Je prenais la pilule contraceptive depuis que j'avais 16 ans.
À l'époque, lorsqu'on désirait en apprendre plus sur les méthodes de contraception, on se rendait au bureau de l'infirmière de notre école secondaire qui, après un gros 5 minutes de consultation, nous donnait une prescription pour un contraceptif oral qui nous était jusqu'à ce jour inconnu. (Il se peut fort bien que l'approche vis à vis les contraceptifs ait changé au fil des années, mais lorsque j'étais ado, on ne nous expliquait pas vraiment quelles étaient les méthodes alternatives autre que le condom...)
Selon la dite infirmière, la pilule était une méthode de contraception des plus sûres à condition, bien certainement, de la prendre assidûment. Bref, à partir de ce jour là, j'ai pris la pilule contraceptive pendant tout le reste de mon adolescence ainsi que la majorité de ma vie de jeune adulte.
Pour être honnête, la pilule emmenait son lot d'avantages : moins de symptômes prémenstruels (maux de tête, crampes, ballonnements, etc.), il était possible de savoir à partir de quelle date j'allais avoir mes règles et ainsi d'éviter de fâcheux dégâts, en plus d'éviter une grossesse non-désirée (ce qui était le but principal!).
Au fil des années, je ne me suis pas vraiment remise en question par rapport à la méthode contraceptive que j'utilisais puisque j'avais l'impression qu'elle me convenait parfaitement. Certes, je devais faire attention pour ne pas oublier de la prendre à chaque soir avant de me coucher (ça peut être quand même un défi pour une personne lunatique comme moi), mais les avantages surpassaient ce petit inconvénient selon moi.
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La pilule et ses hormones
En arrivant vers la mi-vingtaine, j'entendais les gens parler de plus en plus des effets néfastes des hormones contenues dans la pilule. J'ai commencé à entendre parler de méthodes contraceptives alternatives comme le stérilet (avec et sans hormones), du dépôt provera, etc.
En toute honnêteté, l'idée d'avoir des règles « artificielles » (parce que quand on est sur la pilule, c'est la période où on arrête d'en prendre qui déclenche nos règles) pendant toutes ces années commençait à me tracasser... J'avais envie de connaître mon vrai cycle et de voir comment mon corps fonctionnait sans la prise d'hormones.
Plus je m'approchais de la trentaine et plus je me disais que je devrais éventuellement arrêter. Je commençais vaguement à me dire que si je souhaitais avoir un enfant dans un avenir plus ou moins rapproché, je devais commencer à y penser puisque de toute façon, ce processus d'arrêt peut nécessiter un certain temps d'adaptation (par exemple, j'avais entendu des histoires de filles qui n'avaient pas eu de cycle pendant plusieurs mois après l'arrêt de la pilule).
Puisque mon désir de fonder une famille était encore très loin dans mon planning de vie, j'ai repoussé le projet d'arrêter la prise d'anovulants.
Le jour où j'ai dû cesser de prendre des hormones
Puis un jour, pendant une journée de travail, je me suis mise à avoir de la difficulté à lire mon écran d'ordinateur. Comme si certaines lettres devenaient floues au fur et à mesure que j'essayais de les lire. Je pensais qu'il y avait quelque chose qui clochait avec mes yeux, mais non. Quelques minutes plus tard, le plus gros mal de tête de ma vie a survenu : j'expérimentais pour la première fois une migraine ophtalmique..
Honnêtement, je n'avais jamais entendu parler de ce terme avant que la pharmacienne me l'annonce lors de mon renouvellement de prescription : « Tu ne pourras plus jamais prendre des hormones puisque ça épaissit le sang et tu risquerais de faire un AVC ». J'étais sous le choc.
J'ai donc dû cesser immédiatement la pilule et je me suis empressée de prendre un rendez-vous avec mon médecin.
La meilleure alternative pour moi semblait être le stérilet sans hormones. Comme vous le savez sans doute, chaque méthode de contraception comporte ses avantages et ses inconvénients. Le stérilet sans hormones a pour effet secondaire d'augmenter le volume des pertes sanguines (désolée pour l'image mentale!) et étant quelqu'un à tendance anémique, ça me faisait un peu peur. C'est après avoir partagé mes craintes avec mon conjoint (qui était hyper rassurant) qu'on a convenu qu'on allait se protéger autrement.
Les effets de l'arrêt de la pilule
Environ 1 mois et demi après la cessation de la pilule, j'ai commencé à avoir des effets secondaires. On m'avait prévenu que cela pouvait arriver, mais après plus d'un mois d'arrêt sans symptômes, je me disais que j'allais peut-être m'en sauver! Eh non.
J'ai commencé avoir de l'acné partout dans le visage, surtout sur les joues et le front, alors que j'avais toujours eu une peau lisse et radieuse. Ayant une peau qui cicatrise très lentement, j'avais non seulement des boutons, mais également plein de petits « ex-boutons » ainsi que des petites taches cutanées un peu partout... Ma peau est devenue TRÈS sensible aux changements de température et aux produits de beauté. Disons que j'y pense mainteant deux fois avant de changer ma routine!
D'ailleurs, mes symptômes pré-menstruels sont plus présents (faim, maux de tête, maux de ventre), mes règles sont plus longues (7-8 jours comparativement à 4 lorsque je prenais la pilule), mes cheveux devenaient gras plus rapidement...
Bref, rien de très positif. J'avais l'impression de vivre les mêmes changements hormonaux que ceux d'une adolescente, mais à 29 ans! À ce moment-là, le seul point positif, c'était le boost de libido. Un phénomène assez impressionnant, surtout en période d'ovulation, je vous le dis!
Mon bilan après plus d'un an d'arrêt de la pilule
Ça fait maintenant 1 an et demi que j'ai cessé de prendre la pilule et pour vrai, ça va super bien. Je vous dirais que le plus gros changement qui s'est produit, c'est que je suis beaucoup plus à l'écoute de mon corps.
Pour aider ma peau qui est restée sensible, j'ai revu ma routine de soins et je porte une attention particulière aux produits que j'utilise. J'ai même été jusqu'à revoir mon alimentation et j'ai pu remarquer à quel point la nourriture avait un impact sur ma peau. En éliminant les agents inflammatoires comme le gluten, le lactose et le sucre, ma peau s'est calmée et j'ai même perdu quelques livres en prime!
Au niveau de la régularité de mon cycle, c'est assez stable et j'utilise maintenant une application pour tracker mes règles et ainsi prévoir leur arrivée, et ça va super bien!
Si vous êtes dans une situation qui ressemble à la mienne ou si vous pensez vous aussi à arrêter la pilule, je vous dirais de ne pas vous décourager. Chaque corps est différent et réagit à sa propre façon aux changements hormonaux. Il se pourrait même que vous n'ayez aucun effet secondaire!
Si par contre vous en avez, je vous dirais simplement de ne pas stresser avec ça et d'y aller un jour à la fois. Les hormones jouent un rôle capital dans notre corps féminin et c'est tout à fait normal que vous ayez une période transitoire à traverser.
Mesdames, votre corps est très fort et il est fait pour s'adapter, alors faites-lui confiance!
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