Il est facile de se laisser tenter par un verre de vin surtout quand il faut trouver, entre nos quatre murs, des façons de supporter ce confinement. Beaucoup d’ennui, de lassitude, de frictions, d’incertitudes et de préoccupations émergent de cette période difficile. Toutefois, croire que l’alcool réduira notre stress est un leurre. Le stress a plutôt le potentiel d’augmenter notre consommation d’alcool.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’annuler vos 5@7 virtuels et de ne plus jamais prendre un verre en fin de journée, dehors, sur votre balcon. «… parfois, un verre de vin peut aider», a dit le premier ministre Legault. Oui, l’alcool a un effet relaxant, mais il ne devrait pas être considéré comme le meilleur remède pour relaxer et réduire les tensions. Il doit y avoir une différence entre «Je prends un verre après le boulot» et «Je me saoûle pour oublier tout ce qui arrive». L’alcool ne doit surtout pas être une béquille sur laquelle s’appuyer pour traverser le confinement.
Boire : tendance du confinement?
Pourtant, la tentation est grande. On est davantage à la maison, la notion du temps est floue, nos repères sociaux et nos habitudes de vie sont modifiés, nos émotions jouent au yoyo, la pression familiale est grande, la solitude nous pèse, les soucis par rapport à notre emploi nous trottent en tête, nos nerfs sont à fleur de peau, etc. Et puis c’est sans compter tous les visuels et les photos sur les réseaux sociaux qui nous incitent à ouvrir une bouteille ou qui banalisent le geste. «Pourquoi se priver? Il doit bien être 17 h quelque part dans le monde». Finalement, toutes les raisons paraissent bonnes pour prendre un verre… ou deux…
De plus, l’alcool est une solution facile pour obtenir un effet relaxant. L’effort pour obtenir un effet n’est pas difficile à faire, ce qui peut nous encourager, à tort, à recommencer. Mais le danger d’abuser, en quantité ou en fréquence, est grand. Sans compter que notre consommation future risque d’être influencée par notre nouvelle façon de trinquer.
C’est pourquoi il faut rester attentif aux signaux qui pourraient nous faire prendre conscience qu’on entretient une potentielle habitude problématique de consommation.
À surveiller
- On ment à notre entourage sur notre consommation.
- On cache les trop nombreuses bouteilles vides.
- On se sent coupable après avoir bu.
- On pense à notre verre de fin de journée dès le matin.
- On souhaite modérer notre consommation, sans y parvenir.
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La modération a toujours meilleur goût
Au Québec, selon une enquête d’Éduc’alcool publiée au début avril 2020, 18 % des Québécois auraient bu davantage depuis le début de la période de confinement et 15 % auraient accru la quantité d’alcool consommée par occasion. «Bien que les premières données venues d’Europe, d’Australie et des États-Unis laissaient présager – voire craindre – que le confinement conduirait à une augmentation spectaculaire de la consommation d’alcool, les Québécois se montrent généralement sages, prudents et disciplinés, même s’ils ne renoncent pas à prendre un verre pour le plaisir. Il faut les en féliciter, il va sans dire. Mais le portrait est perfectible, car il y a encore trop de buveurs qui dépassent les limites recommandées», souligne Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool.
Évacuer le stress autrement
Au lieu de miser sur un verre pour mieux gérer le stress durant le confinement, il faut mettre en place des stratégies qui auront des effets bénéfiques à long terme. Il peut être une bonne idée de se créer une liste d’activités ou de gestes qui nous permettent d’évacuer le surplus de pression et de tensions. Ainsi, au lieu de se tourner vers l’alcool, on aura déjà des choix plus sains sous la main. Car, c’est le nerf de la guerre : on a souvent – peut-être plus qu’avant – besoin que la solution soit rapide et efficace. Nos émotions sont tellement en «up & down» que lorsqu’on frappe un mur, on veut une solution possible à appliquer presque tout de suite.
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Le Gouvernement du Québec a créé la page Aller mieux en contexte de pandémie qui propose des pistes pour prendre soin de notre mieux-être émotionnel. En cas d’inquiétudes, les centres d’écoute et la ligne Info-Social 811 sont toujours là.
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