On ne va pas passer par quatre chemins: cette année, on vous souhaite de vivre pleinement votre sexualité. Alors, prenez votre thé, du popcorn ou des notes; vous lirez sur les multiples façons d’entrer en contact avec votre vie sexuelle de façon satisfaisante et saine au courant des prochains mois. Voici 10 façons de questionner et améliorer votre vie sexuelle.
1. Réévaluer vos besoins sexuels
Vous serez peut-être surpris(e) d’apprendre que lorsqu’on parle de besoin, la sexualité n’en est pas un. En revanche, les besoins comme ceux d’affection, sécurité, d’ouverture, de mutualité, de partage, d’espace sont des besoins auxquels tout humain peut répondre via l’expression de sa sexualité. Parfois, il se peut que vous vous sentiez perdu(e) en relation avec quelqu’un, ou encore si vous vivez une rupture.
Prenez cette opportunité pour faire de l’introspection en vous demandant tout simplement : « dans ma vie sexuelle, de quoi ai-je réellement besoin? Qu'est-ce qui me fait du bien et qu’est-ce qui me satisfait? ».
Anna Pechuro/Pexels
2. Décentrer la génitalité de la sexualité
Pour plusieurs personnes encore, la sexualité rime avec génitalité. Pourtant, il a été démontré que la sexualité est un concept dynamique, fluide, changeant avec le temps et surtout, qui regroupe plusieurs sphères de la vie d’un individu… Et pas seulement ses organes sexuels!
Plutôt que de parler de sexualité, vous pouvez vous concentrer sur la définition de votre érotisme. L’érotisme représente ce qui entoure l’excitation, qui n’est pas nécessairement sexuelle. De la musique, un objet, une relation de pouvoir, une connexion émotionnelle profonde, etc, tout peut représenter un érotisme! En d’autres mots, il peut être sain de prendre l’habitude d’accorder autant d’importance à ce qui n’est pas génital dans votre vie sexuelle.
3. Explorer votre sexualité « hors-norme »
Une théoricienne américaine appelée Gayle Rubin a développé un cercle vertueux de la sexualité, dictant ce qui est normal, naturel et même encouragé par la religion :
- Dans une relation, souvent monogame, hétérosexuelle et encouragée par le mariage
- Sans pornographie
- Dans le privé de la salle à coucher
- Dans un but de procréer
- Sans jouets ou objets
Est-ce qu’une autre façon de vivre votre sexualité vous interpelle? Offrez-vous les critères qui correspondent à votre désir. Vous avez le droit d’explorer votre sexualité, et ce, même si cela sort des « normes ».
Sur le web, il existe plusieurs questionnaires afin d’identifier quelles nouvelles pratiques pourraient intégrer votre vie sexuelle, même si vous êtes seul(e)!
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4. Accorder moins d’importance à votre orgasme
Saviez-vous qu’il existe une différence entre l’orgasme et l’orgaste?
L’orgaste réfère uniquement à la décharge des nerfs qui ont été longtemps stimulés au niveau des organes génitaux. L’orgasme, de son côté, intègre l’encodage émotionnel et fantasmatique du plaisir jusqu’au cerveau, rendant la sensation plus diffuse dans le corps.
Cependant, l’orgasme est souvent vu comme étant une finalité de la relation sexuelle. Plutôt que dans un but ultime d’atteindre l’orgasme, ou de faire atteindre l’orgasme à son ou sa partenaire, vous gagneriez davantage à simplement apprécier votre expérience telle quelle.
En tant que sexologue, je peux vous confirmer que la pression liée à l’atteinte de l’orgasme, fréquemment mise de l’avant dans la pornographie mainstream, mène en fait à de l’anxiété de performance. Et vous savez bien que le stress crée physiologiquement l’effet inverse de la détente et donc, du lâcher-prise et du plaisir.
Comme le dicton le dit si bien : lorsqu’on ne cherche plus, on trouve enfin.
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5. Prendre conscience de l’impact de la pandémie sur sa santé sexuelle
Il a été observé que la pandémie pouvait rapprocher certains couples, mais il se peut aussi que votre anxiété ou votre baisse de l’humeur liée à la pandémie vous affecte au point où la sexualité n’est pas une priorité dans votre vie actuelle. Votre baisse de désir sexuel n’est pas anormale. Si c’est votre cas, je vous invite à tenter de développer d’autres intérêts qui vont font aimer la vie. Mettez de l’énergie à découvrir d’autres facettes de votre personne et de votre partenaire si vous en avez un(e).
