On parle d'allergie alimentaire lorsque le système immunitaire d'une personne réagit de façon disproportionnée au contact de protéines précises contenues dans certains aliments. Les symptômes de cette réaction sont très variables. Certains sont très légers alors que d'autres peuvent entraîner la mort s'ils ne sont pas traités rapidement.
Causes et facteurs de risques
- Un contact trop précoce avec certains aliments (lait, oeufs, fruits de mer, noix, etc.) pourrait être à l'origine d'allergies chez l'enfant.
- Les enfants qui ont un ou deux parents allergiques sont plus à risque de développer eux-mêmes une ou plusieurs allergies alimentaires.
- Le tabagisme pendant la grossesse peut prédisposer le futur bébé aux allergies.
- Le fait de limiter à outrance le contact avec d'éventuels allergènes peut éventuellement donner lieu au développement d'une allergie.
- Les personnes asthmatiques et celles souffrant d'obésité seraient plus à risque d'être allergiques.
- La proportion de personnes allergiques a beaucoup augmenté ces dernières années. On blâme notamment la pollution chimique. Toutefois, les résultats des études menées à ce sujet ne sont pas concluants.
Principaux allergènes
- Au Canada, on a identifié les principaux allergènes, qui sont responsables de la grande majorité des cas d'allergies alimentaires. Il s'agit du lait, des oeufs, des noix, des arachides, du soya, des protéines de boeuf, du poisson, des fruits de mer et du gluten.
- Notez que ces allergènes se retrouvent souvent, sous une forme ou sous une autre, intégrés dans des aliments et des mets qui semblent à première vue « innocents ». Par exemple, la sauce soya et la goberge contiennent souvent du blé.
- Les allergies alimentaires les plus répandues dépendent du pays où l'on se trouve et du mode d'alimentation qui y prédomine. Ainsi, au Japon, on remarque une prévalence surprenante de l'allergie au riz!
- Les enfants et les adultes sont sensibles à des allergènes différents. Par exemple, les bébés réagissent facilement aux protéines laitières, aux oeufs et à certains fruits, alors que les adultes développeront plutôt des allergies aux légumineuses, au soya ou aux crustacés.
- Sachez que la liste d'allergènes ci-haut n'est absolument pas exclusive et que n'importe quel aliment pourrait provoquer une allergie chez un individu donné.
Diagnostic
- Le diagnostic d'une allergie alimentaire est très complexe.
- Si vous suspectez que votre enfant, ou vous-même, souffre d'une allergie alimentaire, il faut prendre rendez-vous avec votre médecin de famille. Il procédera à un examen de routine, en plus de vous poser quelques questions au sujet de vos antécédents familiaux et médicaux, ainsi que de vos habitudes alimentaires.
- Si le généraliste soupçonne que vous souffrez réellement d'une allergie, il vous référera à un allergologue, afin qu'il procède à des tests plus poussés.
- Tout d'abord, l'allergologue s'enquerra de vos habitudes alimentaires, particulièrement des aliments consommés dans la journée où vous avez suspecté une réaction allergique et dans les 48 heures précédentes. Il pourra ensuite mieux déterminer quels allergènes tester.
- On procédera ensuite à des « prick-tests » : on dépose sur la peau des substances qui contiennent des particules de divers allergènes et on attend quelques minutes avant de gratter légèrement la surface. S'il y a une réaction cutanée, on sait que le patient est sensibilisé ou allergique à la substance.
- On peut procéder à une analyse sanguine afin de détecter des anticorps spécifiques indiquant une allergie.
- Le test de provocation est plus controversé. Dans un environnement médical, sous une étroite supervision, on fait ingérer des petites quantités de l'aliment à risque à la personne allergique. Ce test permet notamment de déterminer à partir de quelle dose la personne réagit à l'aliment.
Symptômes
- Apparition de boutons, de plaques ou de rougeurs sur la peau / pâleur extrême de la peau
- Picotements de la langue
- Démangeaisons cutanées
- Gonflement au niveau du corps et / ou du visage
- Difficultés respiratoires
- Nausées, crampes abdominales, diarrhée et constipation
- Étourdissements et perte de conscience
- Faiblesse du pouls
Ces symptômes sont souvent très légers et sans réelle gravité. Toutefois, ils peuvent être très prononcés et la réaction allergique peut parfois tuer!
Possibles risques de complications
- Lorsque plusieurs de ces symptômes apparaissent simultanément de façon très intense, on peut parler de réaction anaphylactique.
- La réaction anaphylactique peut très rapidement dégénérer en choc anaphylactique. On observe alors une chute importante de la pression sanguine. Parfois, la personne perd connaissance. Le choc anaphylactique peut entraîner le coma et même la mort en quelques minutes à peine.
- Les obèses, les asthmatiques et les personnes ayant déjà eu une réaction anaphylactique par le passé sont les plus à risque.
Que faire en cas de réaction allergique anaphylactique?
