Si dépenser est un plaisir compulsif et que l’argent nous brûle les doigts à force de magasinage, il existe des façons de se guérir. Un peu d’introspection et on passe à l’action.
On est définitivement plus une cigale qui profite de la vie qu’une fourmi qui économise, c’est possible. En fait, il n’y a rien de mal à se faire du bien et à se gâter en achetant des trucs qui nous font du bien une fois de temps en temps. Le problème est quand ces dépenses deviennent de véritables compulsions. Les excès sont toujours inquiétants et un équilibre serait évidemment préférable, on s’en doute bien. Mais parfois, c’est plus fort que nous. Aussitôt gagné, notre salaire est aussitôt dépensé. Parfois même à l’avance.
La facilité d’accès au crédit, les incitations peu camouflées aux achats par les publicités alléchantes, la propension à toujours vouloir « mieux » ou « plus » (et nous réussir à nous faire croire que c’est absolument nécessaire à notre bonheur) et notre propre confusion entre désir et besoin sont autant de tentations qui nous poussent à acheter. À acheter souvent. À acheter, toujours plus. Et le principal danger est que les dépenses s’accumulent souvent plus vite que l’argent n’entre dans notre compte de banque et l’endettement nous attend au détour.
Action #1 : faire une introspection
Pour arrêter cette frénésie dépensière, il faut d’abord en être conscient. Le réaliser n’est pas simple ni agréable, mais c’est l’étape qui nous « réveille ». L’électrochoc peut être un surplus de factures qu’on n’arrive pas à payer, un relevé de transactions de notre carte de crédit qui nous fait paniquer, un solde négatif, etc.
Quoique difficile, il est donc impérativement nécessaire de faire une introspection. Que se passe-t-il? Vit-on au-dessus de nos moyens? Pourquoi? Pour faire comme nos amis? Nos voisins? Pourquoi est-on incapable de résister à un achat? Qu’est-ce que nos achats nous procurent comme émotions et comme sentiments? Qu’est-ce qui se cache derrière notre envie de tout avoir? On peut découvrir de nombreuses raisons ou explications à nos agissements. Peut-être se sent-on aimés ou plus respectables quand on porte un nouveau manteau? On est plus confiant quand on a une voiture de l’année? On ne supporte pas que les autres aient quelque chose de mieux que nous? L’introspection nous aide à situer ce qui se cache derrière notre envie de tout avoir et tout acheter.
Bonne idée : on garde nos reçus et on observe où va notre argent chaque mois.
Action #2 : différencier vraiment les besoins et les désirs
Départager un besoin d’un désir peut sembler facile. Cependant, on se connaît bien et on est habile pour contourner ces définitions. Un exercice plus difficile : savoir si notre besoin est réel ou superflu. Plus compliqué, mais nécessaire pour limiter certaines dépenses. Ainsi, on pourra arriver à se faire un budget réaliste qui ne nous donne pas l’impression de trop nous priver non plus. Autrement, le danger serait qu’on ne le respectera pas du tout. Il vaut mieux budgéter 15 $ pour un abonnement à Netflix si c’est un « besoin réel » pour nous de voir des films au lieu de ne rien planifier et dépenser le double (ou le triple) en achat de films.
Action #3 : faire un sevrage en étape
Pas question de réduire toutes nos dépenses. On transforme notre envie de tout acheter sans réfléchir en un désir de se faire « vraiment » plaisir. On s’accorde un budget « plaisir » chaque semaine ou chaque mois. Et on doit s’y tenir. On renouera avec le plaisir de « désirer » quelque chose au lieu de tout acheter et s’en lasser rapidement.
Bonne idée : on essaie de se souvenir des achats faits il y a 3 mois. Lesquels ont encore une signification maintenant? Sûrement très peu…
Action #4 : se donner les moyens
L’argent nous brûle les doigts? On ne se pense pas capable de résister? On essaie de réduire la fréquentation des lieux où on est susceptible de trop acheter, d'arrêter de visiter les sites web de magasinage. On s’évite ainsi des tentations inutiles. Aussi, on ne sort qu’avec un montant précis en argent comptant et on laisse nos cartes de crédit à la maison ou on les place dans le coin le moins accessible de notre sac à main et on ne les sort qu'en cas d'urgence, par exemple si on a un problème mécanique avec la voiture.
Action #5 : vivre la nouveauté autrement
Ce qui peut motiver bien des achats est l’attrait d’une certaine « nouveauté ». Mais il est possible de répondre à ce besoin autrement. On aime avoir des nouveaux livres? On visite la bibliothèque, on dépense dans une librairie usagée ou on en emprunte à des amis. On adore les nouveaux vêtements? Et si on organisait des échanges avec des amies, une fois par mois ou par saison. On renouvèle ainsi notre garde-robe sans dépenser.