Le syndrome du côlon irritable, également appelé syndrome de l'intestin irritable (SII) ou colopathie fonctionnelle, est un trouble fonctionnel digestif qui occasionne bien des désagréments aux nombreuses personnes qui en souffrent. Il existe différentes sous-catégories du SII, selon les symptômes qui se manifestent: de la diarrhée ou de la constipation, ou une alternance des deux.
Quelles sont les causes du syndrome du côlon irritable?
Les causes exactes du syndrome de l'intestin irritable sont encore mal connues. Plusieurs hypothèses sont mises de l'avant par différents chercheurs. En voici quelques-unes parmi les principales :
- Les contractions de l'intestin des personnes atteintes présentent possiblement des mouvements anormaux. Certains croient plutôt que les personnes atteintes sont ultra-sensibles à l'activité normale de cette partie du système digestif.
- Les variations hormonales semblent aggraver les symptômes du côlon irritable.
- Certains croient que le syndrome pourrait se présenter dans certains cas à la suite d'une infection, comme une gastro-entérite.
- Les facteurs psychologiques semblent avoir un rôle important à jouer dans l'apparition du syndrome, mais surtout dans l'apparition des crises. Un débalancement des taux de sérotonine pourrait également être à blâmer.
Qui est touché? Quels sont les facteurs de risques?
Le syndrome est très répandu et selon les estimations, il pourrait toucher jusqu'à 15 % des gens dans les pays industrialisés.
On estime que le côlon irritable est à l'origine d'environ 50 % des consultations en gastro-entérologie.
Les femmes sont beaucoup plus diagnostiquées que les hommes. Il se pourrait que ce soit parce qu'elles consultent plus, pas nécessairement parce qu'elles sont plus nombreuses à être atteintes.
Des cycles de sommeil irréguliers pourraient augmenter les probabilités de souffrir de ce trouble digestif. Une étude menée par des chercheurs de l'Université du Michigan en 2010 auprès d'infirmières américaines a semblé démontrer que celles dont les horaires étaient variables (alternance d'horaires de jour, de soir et de nuit) étaient plus à risque de souffrir du syndrome de l'intestin irritable.
Le trouble chronique se développe normalement pendant l'adolescence ou au début de l'âge adulte.
Quels sont les symptômes du côlon irritable?
- Constipation, difficulté à évacuer les selles en entier, besoins urgents d'aller à la selle et/ou diarrhée sont parmi les symptômes les plus courants, selon que le transit intestinal est trop lent, trop rapide, ou que la vitesse de ses mouvements varie.
- Les personnes atteintes auront souvent des maux de ventre, des crampes, des ballonnements, des flatulences et des borborygmes.
- Certaines personnes ont du mucus dans les selles. Toutefois, s'il y a du sang dans les selles, il faut soupçonner un problème plus grave, car le SII n'est pas la cause de sang dans les selles.
- Certaines personnes auront des nausées et des brûlements d'estomac pendant les périodes de malaise. D'autres auront de la difficulté à dormir ou des maux de tête.
- Pour la plupart des personnes atteintes, les symptômes se présentent de façon intermittente, sous forme de crises plus ou moins inconfortables.
- Les symptômes apparaissent souvent après les repas. Ils sont généralement absents au réveil et peuvent s'accentuer tout au long de la journée.
- En période de stress, ou pendant les menstruations pour les femmes, les symptômes sont plus susceptibles de se manifester.
Quand consulter?
On consulte pour obtenir un diagnostic s'il s'agit des premières crises, et également si on expérimente des symptômes nouveaux, ou plus incommodants qu'à l'habitude.
Comment pose-t-on un diagnostic?
Puisque les symptômes de l'intestin irritable peuvent s'apparenter à ceux de conditions autrement plus graves, il est important de confirmer le diagnostic et d'exclure les autres causes potentielles, afin d'adapter le traitement en conséquence.
C'est à l'aide d'un questionnaire et d'un examen médical que le médecin pourra poser un diagnostic.
Une coloscopie, une échographie ou une radiographie de l'intestin peuvent être utilisées pour confirmer un diagnostic incertain.
Quels sont les risques de complications?
Le syndrome de l'intestin irritable est une condition bénigne qui n'entraine pas d'autres maladies.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, il n'entraine pas d'inflammation ou de dommages à la paroi intestinale. Contrairement à d'autres conditions plus graves comme la maladie de Crohn, le SII ne semble pas augmenter les risques de cancer.
Les symptômes, même sans réelle gravité, peuvent cependant être très gênants et affecter la qualité de vie, voire occasionner de l'anxiété et de la dépression.
Certaines études donnent à penser que les personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable sont plus susceptibles de souffrir de fibromyalgie ou d'encéphalomyélite myalgique. Toutefois, la relation entre le SII et ces conditions est pour l'instant très mal connue.
Comment peut-on traiter le syndrome de l'intestin irritable (SII) ?
Le syndrome est chronique, mais il est possible de soulager les crises et d'atténuer les symptômes en faisant des changements dans son mode de vie. Au besoin, certains médicaments peuvent être utilisés :
- L'alimentation peut avoir un impact sur les crises liées au syndrome de l'intestin irritable. Il est impératif de vous y attarder puisque des aliments peuvent vous aider à soulager le côlon irritable, alors que d'autres doivent être évités.
