Être confiné seul pendant la pandémie du coronavirus n’est pas une situation facile. Cette solitude imposée peut exacerber le stress et a même des effets sur la santé. Et malgré tous les divertissements disponibles, apprivoiser sa solitude en temps de pandémie reste un défi pour les êtres sociaux que nous sommes.
Il est probable que vous vous souveniez avec précision de votre dernière salutation à vos collègues, de votre dernier souper avec vos amis, de votre dernier plat partagé lors du dernier souper de famille, etc. Pourquoi? Parce que depuis, vous vous ennuyez de tous ces moments d’interactions sociales somme toute banales mais dont vous ne soupçonniez, alors, pas toute l’importance dans votre vie. Ce n’est que depuis qu’on vous en a privé que vous ressentez tout le poids de cet éloignement qui vous a obligé à accepter une nouvelle colocataire dans votre vie… la solitude.
Toutes les solitudes
Personne ne vit la solitude de la même façon. Certains jours, vous l’aimez, le lendemain, elle vous pèse. Parfois, dans la même journée, vous traversez toute une gamme d’émotions vives allant de la tristesse à la colère, du désespoir à la sérénité. Ce retrait forcé de votre vie sociale, avec ses repères et ses habitudes, a d’abord chamboulé doucement votre quotidien. Vous avez peut-être imaginé que le confinement était une pause ou même la chance d’expérimenter le travail à la maison. Mais plus les semaines passaient, plus votre solitude pouvait devenir plus difficile à supporter… ou moins! C’est bien ce qui est étrange, c’est que la solitude peut avoir mille visages. Chacun réagit et s’adapte différemment. Quelqu’un peut être en détresse pendant que vous en profitez pour découvrir une nouvelle passion. Vous pouvez vous sentir prisonnier alors que votre voisine jardine en chantonnant. Personne – pas même vous – pouviez imaginer comment vous vivriez un épisode de confinement. Alors, ne vous blâmez pas si, certains jours, vous réalisez que la solitude vous étouffe.
Seuls avec les autres
Vous pouvez ressentir de la solitude même si vous êtes confiné avec votre partenaire ou votre famille. Il est possible d’être entouré, mais se sentir quand même en décalage avec le reste du monde, émotionnellement ou socialement. Bien sûr, vous côtoyez virtuellement des amis, des membres de votre famille ou vos collègues. Bien sûr, vous voyez des gens lorsque vous faites vos courses. Mais la solitude, c’est aussi être privé de contacts physiques, être brimé dans vos allées et venues, vous sentir coincé, ne pas pouvoir suivre vos élans de spontanéité, mis de côté, être privé des activités significatives que vous aimiez, etc. Même si vous tentez de vous raisonner en vous répétant que ce confinement aura une fin, la solitude reste là.
Dans le piège de la solitude
Peut-être aviez-vous secrètement rêvé, un jour, d’avoir du temps pour vous, rien que pour vous. Et maintenant qu’il est là, vous n’avez peut-être ni l’énergie ou l’entrain d’en profiter. Un rien vous rappelle ce qui vous manque, une phrase vous revient en tête et ravive des souvenirs et mouille vos yeux. Vous êtes à fleur de peau. C’est que la solitude est une véritable douleur. Il peut être réellement souffrant physiquement, émotionnellement et mentalement de se sentir seul. Comme si ce n’était pas suffisant, l’isolement social a d’autres impacts observables :
- Augmentation du stress
- Variation des émotions
- Réduction des défenses immunitaires
- Altération de la santé physique (hypertension, obésité, etc.)
Inconfortable, mais potentiellement positive
La solitude peut être inconfortable, mais rappelez-vous qu’elle est temporaire. Quand vous devez concilier votre quotidien avec la solitude, le manque ou l’ennui, il est nécessaire d’agir afin d’en tirer le parti le plus positif possible. Voici quelques pistes.
Vivez vos émotions
Les nier est une erreur à éviter. Vous ne feriez que repousser le problème : elles viendront vous happer un jour ou l’autre, peut-être même avec plus d’intensité. Trouvez une façon d’évacuer ces émotions, les nommer et surtout les accepter. Vous pouvez avoir tendance à vouloir vous étourdir pour ne plus penser à ce que vous vivez, mais cela ne fait que perdurer le malaise plus longtemps.
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Demandez-vous ce qui vous fait réellement du bien
Ciblez ce qui vous fait du bien et ce qui vous gruge de l’énergie ou mine davantage votre moral. Passez à votre radar personnel tout ce qui meuble votre quotidien. Décortiquez chaque activité pour déterminer si, au final, elle vous aide ou vous nuit. L’idée n’est pas de tout couper, mais de voir comment vous pouvez modifier certaines actions pour que vous vous sentiez bien. Par exemple : 1) écouter les nouvelles. Oui? Non? Lesquelles? Sur quelles plateformes? À quelle heure? 2) Regarder un film? Le soir? Dans le lit? Quel genre de film me fait du bien?
Ouvrez-vous à la nouveauté
Faites les choses autrement qu’à l’habitude… par étape. Ne planifiez pas de tout changer d’un seul coup. Donnez-vous un simple objectif par jour ou par semaine. Par exemple : découvrez une exposition virtuelle dans un musée, faire du vélo, apprendre une langue, etc.
Restez en contact…
Mettez de côté votre peur de déranger et tendez la main aux autres. Organisez un rendez-vous virtuel avec des collègues, des amis ou votre famille. Créez de nouveaux rituels.
Ne remettez pas en question toute votre vie
Quand vous traversez un moment difficile, ce n’est pas le moment de poser des gestes fracassants. Ne remettez pas toute votre vie en question. Oui, vous avez peut-être envie de faire des changements, mais ne précipitez rien. Notez, réfléchissez, amorcez, mais ne balancez pas tout par-dessus bord.
Compartimentez un peu
Il est facile de voir tout en noir. Essayez de rajouter « pour le moment » à la fin de phrase comme « Je suis triste », « Je ne suis pas chanceux », « Je suis tanné ». Cela vous aidera à mettre en perspective ce que vous vivez et intégrerez que votre état n’est que passager et non, permanent. Cette émotion ne vous définit pas pour le reste de vos jours.
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