J'ai un Bac, une maison, deux enfants... Et j'ai décidé de retourner sur les bancs d'école.
On pourrait croire que ma vie était écrite d’avance. J’ai fait des études en enseignement puisque j’avais travaillé en garderie quelques étés et bien sûr, puisque j’aime bien les enfants. Mon père, mon oncle et même ma grand-mère étaient d'ailleurs enseignants.
J’avais été acceptée au Baccalauréat en enseignement à Sherbrooke et je souhaitais vraiment m’y installer avec mes amis. Je suis allée à l’école, j’ai acheté ma première maison, je me suis mariée, je suis tombée enceinte de ma première fille et ensuite de ma deuxième.
J’avais 27 ans et j’avais déjà accompli presque tout ce que la société attend de nous. Je sais que je suis chanceuse et privilégiée d’avoir eu un tel parcours.
Jessica Bessette
Linda Romeo Photographe
Jessica Bessette
Toutefois, avec le recul, je constate que ces avancements rapides ont eu un impact sur le temps de réflexion que j’accordais à chaque décision. J’ai foncé avec certitude dans toutes les étapes de ma vie, sans jamais me permettre de regarder derrière ou même d’analyser ce qu’il y avait devant.
Présentement, pour la première fois depuis plusieurs années, la vie m’offre une accalmie. Mes enfants grandissent, les journées défilent sans faire de vagues et cette pause me permet de réfléchir aux différentes décisions de mon passé.
Après réflexion, quelques mois avant l’entrée à l’école de ma grande, j’ai pris la décision de retourner sur les bancs d’école moi aussi.
J’ai la maturité aujourd’hui pour choisir un domaine qui me passionne vraiment. Un choix basé sur les étoiles que j’ai dans les yeux quand je parle de ce sujet et non pas sur la vie étudiante de l’université qui propose le programme. Un choix qui me fait rêver aux futures professions que je pourrais exercer et aux connaissances que je vais acquérir.
Ce n’est pas facile de rouvrir une porte qu’on pensait fermée pour de bon. C’est encore moins facile de restructurer le budget et l’horaire pour rendre le tout possible. Ce n’est pas facile d’imaginer l’âge qu’on aura au moment de graduer et de penser aux années qu’on semble avoir perdues...
Mais malgré tout cela, je suis fière de ne pas laisser mon âge dicter ce que je devrais faire. Je suis fière d’être ce modèle de détermination pour mes enfants. Je suis excitée à l’idée de faire de ma passion une carrière, et je reconnais que le sacrifice des prochaines années sera vite remplacé par un sentiment d’accomplissement inexprimable.
Le plus beau, c’est de réaliser que même si jusqu’à maintenant tout semblait écrit d’avance, au final c’est bien moi qui aie le contrôle de mes décisions et de mes ambitions.
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