- Lorsque vous vous trouvez en présence d'une personne allergique qui subit un choc anaphylactique, il convient de l'aider à utiliser son auto-administrateur d'adrénaline (Épipen) si elle en possède un. L'injection doit se faire dans la cuisse.
- L'effet de l'adrénaline ne durant que quelques minutes, il est primordial de joindre les secours d'urgence aussi rapidement que possible. La téléphoniste restera normalement en ligne avec vous en attendant que les secours arrivent, et elle vous guidera dans les gestes à poser.
- Il se peut qu'une deuxième dose d'adrénaline soit nécessaire. Si la personne allergique n'en a pas sur elle (certains auto-injecteurs contiennent deux doses, d'autres non), il faudra attendre l'arrivée des secours. Si vous êtes un secouriste breveté, vous pouvez pratiquer les premiers soins advenant par exemple un arrêt cardiaque ou une perte de conscience.
Prévenir une réaction allergique potentiellement grave
- Le seul moyen de prévenir une réaction allergique potentiellement mortelle est d'éviter absolument tout contact avec l'aliment allergène. Plusieurs mesures doivent être prises pour éviter que la personne allergique n'ingère par accident même la quantité la plus infime de l'aliment.
- Il faut apprendre à bien connaître l'aliment dangereux et tous ses dérivés. Par exemple, lorsqu'on lit le mot « lécithine » dans une liste d'ingrédients, cela signifie qu'il contient de l'oeuf.
- L'association québécoise des allergies alimentaires (AQAA) fournit une liste de mots-clés rattachés aux principaux allergènes.
- On s'assure de lire consciencieusement la liste d'ingrédients de tous les aliments consommés par la personne allergique. Parfois, il suffit d'une trace de l'allergène dans un aliment tout autre pour provoquer une crise. Attention! Les manufacturiers de denrées alimentaires n'ont pas l'obligation d'indiquer que leurs produits peuvent contenir des traces d'allergènes.
- On informe l'entourage de la personne allergique de la situation et des meilleurs moyens de gérer les risques.
- La personne allergique doit porter au poignet un bracelet Medic-alert.
- Au restaurant, on informe toujours le serveur de l'allergie, en insistant sur le sérieux de la situation. Puisque les restaurants ne peuvent généralement pas garantir à 100 % la non-contamination des aliments, on s'assure que l'auto-injecteur d'adrénaline est à portée de la main.
- On fait attention à la contamination croisée. Il est important de ne pas utiliser de vaisselle ou d'ustensile ayant été en contact avec l'allergène lorsqu'on cuisine pour la personne allergique.
- On évite de faire cuire ou de réchauffer les aliments destinés à la personne allergique en même temps ou au même endroit que les aliments allergènes. En effet, la vapeur se dégageant à la cuisson pourrait suffire à contaminer les aliments sécuritaires.
- Même lorsqu'on prend toutes les précautions possibles, il faut toujours avoir sur soi son auto-administrateur d'adrénaline en cas d'urgence.
- Dans une situation à risque, le fait de consommer un comprimé d'antihistaminique pourrait contribuer à ralentir une éventuelle réaction allergique. Lorsque celle-ci est en branle, toutefois, seule l'injection d'adrénaline constitue un traitement efficace.
Prévenir les allergies alimentaires
- Les méthodes de prévention des allergies alimentaires sont encore peu connues de nos jours.
- On recommande d'éviter le tabagisme pendant la grossesse et de ne pas exposer les enfants à la fumée secondaire.
- Il est préférable de ne pas amorcer trop tôt la diversification alimentaire chez l'enfant. On recommande l'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 4 mois au minimum, après quoi on peut commencer à introduire très progressivement les aliments solides.
- Si un ou plusieurs membres de la famille présentent des allergies, on recommande d'attendre un peu plus longtemps avant d'introduire des aliments allergènes dans la diète de l'enfant.
- Certaines femmes dont l'enfant est très à risque de souffrir d'allergies choisissent de ne consommer aucun allergène potentiel durant la période d'allaitement. Toutefois, il ne faut absolument pas prendre une telle initiative sans en parler à son médecin. Par ailleurs, on ne sait pas si les effets préventifs de cette méthode sont bien réels.
Guérir d'une allergie?
- Certaines allergies disparaissent avec le temps. C'est souvent le c as des allergies au lait de vache, qui touchent beaucoup les nourrissons, mais moins souvent des adultes.
- Contrairement à d'autres types d'allergies, on ne peut pas guérir l'allergie alimentaire à l'aide d'un processus de désensibilisation.
- Il ne faut en aucun cas tenter de désensibiliser une personne allergique en l'exposant à des quantités de plus en plus grandes de l'aliment allergène. Cette pratique comporte de nombreux risques qu'il faut éviter d'encourir.
- Adopter un régime d'exclusion est la seule chose à faire en présence d'un aliment allergène.
Saviez-vous que...
Beaucoup de gens croient, à tort, souffrir d'allergies alimentaires. C'est pourquoi il faut passer des tests pour confirmer le diagnostic, afin de ne pas se priver inutilement d'aliments indispensables et risquer ainsi de souffrir de carences!
Note
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