Depuis un mois, je fais des rêves… intenses. Dans ceux-ci, je revisite beaucoup des choses de mon passé, je me trouve dans des situations stressantes ou inquiétantes, bref, ce ne sont pas des rêves très agréables.
Et j’ai remarqué que je ne suis pas la seule. Plusieurs personnes en parlent sur les réseaux sociaux et il y a même plein d’experts qui se sont prononcés là-dessus.
Il s’agit d’un vrai phénomène, et non d’un hasard. Et c’est quelque chose que les gens expérimentent au niveau mondial.
Alors qu’est-ce qui se passe exactement? Pourquoi plusieurs d'entre nous faisons présentement des rêves insolites, intenses et étrangement précis? On fait le point.
Il n'y a rien de normal présentement
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La première chose qu’on peut dire, c’est que la pandémie de COVID-19 ainsi que le confinement ont complètement et très rapidement transformé nos vies.
En quelques jours, on est passé à une nouvelle normalité : on est à la maison, soit à repenser notre travail ou encore à ne plus en avoir, avec plein de complexité ajoutée au simple fait de se ravitailler en denrées essentielles, et à s’inquiéter pour nous et nos proches.
L’incertitude, les montagnes russes d’émotions ainsi que des images qui frappent (les rues désertes, les urgences débordées, les tablettes d'épicerie vides) marquent notre inconscient plus qu’on pourrait s’y attendre.
Au travers de tout cela, ce n’est pas étonnant que notre sommeil soit aussi affecté. D’abord, à cause de notre anxiété ambiante face à la pandémie (qui, pour moi en tout cas, fluctue pas mal d’une journée à l’autre), mais aussi directement à cause des effets du confinement ou de la quarantaine.
C’est-à-dire que toute notre routine est chamboulée et ceci inclut évidemment notre routine de sommeil. Se coucher plus tard que d’habitude, faire des siestes ici et là, dormir plus tard le matin en l’absence de cadran, regarder les nouvelles jusqu’à très tard... Ce sont toutes des habitudes qui peuvent influencer le sommeil. Et donc aussi les rêves.
On se souvient davantage de nos rêves
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Deirdre Barrett, une psychologue de l’Université Harvard, explique que « changer notre routine mène souvent à une hausse dramatique des souvenirs qu’on conserve de nos rêves ».
Ce n’est donc pas nécessairement qu’on rêve plus que d’habitude, mais qu’en ces temps étranges, on se rappelle plus de nos rêves au matin.
Et ça, c’est probablement même parce que notre sommeil est moins « calme » qu’à l’habitude; si on est un peu troublé par la situation actuelle (qui ne l’est pas?), on risque d’avoir le sommeil plus léger et à se réveiller plus souvent. C’est surtout lorsqu’on se réveille au milieu d’un rêve qu’on s’en rappelle, et non pas lorsque ce dernier suit son cours et se termine.
On dort plus profondémment
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Toujours selon Deirdre Bartlett, en temps normal, la plupart des gens sont en déficit de sommeil permanent. Bien sûr que certaines personnes ont du mal à dormir durant cette pandémie, mais en général, les gens ont plus de temps pour dormir et finissent par se rattraper.
Et si on comble notre déficit de sommeil, on peut se mettre à rêver davantage parce qu’on passe plus de temps durant la phase de sommeil paradoxal. La plupart des rêves se produisent en effet durant cette phase.
On transpose notre anxiété dans nos rêves
Depuis le début de la pandémie, Bartlett collecte les rêves des gens par un sondage en ligne. Et sans grande surprise, c’est l’anxiété qui est l’émotion principale de ces rêves. Parfois, les gens rêvent carrément à la pandémie; ils apprennent qu’ils sont infectés ou ils se sauvent de personnes malades qui veulent les approcher par exemple. Mais généralement, cette anxiété est plus diffuse et indirecte.
Personne ne connaît exactement la signification des rêves, mais c’est plausible qu’entre autres, ils nous permettent d’évacuer nos sentiments négatifs ou difficiles tel que l’anxiété dans un contexte « à moindre risque » que la vie réelle (puisque quand nous rêvons, nous sommes couchés chez nous dans notre lit).
Il y a une corrélation entre la réalité et les rêves
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Quand notre vie est intense et bizarre, nos rêves ont souvent tendance à l’être davantage aussi. Bartlett affirme même que ce genre de phénomène s’est déjà produit à différents moments dans l’Histoire et a été documenté : chez les soldats faits prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale ou encore chez les gens qui avaient été touchés de près par le 11 septembre 2001, par exemple.
Sans avoir émis d’hypothèses là-dessus, la psychologue constate aussi que ce sont les personnes les plus directement impliquées, comme les travailleurs de la santé par exemple, qui font les rêves les plus intenses et les pires cauchemars en ce moment.
Et vous?
Rêvez-vous différemment depuis le début de la pandémie?
Un de mes rêves les plus marquants des dernières semaines, c’est que - alors que j’ai fini mes études depuis un bon nombre d’années - j’étais dans une file pour m’inscrire à l’université et rien ne fonctionnait. Je n’avais pas les équivalences, ils ne retrouvaient pas mes notes, je n’étais pas au bon endroit, la période d’inscription était finie, je n’étais pas capable de me retrouver, je me faisais insulter par les autres personnes qui attendaient, etc. Quand je me suis réveillée, j’étais soulagée que ce ne soit pas la réalité, même si notre réalité présente n’est pas fantastique non plus.
Alors en ce sens c’est peut-être un bonne chose?
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