On remarque assez explicitement dans les médias récemment que pas mal de gens dévalisent les épiceries pour se faire des réserves face à la pandémie de COVID-19.
Ce comportement est lié au stress social ambiant et à la peur de manquer de ressources dans notre système de surconsommation. On a peur d’être dans la merde et de ne plus rien avoir si les choses empirent avec le confinement. Dans la réalité, il n’y aura pas de pénurie alimentaire. Et ça, c’est assuré!
Imaginez-vous donc ce que ça peut être pour une personne touchée par un trouble du comportement alimentaire. Si déjà toutes celles et ceux n’en souffrant pas ont de la misère, c’est hyper complexe et difficile au quotidien pour les personnes concernées.
Les troubles alimentaires se présentent sous diverses formes : anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie, entre autres.
Pour certaines personnes, il s’agit de privation constante, pour d’autres de privation avec des alternances de grande ingestion de nourriture. Il y a aussi des compulsions, des gestes pour se purger de la nourriture. Et puis, il peut aussi y avoir un contrôle extrême de la qualité des aliments, qui devient central quotidiennement. La relation avec la nourriture n’est pas évidente et peu devenir une grande source de détresse psychologique pour plusieurs.
Avec le confinement, la plupart semble déjà avoir une relation troublée avec la bouffe, avec ce besoin de se faire des kilos de provisions dans les armoires et le frigo. La différence pour celles et ceux qui ont des troubles alimentaires, c’est le côté invasif des pensées qui les isolent davantage.
C’est déjà pas évident d’être dans la solitude chez soi constamment, d’avoir peu de choses pour se changer les idées et de devoir en plus faire face à l’alimentation quotidienne.
Certaines personnes ont besoin d’une routine précise pour vaincre les habitudes nocives des troubles du comportement alimentaire, et les changements causés par la pandémie peuvent s’avérer hyper difficiles à gérer.
C’est important de comprendre que ce n’est pas en mettant de la pression sur une personne touchée par un trouble alimentaire afin qu’elle mange plus ou moins qu’elle ira mieux. Au contraire : ce qu’il faut, c’est être présent pour l’écouter, mais aussi connaître les différentes ressources.
Parce que oui, il y en a malgré tout! Les lignes d’écoute anonymes et les centres de crise du Québec sont encore accessibles et font partie des besoins obligatoires pendant le confinement. On peut les contacter.
Aux personnes qui vivent avec un trouble du comportement alimentaire, sachez que vous n’êtes pas seules. Il existe aussi des groupes sur les réseaux sociaux et des initiatives pour briser la solitude durant cette épreuve pas évidente.
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