- On recommande de manger à des heures régulières et d'éviter à la fois les excès et les restrictions abusives.
- Il est important de boire beaucoup d'eau.
- On essaie autant que possible de manger lentement et de prendre le temps de bien mastiquer les aliments.
- Les matières grasses, l'alcool, la caféine, les boissons acides, le chocolat et les épices, qui stimulent les contractions intestinales, devraient être consommés avec parcimonie.
- Certains aliments sont susceptibles de provoquer des gaz. Mieux vaut limiter sa consommation de : lait, yogourt, fromage frais non affiné, babeurre, crème, crème sure, crème glacée, pomme et poire avec pelure, pruneau, raisin, datte, jus de pomme, de raisin et de poire, miel, sirop de maïs, fructose, sucre de fruits, boisson gazeuse, gomme à mâcher sans sucre, légumineuses entières.
- On devrait privilégier les fibres solubles, principalement si on souffre de diarrhée. Contrairement aux fibres insolubles, les fibres solubles sont douces pour l'intestin. Voici quelques aliments riches en fibres solubles, à favoriser : avoine, orge, farine de maïs, riz basmati, pâtes blanches ou aux épinards, carotte, asperge, haricot vert, navet, oignon, brocoli, pomme de terre, patate douce, betterave, courge, champignon, avocat, chou de Bruxelles, courgette, pamplemousse, mangue, abricot, kiwi, melon d'eau, pêche, compote de poire et de pomme.
- Les fibres insolubles sont irritantes et risquent d'aggraver un problème de diarrhée. On préfère les éviter. Voici quelques aliments qui en contiennent beaucoup : blé entier, graines de lin, maïs entier, riz brun, seigle, laitue, épinard, aubergine, poivron, pois vert, céleri, échalote, concombre, tomate, chou, chou-fleur, concombre, raisin, cerise, ananas, pomme, poire, rhubarbe, citron, lime, datte, prune, bleuet, framboise, mûre, canneberge, noix et graines entières.
- Il vaut mieux consommer les légumes crus à la fin du repas.
- La consommation de probiotiques (yogourt, alimentation « vivante» ou suppléments) pourrait aider à prévenir les crises en régularisant le transit intestinal.
- La tenue d'un journal alimentaire pendant quelque temps peut aider à découvrir les aliments qui ont tendance à provoquer des crises.
- L'aide d'un(e) nutritionniste est souvent bienvenue pour appliquer les changements dans l'alimentation.
Autres changements dans le mode de vie
- Des cycles de sommeil régulier sont recommandés.
- On suggère de faire au minimum une demi-heure d'exercice par jour. D'une part, le sport permet de lutter contre la constipation et, d'autre part, il peut aider à mieux gérer l'anxiété.
- De façon générale, on recommande d'éviter les situations stressantes et d'apprendre à mieux gérer son anxiété. La visualisation, la méditation, le yoga, la massothérapie ou la respiration contrôlée peuvent être de bons moyens d'y parvenir.
- Il est préférable d'arrêter de fumer dès que possible.
Médicaments
Certains symptômes, lorsqu'ils sont particulièrement incommodants, peuvent être soulagés à l'aide de médicaments.
En cas de constipation persistante, des laxatifs peuvent être utilisés. Mieux vaut demander les conseils du médecin ou du pharmacien avant de se procurer des laxatifs. Autant que possible, on évite les laxatifs stimulants qui peuvent créer une accoutumance. On leur préfère les suppléments de fibres, les émollients ou les laxatifs osmotiques (comme le lait de magnésie).
En cas de diarrhée, paradoxalement, les suppléments de fibres peuvent encore amener une amélioration. Les médicaments antidiarrhéiques, tels que l'Imodium®, peuvent être utilisés, mais avec modération.
On trouve en pharmacie, en vente libre, des médicaments anti-flatulences qui aident à réduire les gaz. C'est le cas de GasX et de Gas Relief, notamment.
Certains types d'antidépresseurs, notamment les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine, pourraient aider les patients souffrant du syndrome du côlon irritable. Ils contribuent non seulement à diminuer l'anxiété, mais également à réduire la perception de la douleur.
On utilise parfois des antispasmodiques, puisqu'ils contribuent à relaxer les muscles de l'intestin.
Traitements alternatifs
Selon certaines études, il semble que l'hypnose pourrait avoir de bons résultats avec les gens atteints du syndrome du côlon irritable.
Comment prévenir le syndrome du côlon irritable?
Il n'est pas vraiment possible de prévenir le syndrome, puisque ses causes demeurent incertaines.
Il est toutefois possible de modifier son mode de vie et son alimentation en appliquant les conseils listés plus haut. On contribue ainsi à réduire la fréquence et l'intensité des symptômes.
Saviez-vous que...?
Le syndrome du côlon irritable, étant donné les effets qu’il entraine, serait la deuxième cause d'absentéisme des travailleurs au Canada, tout de suite après le rhume!
Source : DigestScience
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