Avez-vous des proches qui éprouvent de la difficulté à arrêter de fumer? Ou êtes-vous de celles qui ont commencé à fumer pour faire partie de la gang ou pour avoir l’air cool?
Que vous soyez fumeur ou non, cet article vous aidera à mieux comprendre le phénomène de la dépendance à la nicotine.
Aussi, découvrez cinq trucs pour arrêter de fumer que vous pourrez mettre en pratique ou partager avec votre entourage.
L’impact
Le tabagisme dans la population québécoise est un enjeu majeur de santé publique. Au Québec, on compte 1,6 million de fumeurs, ce qui constitue 23,8 % de la population de 12 ans et plus. Pourtant, nous savons depuis longtemps que le tabac entraîne des conséquences graves sur la santé. Il est responsable du tiers des décès par maladies cardiovasculaires, de plus de la moitié des cas d’emphysème et de plus de 85 % des cancers du poumon. Pire encore, l’usage du tabac diminue l’espérance de vie de 10 ans.
Les femmes et la cigarette
Environ 25 % des femmes en âge de se reproduire fument. Et encore aujourd’hui, 20 à 30 % des femmes enceintes sont fumeuses. Pourtant, la consommation de cigarettes est associée à une diminution de la fertilité et à une augmentation de complications durant l’accouchement. Et les effets de la cigarette sur le bébé se poursuivent après la naissance. Les enfants de mères fumeuses sont plus à risque de mort subite du nouveau-né, d'infection respiratoire, d'otite, d'asthme et de troubles d'hyperactivité.
Pourquoi fumer?
Les raisons qui poussent les gens à fumer sont variables. Les jeunes commencent à fumer par curiosité et parce qu’ils souhaitent être acceptés par leurs amis. L’acte de fumer est aussi un moyen de se sentir adulte et se confronter à l’autorité. Certaines personnes fument par plaisir, d’autres par habitude et d’autres encore ressentent un manque qu’ils essaient de combler par la cigarette. Et il y a ceux qui fument pour se calmer, se déstresser ou faciliter les relations avec les autres.
5 trucs pour arrêter de fumer
1. Procéder un jour à la fois
Arrêter de fumer n’est pas simple alors il faut se donner le temps. Par ailleurs, il est important de garder en tête que l’échec fait partie de l’aventure. Plusieurs arrivent à arrêter de fumer après quelques tentatives. La stratégie proposée est alors d’y aller au jour le jour. Certaines journées seront plus éprouvantes que d’autres. La satisfaction de savoir que le processus est enclenché et que l’arrêt est éminent aidera à poursuivre le travail acharné vers l’atteinte de l’objectif ultime.
2. Incorporer de l’activité physique à son quotidien
Selon Brigitte Lafleur, comédienne et porte-parole de la campagne mondesansfumee.ca, il s’agit de faire de l’exercice chaque fois qu’on pense à prendre une cigarette. Prendre de l’air, se changer les idées et marcher fait le plus grand bien et permet de laisser passer la rage du moment. Du même coup, des habitudes de vie saines s’installent.
3. Utiliser les ressources disponibles
Il existe plusieurs ressources qui peuvent aider et soutenir les fumeurs tout au long leur cheminement. En voici trois :
- La ligne 1 866 JARRETE (527-7383)
- Le site mondesansfumer.ca
- jarrete.qc.ca : défi j’arrête, j’y gagne (inscription jusqu’au 1e mars).
Il est recommandé de consulter un médecin pour obtenir des conseils spécifiques à son état de santé. Le recours à une aide pharmacologique en pharmacie est aussi conseillé.
4. S’entourer des bonnes personnes
La famille, les amis, les collègues et même les employeurs seront une aide précieuse pour vous soutenir tout au long de la démarche. Il faudra envisager la possibilité d'avoir à réévaluer votre cercle d’amis et de connaissance, dépendamment de l’énergie et de l’influence positive ou négative que certains d’entre eux auront sur vous.
5. Se récompenser
Être fier de chaque étape parcourue et s'accorder des récompenses permettront de rester motivé à poursuivre le travail amorcé. Utilisez l’argent que n’avez plus à mettre sur vos cigarettes pour vous faire plaisir!
La cigarette: source de plaisir, mais risque de dépendance
La cigarette est une source de plaisir à laquelle les fumeurs peuvent devenir dépendants. Les trois types de dépendance au tabac sont la dépendance environnementale ou comportementale, la dépendance psychologique et la dépendance physique.
La dépendance environnementale ou comportementale
Le tabac est généralement associé à des circonstances, à des individus ou à des lieux qui donnent envie de fumer. Ainsi, lorsqu’une personne décide d’arrêter de fumer, elle se doit de réapprendre à vivre dans son environnement sans avoir recours au tabac. Pour s’aider, il sera parfois nécessaire, en début de processus, d’éviter certaines situations afin de réduire la tentation.
La dépendance psychologique
Pour un fumeur, la cigarette est souvent un moyen de se faire plaisir, de gérer son stress, de se stimuler, de surmonter ses émotions, etc. La dépendance psychologique apparaît généralement quelque temps après la consommation de la première cigarette. Le degré d’addiction variera considérablement d’un fumeur à l’autre.
La dépendance physique
La dépendance physique est causée par la présence de nicotine dans le tabac et se fait sentir lors de son absence, créant un sentiment de manque. Pour combler le besoin de tabac, les substituts nicotiniques peuvent être utiles puisqu’ils fournissent au corps la quantité de tabac nécessaire pour pallier au manque.
La pulsion à fumer
Une pulsion à fumer est généralement forte et fréquente, mais ne dure en moyenne que deux minutes. Selon l’importance de la dépendance, il faudra patienter entre deux et huit semaines pour les voir complètement disparaître. Après plusieurs semaines d’arrêt, l’abstinence tabagique devient plus facile à tolérer, car de nouvelles habitudes se forment. Les envies de cigarettes disparaissent, remplacées occasionnellement par des pensées nostalgiques liées au plaisir que l’on prenait à fumer.
Arrêter de fumer est une décision qu’il faut prendre pour soi. Avoir de l’énergie et être au sommet de sa forme fait tant de bien que c’est parfois de cette manière que les non-fumeurs peuvent montrer l’exemple à ceux qui mettent en péril leur santé. Dans tous les cas, il est primordial de ne pas culpabiliser les personnes qui n’arrivent pas à arrêter de fumer, car c’est un processus difficile qui prend du temps et du courage.
Isabelle Dominique Kroeh
Animatrice, instructeur fitness et communicatrice santé