Avec le retour à l’école, c’est certain qu’on a passé à un autre niveau dans le déconfinement en lien avec la COVID-19 –le plus important jusqu’à présent. Pour la première fois depuis 6 mois, nous ne sommes plus tous les quatre à la maison, 24 heures sur 24! Ma fille a fait son entrée en 4e année et mon grand en secondaire 2; une toute nouvelle étape de notre vie dans cette nouvelle normalité de l’ère COVID.
Et je suis complètement sereine face au fait d'avoir retourné les enfants à l’école; même si en tant qu’introvertie j’ai probablement moins souffert que d’autres de cette «bulle» d’une demie-année tous ensemble à la maison, j’ai toujours su qu’elle ne pouvait pas durer. Pour leur propre bien, je trouve qu’il était grand temps que les enfants reprennent une routine hors de la maison, malgré les adaptations qui leur sont demandées.
J’avais donc envie, #àmafaçon, non pas tant de revenir sur les 6 derniers mois depuis que nous sommes tombés tête première dans la COVID, mais plutôt de profiter de notre expérience pour essayer de voir venir les prochains mois. Et d’exprimer, de manière cathartique, ce qui me fait surtout peur pour la prochaine étape. (Peur étant un grand mot ici. Je suis une personne plutôt positive et qui a fermement l’intention de profiter le plus possible de la vie malgré la COVID. Mais je suis aussi réaliste par rapport au fait qu’elle va continuer, de près ou de loin, à nous «déranger» pendant encore un bout de temps).
1. Que nous, ou nos proches, tombions malades
Comparée à nos voisins américains, la COVID-19 n’a pas touché tant de gens au Québec à date; de ce que je sache, une seule de mes connaissances a été atteinte. Mais au rythme où les contacts se multiplient (comme avec l’école), les cas ne peuvent pas faire autrement que de remonter. Personne ne connaît l’avenir, mais j’ai tendance à me fier à tous les experts qui affirment que le risque de connaître une 2e vague cet automne est très élevé.
La majorité des personnes s’en sortent pas mal avec la COVID; peut-être bien –espérons-le!- que même si nous tombions malades, ce ne serait qu’une mauvaise période à passer! Mais je trouve qu’en général, les gens sur les réseaux sociaux ont vraiment tendance à minimiser l’effet de la maladie et ses conséquences à long terme. Même si les chances qu’une personne dans la force de l’âge et sans facteurs de risque en meure sont très faibles, c’est loin d’être toute l’histoire. Après environ 8 mois d’infection chez les humains, les médecins en savent maintenant plus qu’au début sur la COVID-19, mais encore très peu, en fait. Beaucoup de gens ont une maladie qui perdure après des mois, beaucoup d’autres ont encore des effets chroniques débilitants. Personne ne sait si ces effets seront permanents.
Dans la mesure du possible, je préfèrerais éviter que ma famille et moi attrapions la COVID! Et beaucoup plus que pour nous, je crains pour les personnes âgées dans mon entourage…
2. Que nous ayons des «fausses alertes»
De nombreux parents qui ont des enfants à la garderie ont déjà vécu ça cet été : un petit qui se met à tousser à cause d’un simple rhume comme il en court tout le temps auprès des enfants, mais qui résulte en une quarantaine pour toute la famille, en attente des résultats de tests de COVID. Alors que l’école reprend, c’est presque inévitable que nous ayons à passer au travers d’une situation du genre dans les prochains mois… Avec le dérangement et le stress que cela suppose. Dans les circonstances, on peut seulement espérer que ça n’arrive pas à répétition.
Les situations d’isolement préventif vont certainement aussi se produire pour des tas de gens : cas dans la classe, dans la famille, dans les contacts… Nous avons déjà eu quelques situations de «justesse» dans les derniers mois –et le risque que ça se répète est grand.
Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.
