C'est prouvé, une personne heureuse au travail est plus productive. De la même façon, si le travail peut s'adapter un peu à sa vie personnelle, elle risque de demeurer plus longtemps en poste et moins s'épuiser. Faut-il choisir son travail en fonction des horaires ou s'arranger pour négocier avec son futur patron pour avoir des horaires flexibles? Quels sont les arrangements d'horaire possibles? Jusqu'où peut-on aller dans les ententes de base? Est-il possible de demander des horaires flexibles quand on est déjà en poste?
Pourquoi négocier?
Il existe autant de raisons de négocier son emploi du temps professionnel que de salariés. Celles-ci sont toujours valables à vos yeux, mais en est-il de même pour l’entreprise qui vous embauche? Voyons un peu les raisons qui poussent certaines personnes à demander que leur horaire change :
Privilégier la vie familiale
Ceci est particulièrement vrai dans les cas des parents (et surtout des mamans) qui ont de jeunes enfants et ne souhaitent pas que leur emploi nuise à leurs engagements familiaux.
Éviter les heures de pointe
Lorsque le lieu de travail est éloigné du domicile, on peut souhaiter décaler les horaires de manière à éviter de longues pertes de temps quotidiennes dans le trafic routier.
Mener à bien un projet personnel
Ce peut être un loisir, une pratique artistique, un retour aux études à temps partiel ou la mise en place d’une activité professionnelle individuelle.
Un épuisement
Après de longues années sur le marché du travail, on peut avoir besoin de réduire ses activités professionnelles sans pour autant les abandonner complètement.
Déterminer son projet
Avant d’aborder le sujet des horaires flexibles avec votre supérieur, il est important de se demander si votre projet est financièrement envisageable, tant pour vous que pour l’entreprise qui vous embauche. Il existe certains domaines d’activité pour lesquels les horaires flexibles ne sont tout simplement pas possibles. Par exemple, le travail d’un adjoint administratif doit habituellement se faire sur place afin d’avoir accès aux différents dossiers, répondre au téléphone, etc. Au contraire, un travail de recherchiste ou de rédacteur peut parfois être mené à domicile.
Penser à soi… mais aussi à son patron
Vous pensez peut-être que des horaires adaptés vous rendront plus heureux au travail, plus productif et plus attaché à votre travail, mais il est primordial de tenir compte de l’avis de votre patron. Vous devez préparer un plan de négociation qui inclura toutes les questions possibles que vous posera votre interlocuteur… et des réponses adéquates. Lors de la négociation, vous devez aussi offrir de sérieuses garanties à votre employeur. Ce n’est pas tout d’affirmer que vous serez de meilleure humeur et plus productif, il faut aussi le convaincre que :
- Vos tâches seront toujours effectuées dans les délais prévus.
- Vous serez présent au bureau à des heures fixes certains jours de la semaine, et lors des occasions particulières (rencontres avec certains clients, réunions, etc.)
- Vous serez toujours joignable lors des heures normales de bureau, par téléphone ou par courriel.
- Vous êtes ouvert à renégocier si vos nouveaux horaires nuisent à votre productivité ou à celle de l’entreprise.
- Votre travail reste très important et votre proposition de nouvel horaire, si elle est acceptée, ne diminuera pas votre implication dans l’entreprise.
- Vous êtes prêt à ce que votre salaire soit aussi renégocié.
Être conciliant
Également, puisqu’il s’agit d’une négociation, vous devez être ouvert à ne pas obtenir tout ce que vous demandez. Votre employeur peut envisager une période d’essai de quelques semaines, ou alors exiger que vous restiez présent au bureau 4 jours par semaine au lieu des 3 que vous proposiez. Si vous-même vous montrez flexible dans votre démarche, il y a de fortes chances que votre patron le soit aussi.
Être clair
De plus, même si une entente verbale semble suffisante, il est préférable de mettre par écrit votre proposition et de demander que la réponse de votre supérieur se fasse de la même manière… On n’est jamais trop prudent. Vous ne voudriez tout de même pas être mis à pied après quelque temps sous prétexte qu’une nouvelle recrue accepte de remplir vos tâches sur place, alors que vous pensiez que tout était sous contrôle.
Enfin, si vous souhaitez réduire votre activité professionnelle afin de disposer de plus de temps pour créer votre propre entreprise, il est bien sûr préférable de ne pas en parler. En effet, pourquoi un employeur voudrait-il « arranger » quelqu’un qui ne sera peut-être plus là dans peu de temps?
Négocier avant ou après l’embauche?
Si vous postulez pour un nouvel emploi qui propose des horaires flexibles dans la description de tâches et les avantages, vous pouvez sauter sur l’occasion et demander dès la première entrevue ce qui est offert, voire même exposer vos préférences lors de l’entretien. Restez cependant ouvert, car vous n’êtes sûrement pas le seul candidat pour l’emploi.
Si le poste vous intéresse vraiment, tant en matière de défis que de salaire, mais que les avantages offerts n’incluent pas des horaires flexibles, c’est peut-être une bonne idée de mettre en avant directement vos préférences. Une fois que vous serez bien intégré dans l’entreprise et que vous aurez réussi à vous faire apprécier et vous rendre indispensable, il y aura probablement de meilleures chances que votre requête soit sérieusement envisagée par votre employeur.
Dans le cas où vous travaillez déjà pour l’entreprise depuis un bon moment, et à plus forte raison si d’autres employés ont déjà obtenu gain de cause, n’hésitez pas à aborder votre projet avec vos supérieurs. Le pire qui puisse arriver, c’est que l’on vous refuse (pour le moment) ce que vous demandez. Il n’est pas impossible que ce qui vous a été refusé maintenant ne devienne pas envisageable dans quelques mois.
Dans tous les cas, restez toujours respectueux et professionnel avec vos supérieurs. Soyez positifs et conservez votre bonne humeur (au moins en apparence) même si l’on n’a pas répondu à votre requête comme vous l’espériez. Et si vraiment vous ne pouvez plus supporter votre emploi, cela veut peut-être dire qu’il est temps de penser à une réorientation?
Cécile Moreschi, rédatrice Canal Vie