MISE À JOUR 14 mars 2020
La santé publique du Canada conseille aux Canadiens d’éviter tout voyage non essentiel à l’étranger. "Nous recommandons aux voyageurs canadiens de revenir au Canada par des moyens commerciaux pendant qu'ils sont encore disponibles" a déclaré François-Philippe Champagne le Ministre canadien des Affaires étrangères.
Si vous considérez toujours de voyager :
- Consultez les onglets Sécurité, Exigences d’entrée et de sortie et Santé de votre destination.
- Obtenez les dernières mises à jour du gouvernement du Canada sur la COVID-19.
- Consultez les conseils de santé aux voyageurs au sujet de la Pandémie COVID-19.
Si vous êtes à l'étranger :
- Renseignez-vous sur les options commerciales qui s'offrent encore à vous pour revenir au Canada. Envisagez de revenir au Canada plus tôt que prévu si ces options deviennent plus limitées.
- Assurez-vous d'avoir suffisamment de ressources financières et de biens de première nécessité, y compris des médicaments, au cas où votre voyage serait perturbé.
Faut-il arrêter de voyager à l'heure de la COVID-19? Le simple fait de poser la question peut en soi être anxiogène. Et comme souvent avec ce genre de questions, la réponse n'est pas, comme vous vous en doutez, binaire. Beaucoup de paramètres doivent être pris en compte.
Une situation exceptionnelle
Il faut bien comprendre que la situation que nous vivons actuellement est totalement exceptionnelle.
Ce qui a commencé à Wuhan en Chine comme une épidémie vient d'être requalifié (le 11 mars 2020) par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une pandémie : « Nous sommes arrivés à cette conclusion principalement pour deux raisons : premièrement, du fait de la vitesse et de l’ampleur de la transmission. Près de 125 000 cas ont été signalés à l’OMS, par 118 pays et territoires. Au cours des deux dernières semaines, le nombre de cas signalés en dehors de la Chine a été multiplié par près de 13 et le nombre de pays touchés a presque triplé » a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesu, le directeur général de l’OMS.
Il a par ailleurs remarqué que « certains pays ne traitent pas cette menace avec le niveau d’engagement politique nécessaire pour la maîtriser ». Et en effet, on constate qu'en matière de gestion de la COVID-19, chaque pays fait ce qu'il veut.
Mais qu'en est-il au Québec?
Ce que dit le gouvernement du Québec
Le 12 mars 2020, le gouvernement du Québec a diffusé de nouvelles directives à l'intention de la population du Québec au sujet de la pandémie de COVID-19. Le premier ministre François Legault a indiqué d'une part que « la pandémie de la COVID-19 était sous contrôle au Québec, avec 13 cas confirmés, mais a également fait savoir qu'il entendait prendre toutes les mesures pour freiner et ralentir au maximum une contagion qui était devenue inévitable ».
Ce qu'il faut retenir de ces directives :
- À compter du 12 mars 2020, toutes les personnes qui reviennent d'un pays étranger ou qui présentent des symptômes associés à la grippe ou au rhume doivent se placer en isolement volontaire pour 14 jours.
- Cet isolement est obligatoire pour tous les employés de la fonction publique et pour tout le personnel de la santé, de l'éducation et des services de garde, privés et publics, qui reviennent de l'étranger.
- Les organisations doivent annuler tous les rassemblement intérieurs de plus de 250 personnes ou qui ne sont pas nécessaires, pour les 30 prochains jours.
Le message est clair, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. « Aujourd'hui, tout le Québec doit se mettre en mode d'urgence. Les prochaines semaines vont être critiques. Les Québécois doivent savoir qu'on en a pour des mois. Notre grande priorité doit être la santé publique » a déclaré M. Legault.
Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.
