Même si la crise de la COVID-19 est loin d’être finie, il y a définitivement des nouvelles encourageantes en ce moment. Non seulement le nombre de cas, d’hospitalisations et de décès est grandement à la baisse par rapport au mois dernier, mais les derniers mois ont permis aux experts d’en apprendre plus sur ce nouveau coronavirus.
Plus on comprend son fonctionnement, son mode d’action est ses effets et mieux on sera en mesure de la prévenir ainsi que de la combattre. Voici différents faits qui sont mieux compris sur la COVID-19 désormais qu’au début de la pandémie.
1. Le virus était présent avant ce qu’on croyait
Avec le recul, les autorités de plusieurs endroits affectés peuvent maintenant affirmer que la COVID-19 circulait avant que les premiers cas officiels soient diagnostiqués. En Italie par exemple, le premier cas a été confirmé le 20 février, mais des analyses menées depuis ont permis de constater que le virus est arrivé dès la fin janvier dans le Nord du pays[1].
Même son de cloche en France, où les premiers cas ont été officiellement diagnostiqués le 24 janvier. Mais les médecins ont depuis confirmé qu’un patient hospitalisé le 27 décembre pour ce qu’ils croyaient être une pneumonie avait bel et bien la COVID-19. En mai, saisi d’un doute, son médecin traitant a fait tester un échantillon qu’il avait prélevé en décembre… et le résultat était positif. L’homme aujourd’hui rétabli croit qu’il l’aurait attrapé par sa femme, qui travaille dans un supermarché situé près de l’aéroport Charles-de-Gaulle, fréquenté par de nombreux voyageurs internationaux directement à leur sortie de l’avion[2].
Aux États-Unis, le décompte du premier décès de la COVID-19 a dû être devancé de plusieurs semaines… Alors que les autorités et les médias avaient annoncé ce premier décès le 29 février dans l’État de Washington, des analyses post-mortem ont par la suite déterminé qu’une femme de Californie, qui n’avait pas voyagé hors du pays, est morte à cause du virus le 6 février. Deux autres personnes résidant au même endroit sont également décédées le 17 février; au départ, ces trois décès avaient été attribués à la grippe saisonnière[3].
Qu’en est-il au Québec? Le premier cas officiel de COVID-19 date du 28 février. Mais il est possible aussi que le virus soit arrivé avant, de manière isolée. Certains experts, en se basant sur la lenteur de la progression des cas positifs au début de la pandémie, affirment que non.
Mais il y a également évidence de cas anecdotiques probables, comme celui d’une jeune femme habitant maintenant à Los Angeles qui est venue rendre visite à sa famille au Québec durant le temps des Fêtes. Quelques jours après son arrivée, elle est tombée sérieusement malade, avec les symptômes habituels de la COVID-19. Elle a également infecté sa mère et sa sœur pendant son séjour. Bien qu’il soit impossible de confirmer qu’elle avait bien la maladie à ce moment, elle a depuis passé les tests sérologiques qui ont révélé la présence des anticorps à la COVID-19.
2. Les gens cessent d’être contagieux après deux semaines
C’est une bonne nouvelle, car les gens affectés par le virus peuvent prendre beaucoup plus longtemps avant de s’en remettre complètement. Heureusement, ça signifie qu’ils pourront reprendre un semblant de vie plus normale environ 14 jours après avoir ressenti les premiers symptômes. Quelques études, dont une menée à Singapour le mois dernier, semblent confirmer que même si une certaine charge virale peut encore être détectée chez les patients après 2 à 4 semaines, le potentiel infectieux diminue après 7 à 10 jours.
C’est également une assez bonne nouvelle pour la transmission asymptomatique : ça permet au moins de s’assurer que les personnes atteintes mais qui ne le savent pas ne peuvent en infecter d’autres sur une longue période.
