Vous avez eu une césarienne dans le passé et vous vous demandez si vous pourrez accoucher naturellement lors d’une prochaine grossesse? La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada le recommande lorsque les conditions sont favorables. D’ailleurs, parmi toutes les femmes qui tenteront un accouchement vaginal après une césarienne (AVAC), environ 75 % d’entre elles le réussiront.
Des facteurs qui favorisent la réussite
La réussite d’un AVAC dépend de plusieurs facteurs. Entre autres :
- un col favorable, c’est-à-dire que la dilatation débute naturellement;
- un travail spontané;
- un accouchement antérieur réussi par voie vaginale.
Évidemment, la cause de la césarienne antérieure ne doit pas se répéter, par exemple la présentation d’un bébé par le siège ou encore une infection.
De plus, plusieurs éléments permettent un déroulement optimal de l’accouchement et diminuent les risques de complications, par exemple :
- être accompagnée et soutenue durant l’accouchement, que ce soit par votre conjoint, une infirmière digne de confiance ou encore par une accompagnante à la naissance;
- pratiquer des exercices ou des techniques de relaxation qui favorisent la dilatation du col de l’utérus;
- manger et vous hydrater pour conserver de l’énergie tout au long de l’accouchement;
- uriner régulièrement pour vous assurer que votre vessie est vide;
- pousser debout, accroupie ou à genoux, bref dans la position où vous vous sentez à l’aise.
Des facteurs défavorables
Parfois, des femmes présentent un ou plusieurs facteurs qui viennent minimiser les chances de réussite d’un accouchement naturel. Entre autres, lorsque :
- la césarienne antérieure a été nécessaire dans un contexte de travail prolongé ou si le col de l’utérus ne dilatait pas ou pas suffisamment;
- l’âge gestationnel est de plus de 40 semaines;
- le poids à la naissance est estimé à plus de 4 kg;
- l’indice de masse corporelle de la mère est de plus de 30 kg/m2;
- la femme enceinte souffre d’un problème de santé tel que l’hypertension, le diabète, la prééclampsie et les maladies rénales;
- la tête du fœtus n’est pas engagée même si la grossesse est à terme;
- les grossesses sont rapprochées, soit entre 18 et 24 mois.
Dans ces circonstances, il y a peu de chance pour qu’un AVAC soit tenté. D’autres cas sont pour leur part sans équivoque :
- vous avez subi une incision verticale lors d’une précédente césarienne;
- vous avez déjà vécu une rupture utérine;
- le placenta est mal positionné.
Votre professionnel de la santé est la personne la mieux placée pour évaluer votre condition médicale. Soyez assurée que votre santé et celle de votre enfant à naitre seront toujours priorisées.
Les risques de l'AVAC
La rupture utérine constitue le risque principal. En effet, dans de rares circonstances, soit dans moins de 0.5 % des tentatives, selon l'INSPQ, l’utérus peut se rompre au niveau de la cicatrice de la césarienne. La rupture utérine peut alors mener à une césarienne d’urgence, à une transfusion sanguine et même à une mort fœtale. Sachez toutefois que cette dernière situation s’avère extrêmement rare soit dans moins de 1 cas sur 1000.
Évidemment, vous êtes également sujettes aux autres complications associées à n’importe quel autre accouchement par voie vaginale soit :
- déchirer au niveau du périnée ou subir une épisiotomie;
- avoir recours à un accouchement assisté soit par ventouse ou forceps;
- devoir subir une césarienne durant le travail.
Pourquoi tenter un AVAC?
Planifier une césarienne peut être rassurant pour plusieurs, alors qu’un accouchement vaginal les plonge dans l’inconnu. La rupture utérine peut aussi être inquiétante pour certaines, bien que les risques soient très faibles. Alors, pourquoi tenter un AVAC malgré tout?
La Société des obstétriciens et gynécologues recommande fortement l’AVAC puisque les bienfaits associés à l’accouchement vaginal surpassent ceux de la césarienne. En voici quelques-uns :
- l’absence de risque de complication liée à une chirurgie;
- un contact immédiat avec le bébé dès sa naissance;
- un risque d’infection moins important;
- un séjour à l’hôpital plus court;
- un temps de récupération moins long;
- une diminution des risques d’hémorragie et de fièvre en post-partum;
- la satisfaction d’avoir participé pleinement à son accouchement.
Dans la mesure du possible, les médecins tenteront d’éviter une seconde chirurgie. Cependant, votre sécurité et celle de votre bébé seront toujours mises à l’avant-plan. Avec votre médecin ou votre sage-femme, discutez bien des avantages et des inconvénients de la césarienne et de l’accouchement vaginal. Dans tous les cas, le plus important, c’est que vous puissiez bientôt tenir votre bébé dans vos bras et que tous deux vous soyez en pleine santé.