Le message officiel concernant les voyages
En ce qui concerne les conseils officiels aux voyageurs, il faut appliquer la règle du cas par cas. En effet, « les conditions rencontrées dans d’autres pays peuvent être différentes de celles du Canada et peuvent avoir des conséquences sur la santé des voyageurs canadiens. Les normes d’hygiène ne sont pas nécessairement les mêmes il est parfois impossible d’avoir accès à des aliments et à de l’eau salubres les conditions climatiques ou environnementales peuvent favoriser la présence de certaines maladies qui sont absentes (ou rares) au Canada », indique le gournement.
En d'autres termes, selon le pays où vous souhaitez voyager, les degrés d'hygiène et de contagion ne seront pas les mêmes. Afin de hiérarchiser la dangerosité des déplacements à l'étranger, il existe un système de quatre niveaux de danger qui vont de « Prendre les précautions sanitaires habituelles en voyage » à « Éviter tout voyage » :
À titre d'exemple, l'Italie, la Chine et l'Iran, qui sont des pays très touchés par la maladie, sont au niveau 3. Le Japon et la Corée du Sud au niveau 2.
Pour connaître le niveau de tous les pays, rendez-vous sur cette page et tapez le nom du pays dans le champ de recherche.
Quoi faire si vous revenez de voyage
C'est une évidence, mais il est important de le rappeler : voyager c'est partir du pays, mais il faut également être en mesure d'y revenir. Nous l'avons vu récemment, des mesures radicales peuvent être prises par chaque pays. Les États-Unis ont ainsi fermé leurs frontières aux étrangers qui ont séjourné dans l’un des 26 pays de l’Union européenne.
L’Inde ferme également petit à petit ses frontières : « Les visas précédemment accordés pour les visiteurs venant des pays les plus touchés sont annulés: la Chine, l’Italie, l’Iran, la Corée du sud et le Japon sont concernés. Et les nouvelles demandes sont examinées au cas par cas. Le pays vient également d’interdire à tout bateau de croisière d’accoster dans ses ports, afin d’éviter les drames des paquebots gardés au large pendant des jours à cause de contagion », précise un article de France-Info.
Au moment d'écrire ces lignes, c'est une « quatorzaine » qu'impose le gouvernement québécois aux voyageurs qui rentrent de voyage. Mais au regard de l'évolution de la situation, la fermeture totale des frontières pourrait être une option prise par le gouvernement.
C'est pourquoi, au-delà de la possibilité de voyager dans tel ou tel pays, il est important de se poser la question des conditions de son retour.
Des conséquences à tous les niveaux
Les conséquences de la pandémie de COVID-19 commencent à se faire ressentir à tous les niveaux. Outre la rupture de stocks des gels hdro-alcooliques et des masques de protection dans certains magasins, le monde de l'enseignement est par exemple impacté.
Le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton, s'est ainsi exprimé sur le sujet : « À compter du 12 mars et jusqu’à la rentrée du trimestre d’automne, l’Université annule tout déplacement des membres du personnel administratif et de soutien hors du Québec pour des raisons professionnelles. De plus, l’Université déconseille fortement aux membres du personnel enseignant de séjourner ailleurs au Canada ou dans le monde. Enfin, nous recommandons également à tous les membres de la communauté universitaire d’éviter tout voyage à l’extérieur du pays pour des motifs personnels ».
En conclusion et pour répondre à la question « Faut-il arrêter de voyager? », la réponse qui nous semble la plus sage au regard des différentes éléments d'information dont nous disposons actuellement serait de :
- inviter les voyageurs à se renseigner au maximum sur la situation sanitaire à destination
- rester informé au jour le jour
- mesurer la nécessité de leur voyage (affaires ou agrément)
- prendre leur décision en toute connaissance de cause
Il n'y a malheureusement pas de réponse tranchée, définitive. Un voyage d'affaires pourra sembler être obligatoire à faire pour tel voyageur alors qu'un séjour pour le plaisir apparaîtra à un autre comme quelque chose qui pourra se reporter un peu plus tard dans l'année.
Plus d'information, consultez le site Web officiel du Gouvernement du Canada
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