Depuis des décennies, cette pratique se définit comme une modification de l'état de conscience qui s'apparente au sommeil. Mais comment fonctionne réellement l'hypnose?
Spécifications concernant l'hypnose
Lors d'une séance hypnotique, le sujet demeure pleinement éveillé, mais il concentre son attention sur un élément bien précis. Il est important de savoir que l'esprit du cobaye (en spectacle), ou de la personne malade focalise sur un élément, un son, une couleur, si bien que plus rien d'autre n'existe. Sous hypnose, il perd ainsi le sens du réel. Un seul élément, suggéré celui-là, existe. Il vit cet élément comme dans un « rêve ».
Les méthodes d'hypnose
Plusieurs méthodes sont utilisées pour plonger le patient, ou le cobaye, dans un état d'hypnose.
Certaines sont brèves et directives. Les spécialistes parlent alors d'induction courte alors que l'hypnotiseur ordonne à la personne de « dormir ».
Une autre méthode plus suggestive, dite d'induction longue, introduit une sensation de lourdeur bien connue des personnes pratiquant la méditation.
Une troisième méthode, dite « de confusion », est également utilisée. Le sujet est appelé à réfléchir très vite à divers éléments. Son esprit devient alors confus et le il préfère se retrancher dans la détente que lui proposera l'hypnotiseur, après quelques minutes de cet exercice difficile.
Finalement, on a tous déjà entendu parler des méthodes suggestives qui nécessitent l'observation des yeux de l'hypnotiseur, ou d'un pendule. Méthodes souvent parodiée dans les films, pensons à Astérix et son célèbre « Tu es un sanglier. »
L'hypnose pour guérir
L'utilisation de l'hypnose en médecine, quoique peu répandue, ne date pas d'hier. Sa premières utilisation remonte à 1859 où deux médecins français ont pratiqué une intervention chirurgicale sur un patient hypnotisé. Depuis, cette méthode a considérablement évolué. Certaines femmes utilisent même l'autohypnose pour gérer la douleur lors de leur accouchement.
En Belgique, le Centre hospitalier universitaire de Liège privilégie l'hypnosédation lors d'interventions chirurgicales bénignes. Le patient se retrouve ainsi dans un état de transe hypnotique plutôt que de subir une anesthésie générale et les effets secondaires qui en découlent.
L'hypnose est également utilisée en psychothérapie. Pour certains psychologues et psychiatres, cette méthode est considérée comme un amplificateur et un accélérateur de la thérapie. Elle permet de contourner certains blocages et l'émergence de nouveaux comportements chez plusieurs sujets. D'autres s'en servent pour soulager des douleurs chroniques.
L'hypnose thérapeutique
L'hypnose est également utilisée par certains thérapeutes pour modifier des comportements, nocifs ou non, chez certains individus.
- Des fumeurs y ont recours pour mettre un terme à leur habitude.
- Certains miseront sur cette méthode pour soulager leurs phobies et leurs allergies.
- Des spécialistes l'utilisent pour calmer l'angoisse, le stress et certains troubles obsessionnels compulsifs chez des patients.
- Il existe même une forme de relaxation qualifiée d'autohypnose. Et elle est toute simple. Il s'agit de gestes qui réclament toute notre attention, qui focalise nos pensées, la pêche ou le tricot, par exemple. Très souvent, le sujet est détendu après la pratique d'une telle activité.
- D'autres utilisent des techniques plus sophistiquées, apprises d'un professionnel.
L'hypnose spectacle
Plusieurs connaissent cette pratique dans sa forme spectacle avec l'avènement de performateur comme Messmer qui pratique l'hypnose sur scène depuis les années 1990.
L'hypnotiseur choisit alors diverses personnes, parmi son public, pour les amener dans un état de transe et leur faire effectuer certains gestes qu'elles n'oseraient faire en public.
Messmer a même hypnotisé 422 personnes simultanément en moins de 5 minutes le 20 janvier 2012, au Centre Bell de Montréal, réalisant ainsi un record mondial. Quarante hypnologues se sont promenés dans la salle pour identifier celles et ceux qui étaient tombés sous le « charme » du fascinateur et qui devaient « se débattre dans un étroit cockpit de fusée en interagissant avec des martiens ».
Sceptiques?
Depuis plus d'un siècle, l'hypnose a fasciné l'être humain. Certes, celle pratiquée derrière des portes closes est moins spectaculaire, mais celle qui se retrouve sur scène, sous les projecteurs, est mieux connue du grand public.
Il est important de se souvenir que quelle que soit la méthode utilisée, un hypnotiseur ne pourra jamais « endormir » une personne qui refuse de l'être ou qui ne désire pas suivre les indications de son vis-à-vis. Il est donc impossible d'être hypnotisé contre son gré.
De plus, il semble que les personnes les plus septiques soient plus susceptibles d'être hypnotisées, si elles se prêtent au jeu. Il est également recommandé d'éviter l'hypnose pour les personnes souffrant de psychoses ou dont le quotient intellectuel est inférieur à 70 (retard mental léger).
Enfin, sachez que l'hypnose n'est pas dangereuse, lorsque pratiquée dans le respect de l'individu.
Henri Michaud, rédacteur Canal Vie