Vous avez certainement entendu ce conseil de nombreuses fois : boire 8 verres d’eau par jour serait un geste très important pour la santé.
Alors vous vous êtes peut-être forcés à le faire de différentes manières : en mesurant précisément l’eau que vous vous buvez, en mettant une alarme sur votre téléphone, en ajoutant des saveurs à l'eau, etc.
Sauf que ce n’est pas si simple que ça! Regardons ce qui en est réellement sur nos besoins en eau et en autres liquides.
1. Les besoins en eau sont (très) variables
Tout comme nos besoins en nutrition (en calories, en protéines, etc.), les besoins en hydratation peuvent beaucoup varier entre les personnes.
Il y a différents facteurs qui influencent la quantité totale d’eau dont nous avons besoin :
- L’âge : les personnes âgées ont moins besoin d’hydratation
- Le niveau d’activité : les personnes qui s’entrainent beaucoup ont besoin de plus d’eau
- La sudation : les gens qui suent beaucoup, en général, suite à l’exercice ou même en allant au sauna, nécessitent plus de liquide
- L’alimentation : on a besoin de davantage d’eau si on mange plus d’aliments riches en protéines, riches en fibres ou riches en sodium
- Le climat et la température : Dans un climat chaud, ou encore l’été lors des canicules, on a bien sûr besoin de plus d’eau – et l’humidité ambiante est également un facteur
- La médication : certains médicaments et suppléments jouent sur le niveau d’hydratation.
« Prescrire » à tout le monde de boire 8 verres d’eau (qui équivaut à environ 2 litres) chaque jour est donc complètement aléatoire… Et la plupart du temps inexact.
2. Boire trop d'eau peut même être dommageable dans certains cas
Attention à toutes les subtilités et nuances ici par contre… Le but n’est certainement pas de partager ce titre sans contexte, pour justifier l’idée que finalement c’est mieux de boire uniquement de la bière!
Il existe une condition rare, mais potentiellement fatale, qui s’appelle « l’hyponatrémie ». Il s'agit d'un manque de sodium (un électrolyte) dans le sang, qui cause un déséquilibre parfois grave. Cette condition peut se produire lorsque le corps absorbe trop d’eau pour ses besoins et atteint en quelque sorte sa limite d’hydratation. À un certain point, les reins ne sont plus en mesure d’excréter l’eau, donc le sodium baisse très vite et ceci peut causer une inflammation très rapide du cerveau, des convulsions, puis le coma et la mort.
Avec les problèmes cardiaques, l’hyponatrémie serait l’une des causes principales de décès chez des personnes jeunes et en santé lors d’épreuves d’endurance comme des marathons et les triathlons. Durant ces épreuves, la dilution du sodium se produit à cause de la combinaison de deux facteurs aggravants: un excès d’eau ingérée combiné à une grande quantité de sueur produite par l’athlète.
Quand on fait du sport pendant une longue période, et encore plus l’été, c’est donc bien vrai que c’est important de s’hydrater! Mais c’est faux, voire dans certains cas dangereux, de croire que plus on boit d’eau, mieux c’est.
Une bonne règle à suivre est plutôt de boire environ 4 gorgées d’eau chaque 15 à 20 minutes; une boisson contenant des électrolytes (comme notre solution de réhydratation maison) est de plus préférable à l’eau seule.
3. Le corps se défend lorsqu'on a trop bu de liquide
Une étude a démontré que le corps humain semble mettre en place des mécanismes pour s’empêcher d’atteindre sa limite d’hydratation. Lorsque le corps considère qu’on a assez bu de liquide, il rend plus difficile le réflexe d’avaler et le cortex préfrontal du cerveau devient particulièrement actif à essayer de résister et de mettre en place une « inhibition » de ce réflexe.
En gros, si vous vous forcez à boire de l’eau même lorsque vous n’en avez vraiment plus envie et que ça devient difficile d’avaler, c’est trop. Peu importe ce que les recommandations proposent!
4. Comment savoir si on est bien hydraté
Chose certaine, ce n’est pas en se fiant uniquement sur le nombre de verres d’eau qu’on boit chaque jour. En bref, ce n’est pas tant l’apport qu’il faut surveiller!
Il faut plutôt baser notre jugement sur d’autres indicateurs, comme la fréquence de la miction ainsi que la couleur de notre urine. Plus l’urine est foncée, moins le corps est hydraté. Uriner un liquide assez clair environ chaque deux heures est un signe que tout va bien.
Un autre indicateur très fiable, c’est l’élasticité de la peau. Si celle-ci est souple et qu’elle revient immédiatement en place après être pincée (sur la main par exemple), ça signale habituellement une hydratation suffisante.
La soif peut être un bon indicateur, mais pas toujours, puisque certaines personnes ne la ressentent pas autant que d’autres. Mais ça reste toujours une bonne idée de boire un verre d’eau lorsque a soif, particulièrement si on éprouve une soif intense! Par contre, il ne faut pas en boire quatre à la fois.
La déshydratation s’accompagne également de symptômes comme les étourdissements, la fatigue et l’impression d’avoir le « cerveau embrouillé ». Le seul truc, c’est que ces symptômes sont également liés à d’autres problèmes, donc ce n’est pas si facile de les relier directement au manque d’hydratation.
5. Il n’est pas nécessaire de combler ses besoins en hydratation seulement avec de l’eau
L’apport en liquides n’est pas seulement lié aux verres d’eau que l’on avale. Tous les breuvages y participent : jus, eaux gazéifiées, tisanes, bouillons, de même que le café et le thé, quoiqu’il faille faire attention à ces derniers, puisqu’ils sont diurétiques.
De nombreux fruits et légumes très riches en eau permettent également de contribuer à l'hydratation.
Fruits : le melon d’eau, le cantaloup, les fraises, les framboises, les pamplemousses, les pêches, les oranges et les ananas sont tous composés à plus de 87 % d’eau.
Légumes : les concombres, les tomates, les laitues, le céleri, les épinards, les poivrons, le chou et le chou-fleur sont quant à eux tous composés d’eau à plus de 92 %. La laitue iceberg contient à elle seule 96 % d’eau!