Mise en contexte : vous avez un souper prévu au programme ce week-end? Ou vous désirez susciter (positivement) l’attention de vos collègues et de votre boss au prochain 5 à 7 en ayant une conversation éclairée sur les sujets chauds de l’heure? Parfait : on a décidé de vous aider en démystifiant des sujets de société! On déplace maintenant les projecteurs sur le gluten car un grand nombre de personnes doit s’en tenir bien loin… et un grand nombre de personnes ne comprend pas pourquoi.
Gluten. Un tout petit mot à six lettres qui représente pourtant un véritable casse-tête pour de nombreuses personnes. Pour comprendre un peu plus l’ampleur du « phénomène gluten » (parce que oui, on en entend davantage parler qu’il y a vingt, dix ou même cinq ans), on peut prendre en considération ces chiffres : on estime que 360 000 Canadiens, dont plus de 82 000 Québécois, sont atteints de la maladie cœliaque. Si on en parle ici, c’est parce que cette maladie auto-immune chronique est étroitement liée à l’ingestion de gluten, chez certaines personnes qui y sont génétiquement prédisposées, peut-être sans même le savoir. Mais avant d’aller plus loin, c’est quoi au juste, le gluten? Ça mange quoi en hiver?
Du gluten par-ci et du gluten par-là!
Petite notion importante à savoir en commençant : le gluten, c’est un complexe de protéines contenu dans une poignée de céréales, comme le seigle, le blé, l’orge, l’épeautre et l’avoine (lorsque contaminée par ledit gluten). Évidemment, il faut prendre en considération les produits dérivés de ces céréales ainsi que tous les autres produits qui peuvent en contenir.
Ce qui est primordial à savoir? Le gluten n’est PAS toxique pour monsieur et madame tout le monde! Il n’est qu’indésirable, voire dangereux dans certains cas, pour les personnes aux prises avec une intolérance au gluten ou la maladie cœliaque. Dans les faits, le gluten est une protéine dite naturelle ; elle n’a pas été implantée par un procédé chimique quelconque dans les céréales. C’est le gluten qui, par exemple, donne une texture « élastique » à la pâte (le pain, notamment). Ainsi, pour les personnes qui peuvent le consommer, le gluten s’avère un élément-clé d’une alimentation saine car les céréales à grains entiers – pour ne prendre qu’un exemple parmi tant d’autres – dans lesquelles on le retrouve en grande quantité sont une source non négligeable de fibres, de minéraux et, ça va un peu de soi, de protéines. Le gluten peut donc être un très bon allié pour le corps humain.
Ça va? Vous nous suivez jusqu’ici?
Le problème avec le gluten
Selon certaines croyances – fausses pour la plupart – des gens peuvent en venir à penser qu’il est préférable de ne pas consommer de gluten. Parce qu’ils se sentent moins « ballonnés » quand ils l’éliminent de leur menu quotidien, car ils croient que ça leur fera perdre du poids, etc. On dirait que toutes les raisons sont bonnes pour faire une désintoxication de gluten! C’est dommage, car les personnes qui doivent réellement s’en tenir loin sont parfois ainsi moins prises au sérieux…
Pourtant, ça ne peut pas être plus sérieux que ça : l’ingestion de gluten (même lorsqu’on parle d’aliments qui ont pu entrer en contact avec du gluten) entraîne une destruction à petits feux d’origine inflammatoire du petit intestin. Le hic c’est que l’intestin des personnes cœliaques est différent, anormal en quelque sorte… Les cellules de la paroi intestinale étant trop espacées, elles agissent comme une véritable passoire en laissant le gluten s’infiltrer! Le gluten provoque ainsi une réaction du système immunitaire lors de laquelle il y a une attaque de l’intestin. En détruisant les cellules, l’absorption de nombreux nutriments (fer, calcium, acide folique, vitamine D, etc.) est réduite. Avec ce type de maladie, on peut parler de symptômes tels que :
- des troubles digestifs
- des douleurs abdominales
- des flatulences et de la diarrhée
- de la fatigue extrême
- une perte ou une prise de poids significative
- de l’irritabilité
… et la liste continue. Puis, tout au haut de cette liste figure un autre tout petit mot de six lettres, celui qui fait le plus peur aux personnes atteintes de la maladie cœliaque : cancer (spécifiquement un cancer de l’intestin grêle).
Il s’avère ainsi important d’avoir recours à un spécialiste de la santé ou un diététiste dans le cas de symptômes récurrents.
Le gluten en chiffres
- Au Canada, il y a plus de 160 aliments recensés qui peuvent causer des réactions allergiques.
- 90% des personnes atteintes de la maladie cœliaque ignoreraient qu’elles le sont!
- De 3 à 6% de la population serait atteinte d’une intolérance au gluten.
- On parle de 0, 8% lorsqu’il est question de la maladie cœliaque.
- Les femmes seraient plus touchées que les hommes (à 80%).
- Il peut parfois s’écouler autant que 12 années entre l’apparition des premiers symptômes et un diagnostic d’intolérance au gluten ou de la maladie cœliaque.
- 30% des personnes qui croient avoir une intolérance au gluten souffrent en fait d’un autre problème, comme des troubles digestifs ou une intolérance au lactose.
Voilà pourquoi il est important de savoir faire la distinction!
On espère que vous vous sentez mieux équipée pour aborder ce sujet de société sérieux, mais important.
Bonne discussion!
Sources :
opdq.org
mamanpourlavie.com
lepharmachien.com
cancer.ca
passeportsante.net
allergies-alimentaires.org
sciencepresse.qc.ca