Votre enfant ajoute des lettres, des syllabes à l'intérieur des mots qu'il écrit. Il inverse des lettres ou orthographie des mots de trois ou quatre façons différentes à l'intérieur du même paragraphe. Il souffre peut-être de dysorthographie.
Selon la définition officielle, la dysorthographie est un trouble persistant de l'acquisition et de la maîtrise de l'orthographe. Il affecte principalement l'apprentissage et l'automatisation de la correspondance ainsi que la capacité à se représenter visuellement l'orthographe des mots. Ce trouble d'apprentissage engendre fréquemment des omissions (fagile pour fragile), des inversions (fargile pour fragile) et des substitutions de lettres et/ou de syllabes (vragile pour fragile) dans les mots écrits.
Reconnaître la dysorthographie
La dysorthographie se manifeste généralement dès le niveau primaire et affecte, selon l'Organisation mondiale de la santé, entre 8 à 10 pour cent des enfants. Elle est identifiable par :
- l'ajout ou l'inversion de lettres à l'intérieur de mots;
- l'ajout ou l'inversion de syllabes;
- une difficulté à respecter l'entité des mots (il écrira lentité, par exemple);
- des découpages arbitraires (d'écoupage, dé coupage);
- des erreurs de copie (rheure, erreur, erreheure dans un même texte);
- des omissions (omsions, omison);
- des mots soudés (motsoudés);
- une faiblesse au chapitre de l'orthographe grammaticale;
- une calligraphie irrégulière et malhabile.
L'enfant atteint de dysorthographie éprouvera également une lenteur d'exécution de ses textes. Sa compréhension sera déficiente. Il hésitera souvent sur plusieurs mots et livrera, en général, des écrits très en deçà de la moyenne.
Le diagnostic
Pour reconnaître la dysothographie, le professionnel de l'éducation doit :
évaluer le potentiel intellectuel de l'enfant, sa mémoire, son attention et son raisonnement, entre autres; analyser la fréquence des erreurs, de même que leur nature;
déterminer si l'enfant souffre de dyslexie, par exemple, ou de dysorthographie.
Une fois le diagnostic posé, le professionnel de l'éducation ou le neuropsychologue déterminera les outils individuels nécessaires qui orienteront la rééducation de l'élève en difficulté.
Des outils
En milieu scolaire, divers outils peuvent être mis de l'avant pour aider l'élève à surmonter cette difficulté. Ainsi, l'attribution de temps supplémentaire pour rédiger les textes,
une certaine souplesse dans la correction des erreurs grammaticales,
l'accès à un aide-mémoire visuel, l'utilisation de notes de cours informatisées, et le recours à un dictionnaire électronique, aideront l'enfant à comprendre ses propres difficultés, de même qu'à identifier ses forces et ses faiblesses.
La rééducation
Que ce soit en milieu solaire ou dans un centre privé, l'enseignant, l'ergothérapeute, l'orthopédagogue, l'orthophoniste ou le psychoéducateur se penchera sur les besoins spécifiques de l'élève. À l'aide du diagnostic posé, il déterminera le suivi (souvent individuel) nécessaire pour corriger le problème.
Il reverra les processus d'apprentissage pour mieux contourner les difficultés.
Il se penchera, avec l'élève, sur l'apprentissage d'un ensemble de traits articulatoires et acoustiques en langue orale (phonème) et écrite (graphème).
Il procèdera à la révision de certaines règles et de certaines particularités orthographiques.
Il développera, avec l'enfant, des stratégies de visualisation et de mémorisation de l'orthographe des mots sur lesquels l'enfant éprouve des difficultés.
Les parents d'un enfant atteint de dysorthographie devront miser sur la patience... La rééducation peut être longue et fastidieuse. L'enfant aura donc besoin de beaucoup de soutien et d'attention.
Les élèves qui sont affectés par ce trouble d'apprentissage peuvent également connaître des problèmes de dyslexie (un trouble de la lecture). Toutefois, les deux ne sont pas nécessairement liés. Dans sa forme légère, ce trouble d'apprentissage peut demeurer longtemps inaperçu et se révéler au niveau secondaire ou postsecondaire, voire à l'âge adulte.