3. Qu’il y ait encore plus de division et de dissension
C’est très bizarre, mais je repense au début de la pandémie presque avec tendresse. Soit, c’était une période très anxiogène, mais je sentais également une vague de solidarité qui me faisait du bien. J’en ai parlé dans mon tout premier article COVID, le vendredi 13 mars : j’avais l’impression que nous entrions un peu comme «en temps de guerre, c’est-à-dire que le bien commun passe avant les libertés individuelles». Dans ces premières semaines, il y avait quelque chose comme de l’entraide, de la débrouillardise positive et une volonté de s’aider les uns les autres à s’en sortir.
Aujourd’hui, mon état d’esprit est tout autre; j’ai rarement été si découragée de la race humaine. Le discours ambiant me semble si négatif, si toxique et si dissonant que j’ai du mal à me raccrocher. Quelques personnes de mon entourage ont sombré dans les théories du complot; les fossés ne cessent de se creuser et tout le monde semble avoir la mèche bien plus courte que d’habitude.
La COVID n’est bien sûr pas la cause directe de toute cette ambiance sociale assez sombre; elle n’a été que le déclencheur d’un grand malaise beaucoup plus insondable, qui ne demandait qu’à sortir. C’est difficile pour mon âme qui ne peut pas s’empêcher de croire que la solution réside dans plus d’empathie, d’humanité et de bienveillance… Et non pas dans toujours plus d’entre-déchirements.
4. Que les Fêtes soient perturbées
Le temps des fêtes est encore loin, mais pas tant que ça, en fait. À quoi ressemblera cette période si spéciale, cette année? Depuis janvier, nous avons revu mes beaux-parents âgés et fragiles une seule fois –et ils nous ont demandé de demeurer à l’extérieur. Je ne peux m’empêcher de penser au fait que cette option ne sera pas possible à Noël.
Les rassemblements familiaux me manquent, mais je m’en voudrais jusqu’à la fin de mes jours de contaminer quelqu’un. Comme la simplicité des contacts humains était précieuse, auparavant… Dommage qu’on l’ait tenu pour acquis.
5. Que les écoles ferment à nouveau
J’espère de tout cœur que le maximum sera fait pour empêcher que ça se produise! Ça ne s’est pas très bien passé chez nous. J’ai des craintes, comme tout le monde –je ne sais pas toujours sur quel pied danser entre faire confiance aux autorités et écouter ceux qui crient que les mesures ne sont pas suffisantes. La vérité c’est qu’il n’y a aucune solution idéale –et que nos enfants et adolescents ont été un peu laissés pour compte dans cette situation.
Je souhaite ardemment que le maintien de l’ouverture des écoles (et des garderies) soit priorisé en cas de 2e vague, quitte à faire le choix de fermer d’autres services non-essentiels, comme les gyms et les bars.
6. Que les élections américaines tournent mal
Certains vont peut-être croire que ça n’a aucun rapport avec ce qui se passe ici. Mais malheureusement, oui. Tous les empires naissent pour s’éteindre… Et je n’ai jamais eu autant l’impression, depuis les derniers mois, d’assister à cette auto-destruction en temps réel.
Avec Trump à la Maison-Blanche, les élections de novembre sont tout à fait imprévisibles –qu’il perde ou qu’il gagne, d’ailleurs. Il y a bientôt 4 ans que les États-Unis nagent dans cet inconnu surréaliste, mais en 2020, tout s’est précipité. Je vois mal une date prochaine de réouverture des frontières entre nos deux pays, non seulement à cause de la COVID (plus de 185 000 morts au moment où j’écris ces lignes) mais également à cause de la crise économique sans précédent depuis presque un siècle et de la crise sociale très, très profonde.
Tous les ingrédients sont maintenant en place pour que les élections présidentielles deviennent explosives et qu’il y ait de grandes répercussions économiques et sociales à moyen terme. Et qu’on le veuille ou non, notre place de voisin direct ne serait, en ce sens, pas des plus confortables!
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