Plusieurs personnes commettent des erreurs lorsqu'elles repeignent une pièce de la maison et beaucoup de questions me sont posées sur la meilleure façon de procéder. Si, à priori, ce travail semble facile à faire, il l'est encore davantage quand on connaît quelques trucs de base. Ça demande peut-être plus de temps de préparation, mais au final, on y gagne puisque la peinture ne s'écaille pas et reste bien plus belle plus longtemps.
La préparation
Protéger votre plancher
Si vous êtes propriétaire et que vous savez que vous aurez à repeindre plusieurs pièces au fil des ans, je vous recommande tout d'abord de vous acheter une bâche à peinture pour couvrir le sol. Vous en trouverez dans n'importe quel centre de rénovation. Il en existe différents formats pour différentes grandeurs de pièce. Elles évitent les dégâts que l'on peut faire avec les feuilles de plastique que l'on étend au sol et dans lesquelles on s'accroche parfois les pieds.
Protéger les moulures
Pour protéger les moulures, je privilégie l'emploi de ruban masqué. Demandez au commis de la peinture celui qui a la meilleure adhérence afin d'éviter que la peinture ne dégoûte sous les bouts de ruban qui aurait pu se décoller. Petit détail : je déchire toujours le ruban en angle lorsque j'arrive dans les coins. Lorsque la peinture est sèche et que vous défaites le ruban masqué, servez-vous d'un couteau tout usage (ex. : X-acto ou Olfa) pour couper les bouts de peinture qui chevaucheraient le ruban et le mur. Sinon, vous risquez d'arracher de la peinture lorsque vous retirerez le ruban.
Laver les murs
C'est une étape que beaucoup de gens négligent. Elle est pourtant essentielle pour désincruster les taches de doigts ou de graisse qui pourraient empêcher la peinture d'adhérer adéquatement et qui risqueraient de la faire peler. Pour vous assurer d'un bon travail, je vous suggère de les nettoyer avec le nettoyant TSP (triphosphate de sodium) qui enlève bien les corps gras. Pour la cuisine, c'est un indispensable.
L'apprêt
Contrairement à ce qu'on pense, il faut appliquer l'apprêt AVANT de faire les différentes réparations sur nos murs (boucher les trous, tirer les joints...). Les défauts de notre mur ressortent beaucoup mieux avec l'apprêt. On est ensuite en mesure de faire un travail de réparation efficace.
Pour les couches d'apprêt, je me sers de pinceaux et de rouleaux bon marché puisque je choisis toujours un apprêt à l'huile qui couvre mieux le mur et permet une meilleure adhérence. Il est évident que c'est peut-être plus compliqué de travailler avec de l'huile, mais le résultat est concluant.
Une fois le travail terminé, j'emballe complètement mes pinceaux (manche y compris) dans du papier cellophane et je les mets dehors (si c'est l'hiver) ou au congélateur. Je le reprends ensuite après les réparations et je le jete lorsque le travail est terminé. J'évite ainsi l'utilisation exagérée de Varsol pour les nettoyer. Pour les plateaux de peinture (je sais que c'est plus ou moins écologique, mais très pratique), j'achète des couvre-plateaux en plastique que je peux jeter après chaque couche. Et tout compte fait, avec tout le Varsol et l'eau nécessaire pour nettoyer nos accessoires, c'est peut-être pas plus mal d'en acheter des jetables!
Je choisis un rouleau avec des poils de 6 mm de longueur. Pour faire le découpage, je me munis toujours d'un pinceau en biseau.
Les réparations
Quand mon apprêt est bien sec, je trace des cercles autour des réparations à effectuer avec un crayon de plomb HB. Ça permet de bien retracer les endroits où le ciment a été étendu puisque lorsqu'il sèche, il devient blanc et se confond avec le mur. C'est d'ailleurs un bon moyen de savoir quand il est prêt à être sablé : quand il est humide, il est gris, sec, il est blanc. Je suggère de mettre une petite couche et de retirer l'excédent avec une truelle, quitte à appliquer plusieurs couches de suite (jusqu'à 4 s'il le faut!). On évite ainsi les petits amas de ciment séché que l'on verrait sous la peinture.
Après avoir appliqué le ciment à joint (qui fait moins de poussière que le ciment ordinaire), j'utilise un bloc éponge à sabler. Il a l'avantage d'offrir plusieurs grosseurs de grains sur ses quatre côtés, pour diverses utilisations. Afin d'éviter que la poussière ne se répande rapidement dans la maison, je suggère aussi de travailler avec l'aspirateur (de type "Shop Vac" ou d'atelier) à proximité pour ramasser les saletés au fur et à mesure. Enfin, je remets de l'apprêt à l'huile sur les réparations.
La peinture proprement dite
Je préfère choisir soit de la peinture à l'huile ou 100 % acrylique, qui se rapproche vraiment beaucoup de la peinture à l'huile. Pour le choix de la qualité de la peinture (et le prix qu'on veut y mettre), il faut se demander combien de temps on veut garder la peinture. Si vous êtes du genre à vouloir changer aux trois ans, ça ne vaut peut-être pas la peine d'investir pour de la peinture de haute qualité. Par contre, si vous désirez un résultat durable, le coût et l'effort en valent sûrement la chandelle.
Quelques petits conseils...
- Je suggère d'appliquer toujours deux couches de peinture, minimum.
- Tout d'abord, pour l'application de la peinture, suivez la gravité : commencez par le plafond, les plinthes et les cadrages, et ensuite les murs.
- Quand votre rouleau est chargé, c'est-à-dire enduit de peinture, commencez par le milieu du mur et faites 2-3 largeurs de rouleau pour éviter les coulisses. Toutefois, il faut éviter d'en faire de trop grandes largeurs, car vous étirerez ainsi votre peinture, ce qui a des conséquences sur le résultat final.
- Si vous utilisez de la peinture à l'huile, quand vous avez fini de « rouler » votre mur, repassez avec votre rouleau sans peinture afin de resserrer le grain.
- Pour décoller les petites gouttes de peinture indésirables sur le sol ou les moulures, je suggère l'utilisation d'un grattoir à peinture avec lame au carbure. Très efficace!
Et voilà! Bon travail!