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3. Les facteurs qui vont contribuer à une maladie sévère sont mieux connus
Au-delà de l’âge ainsi que des autres facteurs de risque classiques (maladie cardiaque, diabète, immunosuppression, etc.), les médecins croient avoir maintenant établi trois marqueurs biologiques qui peuvent prédire quel patient va développer une forme sévère de la COVID-19.
En se basant sur des données provenant de la ville de Wuhan en Chine, les chercheurs ont utilisé l’intelligence artificielle pour extraire des caractéristiques biologiques qui vont mettre la vie des patients atteints en danger. Leur modèle a permis de confirmer la maladie sévère, voire critique, chez 90 % des patients et ce, jusqu’à 10 jours à l’avance[4].
Ces marqueurs sont :
- Un niveau élevé de l’enzyme lactase déshydrogénase (LDH), qui signifie des dommages aux cellules et aux tissus
- Un niveau de lymphocytes (globules blancs) bas, qui indique un système immunitaire plus faible
- Un taux élevé de la protéine C-réactive, qui signale de l’inflammation.
4. L’endroit le plus probable pour tomber malade, c’est à la maison
Les experts savent maintenant que la transmission est beaucoup plus probable à l’intérieur qu’à l’extérieur (mais il ne faut pas se croire immunisé pour autant!) et que les infections après avoir touché une surface constaminée sont rares.
Selon le Dr. Gerald Evans, directeur du contrôle des infections à l’hôpital Kingston Health Services Centre, «nous savons maintenant que pour être infecté par ce virus, il faut être en contact rapproché avec une autre personne et que ce contact ait une durée significative. Ce n’est pas 10 ou 15 minutes, mais plutôt des heures. Et il faut se trouver dans un environnement fermé, puis que cet environnement contienne une quantité significative de particules contaminées. Ce que je décris présentement, c’est exactement ce qu’on peut observer dans un logis familial[5]».
Toujours selon le Dr. Evans, les personnes les plus susceptibles de transmettre la maladie, c’est celles avec qui on vit. (Par extension, c’est aussi vrai des milieux comme les CHSLD et autres résidences pour aînés, particulièrement touchées.)
5. Porter un masque semble réellement avoir un effet protecteur
Le port du masque est loin d’être répandu au Québec et plusieurs personnes questionnent son efficacité. Ce n’est pas si surprenant dans les circonstances, étant donné qu’au début, le message des autorités était très contradictoire sur le sujet : la population se faisait même dire qu’il valait mieux éviter le masque!
Mais il est de plus en plus clair que lorsque tout le monde porte un masque, la transmission du virus se trouve grandement diminuée. Et c’est vraiment l’effet collectif qui compte : les masques en tissu ne sont pas très efficaces pour bloquer l’entrée des particules du virus, mais ils le sont pour empêcher les personnes affectées de le transmettre, par contre. On ne porte donc pas un masque pour se protéger soi, mais pour protéger les autres et c’est pourquoi il est important que l’ensemble des gens le fasse.
À la réouverture des salons de coiffure au Missouri le mois dernier, deux coiffeurs atteints de la COVID-19 se sont présentés au travail quand même et ont potentiellement exposé plus de 140 client(e)s en quelques jours. Les clients ont été placés en quarantaine puis suivis pour voir s’ils développaient des symptômes. Après 14 jours, aucun cas de maladie n’avait été déclaré et toutes les personnes testées avaient reçu une réponse négative. Pourquoi? Tout le monde, soit autant les clients que les coiffeurs, portait un masque[6].
L’OMS l’a d'ailleurs confirmé dans une revue de 172 études menées à travers 16 pays, affirmant que «l’utilisation des masques peut largement réduire le risque d’infection[7].»
Retrouvez plus d'informations sur la Covid-19 sur le site Web du gouvernement du Québec..
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[1] medrxiv.org
[2] La Presse
[3] The Scientist
[4] Nature
[5] The Kingston Whig Standard, traduction libre
[6] ABC News
[7] The Lancet, traduction libre