6. Questionner votre expression de genre
L’identité de genre renvoie intrinsèquement chaque personne à se sentir homme, femme, aucun des deux, les deux ou autre. Tout le monde en possède une, une expression de genre, mais il semblerait que nos œillères se soient arrêtées à une vision strictement binaire du genre. De ce fait, la société a développé des normes, des codes et des règles autour de cette binarité homme-femme.
Vous y retrouvez entre autres l’expression de genre d’une personne: la façon d’un individu d’exprimer son genre comme il ou elle l’entend, que ce soit avec la coiffure, la voix, les vêtements, l’appartenance à une sous-culture, etc.
Je vous lance au défi d’exercer un petit moment introspectif avec vous-mêmes! Vous sentez-vous réellement à l’aise dans la lingerie et ses armatures soi-disant féminines? Optez-vous pour l’épilation de votre bikini, car vous aimez ça? Ou simplement, l’avez-vous toujours fait parce qu’il vous a été dit que c’est ce que vous devez faire pour « vous sentir femme »
Voici la phrase clé à retenir : l’expression de genre de quelqu’un n’équivaut pas à son identité de genre. Et il n’y a donc pas une seule façon d’être une femme ou de vivre sa sensualité, sa féminité si on continue avec notre exemple.
Bruno Pires/Pexels
7. Prioriser vos relations
Les relations interpersonnelles sont sans aucun doute le principal motif de consultation auquel je fais face dans mon métier. Souvent, les client(e)s que je rencontre possèdent une perception négative d'eux-mêmes, des autres ou bien les deux, menant à un style d’attachement relationnel insécure.
Demandez-vous si le temps et l’énergie que vous investissez dans vos relations vous sont rendus. Est-ce que votre bien-aimé(e) ferait la même chose pour vous? Pour finir, je suis fortement d’avis que la relation à prioriser, c’est celle qu’on entretient avec soi-même.
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8. Prendre le temps de prendre le temps
Quelle phrase clichée, vous me direz. Peut-être oui. L’épanouissement sexuel demande du temps et de l’énergie. Allez-y à votre rythme! Vous ne pouvez pas vous attendre à vous sentir satisfait(e) dans votre sexualité si vous n’accordez pas de place à cette exploration en question dans votre agenda. Vous ne pouvez pas attendre de vous-même une extase au lit, si vous ne prenez pas le temps d’explorer vos désirs…
9. Ne plus assumer l’orientation sexuelle de qui que ce soit
L’hétérosexualité vous est normalisée, voire encouragée, sans même que vous vous en preniez conscience depuis vos premières années de vie. Lorsqu’on s’adresse à un joli petit garçon, vous avez sûrement déjà entendu dire « celui-là, il va briser le cœur de plusieurs filles ». Ou alors, vous demandez à votre amie si elle s’est « enfin » trouvé un chum, au lieu de simplement lui demander si elle fréquente quelqu’un.
Ce sont de simples paroles qui peuvent causer de la détresse chez plein de personnes. L’hétérosexualité est enracinée dans la culture, et donc, dans le langage. Il semble donc immanquable de déconstruire nos apprentissages entourant l’orientation sexuelle, d’autant plus que ceux-ci découlent des enseignements judéo-chrétiens idéalisant la procréation associée à la relation hétérosexuelle.
Alors que vous soyez hétéro, queer ou en questionnement, assumez que vous ne connaissez jamais l’orientation sexuelle de personne, pas même d’un enfant!
10. Célébrez vos victoires
Lors de mes consultations en sexologie, il arrive communément que les personnes en détresse soient dures envers elles-mêmes, et ce, pour plusieurs raisons. Que ce soit à cause d’un sentiment de honte ou une anxiété de performance, il peut vous être difficile de reconnaître les progrès que vous faites lorsque vous vous sentez submergé(e)s par les différents obstacles de la vie. Prenez le temps d’exprimer de la douceur envers vous-mêmes. Soyez compatissant(e)s à votre égard comme vous le feriez avec votre meilleur(e) ami(e).
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