facilement de l’urine par son odeur et sa coloration. Dans d’autres circonstances, par exemple lorsqu’il s’agit d’une légère perforation, le liquide amniotique s’écoule goutte à goutte. Il est alors facile de le confondre avec de simples pertes vaginales.
Dans le doute, communiquez avec votre professionnel de la santé. À l’aide d’un test simple, souvent avec un papier nitrazine, il pourra identifier s’il s’agit ou non de liquide amniotique. Si c’est le cas, une échographie et des tests sanguins suivront.
Le suivi et les procédures
Un médecin évaluera votre situation et prendra en considération différents facteurs :
- l’âge gestationnel,
- le bien-être du fœtus,
- les signes d’infection,
- la présence ou non de contractions.
Selon le CHU Ste-Justine, dans 50 % des cas, l’accouchement se déroulera dans les 24 à 48 heures qui suivront; dans plus de 40 % des cas, il aura lieu après 48 heures.
Pour l’autre 10 % restant, la grossesse sera prolongée, mais avec une surveillance accrue.
Poursuite d’une grossesse après la rupture des membranes amniotiques
Après divers examens et échographies, s’il n’y a aucun signe d’infection ni aucune contraction, la grossesse pourra être poursuivie. Cependant, le suivi différera selon le stade de votre grossesse.
Avant 23 semaines, on vous prescrira des antibiotiques et du repos. Vous aurez un rendez-vous médical accompagné d’une échographie toutes les deux semaines.
Après 23 semaines, vous serez hospitalisée pendant au moins une semaine. Vous recevrez des antibiotiques et votre fœtus et vous serez surveillés étroitement par des prises de sang et des échographies. Si votre état est stable, votre médecin vous prescrira du repos et vous demandera de surveiller votre température tous les jours. En fonction de votre centre hospitalier, vous pourrez retourner à votre domicile. Une infirmière spécialisée vous visitera alors 3 fois par semaine.
L’objectif consiste à prolonger la grossesse autant que possible pour éviter les complications associées à la prématurité, entre autres au niveau pulmonaire. Chaque jour est d’une grande importance dans le développement de l’enfant à naitre, mais on souhaite éviter toutes infections qui s’avèreraient dangereuses pour vous et votre bébé. Aucun risque ne sera donc pris. Le spécialiste qui effectuera votre suivi évaluera donc sur une base régulière les avantages et les dangers associés à la poursuite ou non de votre grossesse.
En conclusion…
La médecine permet maintenant de poursuivre une grossesse de façon sécuritaire, même si vous avez crevé vos eaux. Toutefois, il ne s’agit pas de circonstances idéales. Advenant cette situation, le corps médical fera tout en son pouvoir pour que vous puissiez mener à terme votre grossesse ou à tout le moins gagner quelques précieuses journées.