Aussi appelée fièvre glandulaire, maladie du baiser ou « mono », la mononucléose est une maladie infectieuse qui se caractérise par une multiplication dans le sang de globules blancs appelés lymphocytes. La maladie entraine notamment l’enflure des ganglions, des maux de gorge, une grande faiblesse et une forte fatigue.
Elle touche les adolescents et les jeunes adultes de façon particulièrement virulente, même si tous les groupes d’âge peuvent être atteints.
Qu’est-ce qui cause la mononucléose?
C’est un virus répandu appartenant à la famille de l’herpès, appelé Epstein-Barr, qui est à l’origine de la mononucléose infectieuse. L’infection par ce virus n’entraine pas nécessairement une mononucléose; la plupart des adultes ont en effet développé des anticorps au virus, sans nécessairement avoir connu des symptômes d’infection. Toutefois, sans qu’on s’explique exactement pourquoi, le premier contact avec ce virus est susceptible de provoquer la mononucléose.
Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, on estime que la moitié des gens auraient été en contact avec le virus avant l’âge de 5 ans et l’autre moitié contracterait le virus entre 15 et 24 ans. À 40 ans, 9 personnes sur 10 ont développé des anticorps. Parmi ces gens, rares sont ceux qui ont eu à se plaindre d’une mononucléose; c’est lorsque le premier contact se fait à l’adolescence ou au début de l’âge adulte que le risque est le plus grand.
Notez que, une fois qu’une personne a contracté le virus, celui-ci demeure silencieux dans le corps jusqu’à la fin de sa vie, souvent de façon totalement asymptomatique.
Qui est touché? Quels sont les facteurs de risque?
- Les adolescents et les jeunes adultes qui n’ont pas contracté le virus de Epstein-Barr durant l’enfance sont les principales victimes de la mononucléose.
- Les enfants sont également susceptibles de contracter la maladie lors de leur premier contact avec le virus; chez les jeunes enfants, elle se manifeste souvent très faiblement et les symptômes passent inaperçus.
- Ne jamais avoir développé d’anticorps au virus est un facteur de risque. En effet, les gens qui ont déjà contracté le virus de Epstein-Barr, avec symptômes de mononucléose ou non, développent ensuite l’immunité (en fait, ils demeureront porteurs du virus toute leur vie).
- Les gens dont le système immunitaire est affaibli en raison d’une maladie ou d’un traitement médical sont plus à risque d’attraper la mononucléose.
- Paradoxalement, des conditions de vie caractérisées par une excellente hygiène constituent un facteur de risque de contracter la mononucléose. En effet, tel que mentionné, lorsque le virus est contracté lors de l’enfance, il risque moins de provoquer une mononucléose que lorsque le premier contact s’effectue à l’adolescence ou à l’âge adulte (le risque est alors d’environ 50 %). Or, dans les milieux de vie où l’hygiène est maximale, les enfants sont moins à risque de contracter le virus en bas âge et ils ne seront donc pas immunisés si le contact s’effectue plus tard.
Est-ce contagieux?
La mononucléose est contagieuse, mais beaucoup moins que d’autres virus comme le rhume.
On l’appelle parfois « maladie du baiser », car elle se transmet par la salive... toutefois, les baisers sont loin d’être les seuls coupables! Il demeure que, pour prévenir la contagion, on évite d’embrasser une personne atteinte!
Les personnes à risque devraient également éviter autant que possible de partager aliments, ustensiles et verres avec une personne infectée.
Notez que les personnes atteintes sont contagieuses dès la période d’incubation, qui dure plus d’un mois et est asymptomatique. Il est donc difficile de prévenir la contagion.
La transmission dans l’air est limitée, notamment parce que la mononucléose ne provoque pas de toux ou d’éternuements.
Quels sont les symptômes de la mononucléose?
- La période d’incubation de la mononucléose est plutôt longue; il s’écoulera entre 4 et 6 semaines entre le contact avec le virus et l’apparition des symptômes.
- Avant l’apparition des symptômes caractéristiques à proprement parler, la personne se sentira possiblement affaiblie pendant environ une semaine, comme si elle « couvait » quelque chose.
- Certaines personnes, notamment plusieurs enfants en bas âge, ne présentent aucun symptôme, ou des symptômes si légers qu’ils passent inaperçus.
- Les symptômes caractéristiques de la mononucléose incluent des maux de gorge parfois très incommodants et une enflure importante des ganglions du cou et des aisselles.
- Il arrive qu’on remarque un gonflement de ganglions ailleurs sur le corps.
- La mononucléose s’accompagne de poussées de forte fièvre pouvant dépasser les 40 °C, la plupart du temps en fin de journée
- La personne atteinte souffrira souvent de maux de tête.
- On note souvent une diminution, voire une disparition de l’appétit.
- La personne atteinte ressentira une très grande fatigue et une faiblesse généralisée, parfois des douleurs musculaires semblables à celles occasionnées par une grippe.
- Il se peut qu’on ressente une douleur aiguë à l’abdomen : si c’est le cas, il est important de consulter un médecin rapidement, car cela signifie probablement que la rate est enflée et qu’elle est à risque d’éclater (voir les Complications).
- Un gonflement au niveau des amygdales peut occasionner des difficultés respiratoires dans certains cas.
- Si les symptômes aigus de mononucléose ne durent habituellement que quelques semaines, l’état de fatigue peut, quant à lui, se prolonger pendant plusieurs mois et nuire considérablement aux activités de la personne atteinte.
