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Arrivez-vous à faire la différence entre l’anxiété et l'intuition? Quelles craintes sont réelles et quelles peurs sont en fait des conséquences d’un état anxieux?
Il m’arrive souvent de rêvasser à ma jeunesse, bien que je sois à l’aube de ma trentaine. J’imagine que c’est ça, être une lunatique en confinement! Je repense à mes exposés oraux; à l’aisance et la confiance que j’avais à m’exprimer devant ma classe de secondaire. Je repense à la naïveté et à la légèreté avec lesquelles je prenais mes petites et grandes décisions. Je repense à la Liane de 17 ans, à celle qui déménageait de sa ville natale pour étudier à Québec, sans connaître personne, avec la ferme intention d’y faire sa vie.
Du plus loin que je me souvienne, l’anxiété n’a jamais fait partie de mon adolescence. Et c’est prouvé, les troubles anxieux se développent avec l’âge, de pair avec nos habiletés cognitives. La mienne s’est développée sournoisement, jusqu’à ce que je mette le doigt dessus.
On vous a sûrement déjà dit, lorsque vous étiez dans une impasse relationnelle ou professionnelle, de suivre votre instinct. C’est spirituel, suivre son instinct, c’est positif, c’est rassurant. Mais, c’est quoi au juste suivre son instinct? C’est suivre le pressentiment que l’on a, l’assurance que l’on doit délibérément prendre telle direction.
N’empêche que pour une personne anxieuse, ça devient vraiment difficile de différencier la voix de son instinct VS celle de son anxiété. Que la personne qui n’a jamais googlé ses symptômes pour se rassurer me jette la première pierre!
Allison Stone, psychothérapeute holistique américaine, affirme que bien que l’anxiété soit une réponse à un danger ou à une menace potentielle, ça ne veut pas dire qu’on devrait constamment l’écouter. « J’aime voir l’anxiété comme une réaction, plutôt qu’une réalité », dit-elle. En d’autres mots, l’anxiété est une réaction à quelque chose et n’a la plupart du temps rien avoir avec la situation qui vous rend anxieuse.
À force d’avoir la tête qui bourdonne de pensées anxieuses, on finit par ne plus être capable d’entendre sa petite voix intérieure, son instinct.
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La recherche n’explique pas encore concrètement comment l’anxiété peut faire disparaître notre habilité à prendre des décisions basées sur notre intuition, mais notre estime de soi pourrait être une piste de réflexion. Lorsque l’on est anxieux, on est moins enclin à être optimiste, à se faire confiance et donc à suivre son intuition. C’est comme si elle se transformait en un ninja super persuasif.
Je sais que ce n’est pas facile de la faire taire. Ce n’est pas quelque chose qui se règle en une nuit. C’est de la gestion, et ce, au quotidien.
Il y a toutefois des pistes pour diminuer ces voix anxieuses qui bourdonnent afin de mieux reprendre contact avec sa petite voix intérieure, son instinct.
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Plus vous alimentez votre anxiété, plus vous vous déconnectez de votre instinct.
Je suis consciente que ça peut être déroutant de challenger ces moments d’anxiété, quand elle est censée nous protéger avant tout.
Si par exemple les médias sociaux sont pour vous quelque chose d’anxiogène, respectez vos limites. Ça peut être en vous désabonnant de certains comptes, en limitant votre temps d’écran, etc. Pour d’autres, c’est la consommation d’alcool, de cannabis ou de café qui est problématique.
Et ce n’est pas réaliste pour tout le monde de drastiquement couper ces habitudes du jour au lendemain. Le but c’est d’y aller graduellement et de voir comment vous vous sentez avant et après avoir fait des changements. Faites des tests et prenez des notes.
C’est facile de se laisser aspirer par les obligations du quotidien; rendez-vous à ne pas oublier, réunions importantes, mauvaises journées, remises en question, etc. C’est important de prendre le temps de se déposer. Et ce n’est même pas obligé d’être compliqué et long comme processus!
De simples inspirations/expirations pour réellement changer le cours de votre journée. Il n’y a rien de magique là-dedans, c’est simplement d’activer votre système nerveux parasympathique pour vous extirper de votre mode « lutte » ou « fuite » suscité par votre anxiété.
La respiration au carré est une excellente technique pour reprendre le dessus. Je la pratique régulièrement et ça me procure de la quiétude presque instantanément.
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Imaginez que vous dessinez un carré en respirant.
Que vous soyez créatif(ve) ou non, votre anxiété, elle, l’est toujours quand il est temps de se faire des scénarios peu probables! Oui, on s’est tous déjà imaginé que tout le monde nous haïssait pour X raisons; on me regarde croche, on ne me parle pas, on rit au loin, etc. Ou bien, mon/ma partenaire était censé me texter. Sans nouvelle. Ça y est, il/elle veut me laisser.
Peu importe la situation, le cerveau se met automatiquement en mode panique. Je suis la première à sauter aux conclusions irrationnelles, je l’avoue!
Comment se débarrasser de cette mauvaise habitude et des maux de ventre qui viennent avec?
Prenez un crayon et un papier et écrivez TOUS les scénarios possibles de la situation qui vous rendent anxieux(se), qu’ils soient plausibles ou non. Le but est de déjouer votre anxiété en vous prouvant que finalement les chances que LE scénario catastrophique se produise ne sont pas si élevées que ça finalement.
Vous pouvez aussi vous asseoir et méditer 10 minutes pour vous détendre et clarifier vos pensées.
Je suis consciente que ça peut être déroutant de challenger ces moments d’anxiété, quand elle est censée nous protéger avant tout. L’important c’est d’en prendre conscience. De prendre conscience d’où vient cette peur, d’où est-ce que vous la ressentez dans votre corps et des situations ou des événements récurrents où elle se présente.
Par la suite, il faut simplement vous faire confiance, de ne pas l’écouter, de ne pas vous laisser atteindre.
Vous êtes capables, un pas à la fois.
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