Avec la disponibilité des informations de toute sorte sur la toile, nous sommes plusieurs à avoir pris l’habitude de consulter Internet à la moindre question qui nous tracasse. Cela peut être pour trouver une recette, situer une adresse, vérifier la disponibilité d’un service… ou expliquer un symptôme!
Qu’est-ce que la cybercondrie?
Le terme « cybercondrie » existe depuis une quinzaine d’années et il fait référence à la tendance qu’ont certains individus à rechercher sur le net toutes les informations disponibles sur un certain symptôme qui les affecte (ou qui affecte l’un de leurs proches).
Il n’y a rien de mal à essayer de savoir quel trouble pourrait être à l’origine d’un symptôme physique spécifique, mais pour certains, cela peut devenir problématique. En effet, ceux qui ont déjà une certaine tendance à l’hypocondrie peuvent se laisser emporter dans le flot d’informations disponibles sur la multitude de sites médicaux (sérieux ou non) et se créer des maladies imaginaires sérieuses au moindre symptôme, même le plus banal.
Ces hypocondriaques de l’ère moderne se créent alors du stress, de l’anxiété et de la panique, car ils imaginent que la moindre douleur est en fait causée par une affection sérieuse : cancer, tumeur ou autre.
La vulgarisation des informations médicales
Avec l’apparition du net et la surabondance d’informations médicales disponibles, de plus en plus de personnes croient qu’elles sont compétentes pour effectuer un diagnostic médical approprié. Le problème, c’est que les personnes à tendance hypocondriaques valorisent toujours les maladies graves plutôt que les affections bénignes. Par exemple, plutôt que croire que leur mal de tête récurrent est causé par une mauvaise hydratation quotidienne, elles vont s’imaginer que c’est sûrement une tumeur au cerveau.
Ensuite, leurs recherches se concentreront exclusivement sur la maladie qu’elles pensent avoir et elles se convaincront petit à petit qu’elles en sont atteintes. Parfois, les cybercondriaques se présentent chez leur médecin traitant en leur offrant le diagnostic sur un plateau. C’est comme si elles sont déjà certaines de savoir de quoi elles souffrent, laissant bien peu de place à l’avis pourtant primordial du professionnel de la santé.
Les dangers de la cybercondrie
Tout comme l’hypocondrie dont elle dérive, cette maladie moderne peut devenir sérieuse dans certains cas. Évidemment, il nous arrive à tous de craindre de souffrir d’une maladie plus ou moins sérieuse. Cela n’est pas dommageable, pourvu que ça ne crée pas une obsession.
Le problème majeur lié à la cybercondrie, c’est quand elle devient impossible à maîtriser : les personnes touchées deviennent de plus en plus anxieuses, s’inventent des symptômes et des souffrances, voire s’imaginent qu’il ne leur reste que quelques mois à vivre et que personne, pas même leur médecin, ne s’en rend compte. Cette perception erronée peut être très difficile à vivre, tant pour les cybercondriaques que pour leur entourage. De plus, les personnes qui sont touchées par la cybercondrie sont certaines d’avoir raison.
Comment s’en sortir?
La première chose à faire lorsqu’on se découvre une fascination pour les sites médicaux, que l’on réalise qu’on y passe beaucoup de temps et qu’on essaie de trouver une raison pour expliquer le moindre symptôme, c’est de vérifier la fiabilité des sources que l’on consulte. Pour cela, il faut :
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Éviter à tout prix les forums, qui ne sont que des témoignages d’internautes.
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Ne pas regrouper les mots-clés. Par exemple, si vous souhaitez trouver la raison d’un mal de tête occasionnel, tapez seulement « maux de tête » et non pas « maux de tête + tumeur »
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Vérifier la date de mise en ligne de l’article ainsi que ses sources.
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Ne pas croire que vous obtiendrez la réponse en lisant uniquement un article sur une maladie, même si vous pensez que vous souffrez de tous les symptômes décrits. Seul un médecin peut diagnostiquer une maladie, à l’aide d’un examen et de tests complets.
Dans plusieurs cas, la cybercondrie peut devenir un réel trouble et mener à l’apparition de symptômes psychosomatiques (bien présents, mais créés par le pouvoir de l’autosuggestion). Il devient alors nécessaire de consulter un psychologue pour entreprendre une thérapie individuelle ou de groupe afin de relativiser l’anxiété et la peur de souffrir d’une maladie grave.