Comment diagnostiquer la maladie?
Devant les symptômes pouvant laisser croire à une mononucléose, le médecin fera avant tout des tests pour exclure les autres maladies pouvant occasionner des symptômes similaires, comme la pharyngite à streptocoque, la toxoplasmose, le cytomégalovirus ou même la primo-infection au VIH.
Le virus d’Epstein-Barr peut être détecté à l’aide de tests sanguins, tout comme les cellules anormales qui prolifèrent pendant une mononucléose.
Plusieurs médecins se contentent d’effectuer les tests qui permettent d’écarter les autres possibilités sans faire de tests sanguins pour confirmer le diagnostic de mononucléose, puisqu’il n’y a pas de traitement spécifique contre la maladie de toute façon.
Quels sont les risques de complications?
- La mononucléose n’entraine que rarement des complications, mais celles-ci peuvent être très graves. Il est donc important de tout mettre en œuvre pour les prévenir.
- Il peut y avoir une enflure importante au niveau des amygdales. Les voies respiratoires peuvent alors être obstruées et occasionner une détresse respiratoire.
- La rupture de la rate est une complication plutôt rare, mais très grave, voire mortelle, de la mononucléose. La maladie induit parfois un gonflement de la rate, qui peut éventuellement éclater, à la suite d’un choc par exemple. C’est pourquoi il est fortement recommandé d’éviter les sports pouvant entrainer des chocs lorsqu’on a la mononucléose et pendant les mois suivants le diagnostic. On doit également éviter de soulever des objets lourds. Notez que la rupture de la rate peut survenir même sans prise de risque. Si vous soupçonnez une enflure, consultez un médecin rapidement.
- Si la personne atteinte se plaint d’une douleur dans la région en haut et à gauche de l’abdomen, il est important de consulter. Cela signifie que la rate est enflée.
- Dans de très rares cas, il peut y avoir des complications hépatiques (jaunisse), ou encore des dérèglements touchant le système nerveux (encéphalite).
- Certains individus souffriront d’une surinfection bactérienne à la gorge pendant leur mononucléose. Des antibiotiques peuvent alors être prescrits; certains antibiotiques risquent cependant de provoquer une éruption cutanée.
- Le virus Epstein-Barr est parfois associé à d’autres types de complications qui n’ont rien à voir avec la mononucléose comme telle, notamment certains types de cancers (lymphome de Burkitt et cancer du nasopharynx). Toutefois, ces complications du virus sont peu fréquentes en Occident, sauf chez les personnes immunodéprimées.
Comment traiter la mononucléose?
- Il n’y a pas de traitement spécifique pour guérir la mononucléose. Les symptômes disparaissent par eux-mêmes au bout de quelques semaines. La maladie reste ensuite en dormance dans le système immunitaire.
- Le repos est primordial pour favoriser un prompt rétablissement.
- On s’assure de demeurer bien hydraté en buvant suffisamment de liquide.
- Dans les cas où la fièvre occasionne un inconfort important, on peut utiliser des médicaments ayant des propriétés antipyrétiques, comme l’acétaminophène, pour la faire tomber. Ne donnez jamais d’aspirine aux enfants de moins de 16 ans, car elle peut entrainer le syndrome de Reyes, potentiellement mortel.
- Les maux de gorge peuvent être soulagés à l’aide de gargarismes à l’eau salée. Les sirops spécialisés peuvent également être efficaces contre la douleur à la gorge.
- Des corticostéroïdes peuvent être utilisés pour diminuer l’inflammation, lorsque l’enflure de la rate ou des amygdales constituent un risque important de complications.
- Dans les cas où la mononucléose s’accompagne d’une infection d’origine bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits. Il convient d’être vigilants, car certains types d’antibiotiques risquent de provoquer une éruption cutanée lorsqu’ils sont administrés pendant une mononucléose.
Quand consulter?
On peut consulter dès lors qu’on désire confirmer nos soupçons que les symptômes de mononucléose sont bel et bien dus à la mononucléose, et donc exclure les autres explications possibles.
Puisqu’il est fortement recommandé de prendre quelques semaines de repos sans se présenter à l’école ou au boulot, un professionnel de la santé pourra vous fournir un avis d’arrêt de travail.
On consulte immédiatement si on constate une douleur aiguë dans la région en haut et à gauche de l’abdomen, qui pourrait laisser penser que la rate est enflée et donc à risque de rompre.
Comment prévenir la maladie?
Il est difficile de prévenir la mononucléose, notamment puisqu’on est contagieux dès la période d’incubation, qui dure plusieurs semaines et est asymptomatique.
Éviter de s’approcher d’une personne qu’on sait atteinte ou de partager des objets personnels avec elle peut aider à limiter la contagion.
Respecter les mesures d’hygiène de base et se laver les mains fréquemment sera également bénéfique pour limiter les opportunités de contagion.
Saviez-vous que?
Le nom « mononucléose » vient de ces globules blancs appelés lymphocytes qui se multiplient dans le sang de la personne atteinte, car ils ne contiennent qu’un seul noyau. En effet, « mononucléose » provient des mots grecs mónos et nucleus¸ qui signifient respectivement « seul » et « noyau ».
Retrouvez plus d'informations sur la mononucléose sur le site Web de Passeport Santé.
Consulter tous les contenus de Canal Vie Santé.
Note
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