
Je vois passer, ici et là sur les réseaux sociaux, des gens demandant : connaissez-vous des personnes atteintes de la COVID-19 * ? Le fait d’en avoir dans son entourage rendant la chose plus réelle, j’imagine?
Je suis peinée de répondre que je connais deux personnes qui furent parmi les premiers au Québec à avoir été infectées. Des amis dans la quarantaine qui ont eu envie de partager leur histoire - de façon anonyme - pour conscientiser les voyageurs rentrant au pays ainsi que les Québécois à respecter les recommandations du gouvernement.
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« Je trouve qu’il est important de montrer le point de vue de la personne atteinte du COVID-19 », explique Nathalie* (nom fictif), dont le mari a voyagé en Italie en février dernier.
Si elle préfère livrer son témoignage sous le couvert de l’anonymat, c’est qu’elle se sent déjà suffisamment ostracisée depuis que son entourage a appris à travers les branches qu’elle et son mari étaient atteints du virus.
« On n’a pas la peste », lance-t-elle en précisant qu’ils ne sont pas à l’article de la mort, se sentant plutôt comme s’ils n’avaient qu’un rhume.
« Moi, ce n’est pas le virus qui me stresse, mais le monde autour », avoue-t-elle. « On se sent comme si on était sur un bûcher, on se fait regarder comme si on était fautifs alors qu’on est juste pris dans cette vague. Heureusement, on n’est pas entre la vie et la mort, mais c’est difficile à vivre quand même ».
Si elle a choisi de se livrer, c’est qu’elle souhaite que les gens sachent qu’elle et son mari prennent les précautions nécessaires.
« On est à la maison. Je ne veux pas infecter mon entourage, je ne veux pas que mes parents qui sont plus vieux m’approchent. Je suis prudente. On a des masques, la santé publique est venue nous en porter, car on commençait à en manquer. Les infirmières du centre hospitalier et de la santé publique nous appellent deux fois par jour pour avoir notre température, savoir comment on va et quels sont nos symptômes. Cela a pris du temps pour qu’on puisse avoir les masques, mais je comprends que dans tout ce brouhaha, j’étais plus ou moins une priorité ».
Le couple avoue tout de même se sentir un peu délaissé.
« Ma pharmacienne - qui est devenue ma nouvelle meilleure amie! - m’a dit qu’aussitôt qu’elle allait recevoir tout ce dont j’ai besoin (produits nettoyants, lingettes), elle allait tout mettre de côté pour moi, puis on va voir comment on va faire. J’ai des collègues de travail qui sont prêts à aller chercher les choses pour moi ».
Elle insiste : son message se veut positif.
« Pour ceux et celles qui ont la COVID-19, oui il y a du négatif, mais il y a aussi du positif à travers cela. On est bien, on est prudent. On a beaucoup d’appels, on discute avec nos proches. On va bien, on est de bonne humeur et on est optimiste ».
« On est à la maison et les gens devraient faire la même chose », insiste-t-elle. « Nous sommes là avec notre prudence, alors qu’il y a des gens qui prennent cela à la légère. Il faut suivre les indications de la quarantaine. Reste chez toi, c’est tout. Pour tout le monde autour de toi et pour qu’on réussisse à combattre ce virus-là ».
Comme ils viennent de franchir l’étape des 14 jours de quarantaine, Nathalie fait l’école à la maison à ses enfants.
« Nous sommes rendus à la fin de notre quarantaine et on voit la lumière au bout du tunnel », confie-t-elle. « Mon mari n’a plus de symptômes et moi j’ai comme une fin de rhume. La situation a tellement évolué depuis que nous sommes en isolement que j’ai encore de l’espoir. Toutefois, j’ai toujours une crainte pour l’après-quarantaine. Nous sommes des personnes sensibles à notre entourage. Nous serons toujours prudents, même après notre isolement. Est-ce que les Québécois en feront de même? Je l’espère ».
Le nouvel objectif familial de ces parents accros à la course à pied? Se remettre en forme à coups de courses dans leurs alentours au fond des bois. Et continuer à avancer malgré la tempête, un pas à la fois.
Les symptômes qu’a ressentis Nathalie
- Maux de cœur sans vomissement
- Problèmes de digestion similaires à ceux d’une gastro
- Toux
- Gorge irritée
- Mal de tête
- Aucune fièvre
Les symptômes de son mari
- Une très légère fièvre (maximum de 38.3 le jour 10)
- Frissons
- Toux
- Mal de tête
* Les informations contenues dans cet article vous sont fournies à titre informatif seulement et vous permettront de poser des questions éclairées à votre médecin. En aucun cas, elles ne peuvent remplacer l'avis d'un professionnel de la santé. Notre équipe de rédacteurs et d'experts met tout en oeuvre pour vous fournir de l'information de qualité. Toutefois, Bell Média ne saurait être tenu responsable si le contenu d'une fiche s'avérait incomplet ou désuet. Nous vous rappelons qu'il est fortement recommandé de consulter un médecin si vous croyez souffrir d'un problème de santé.
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