
Le sel est aujourd’hui omniprésent de notre alimentation, et on dit qu’il crée une dépendance. De plus, l’excès de sel est responsable de plusieurs maladies comme l’hypertension, le diabète, l’obésité, les problèmes de reins et autres. Voici quelques explications et conseils pour mener une vie plus saine et moins salée!
Une question de dosage
Depuis quelques décennies, la quantité de sel a augmenté de manière fulgurante dans nos aliments, notamment car on en veut toujours plus. À la base, le sel n’est pas nuisible à la santé, au contraire! C’est grâce à lui si on peut conserver certains aliments plus longtemps en plus d’augmenter leur saveur. Il est également nécessaire à la cuisson ou à la préparation des aliments comme le pain ou certaines pâtisseries. Même pour la santé, une quantité adéquate de sel favorise la circulation sanguine.
Il n’est donc pas question de bannir le sel. La question est plutôt de savoir pourquoi on en retrouve autant et ce qui cause cette dépendance au sel. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il faudrait ingurgiter moins de 5 grammes de sel par jour, alors que dans les faits, la plupart des gens en consomment en moyenne entre 9 et 12 grammes par jour.
Attention aux produits transformés!
Certains produits en conserve ou certains repas surgelés contiennent à eux seuls la dose quotidienne recommandée. En général, les produits alimentaires emballés, surgelés ou en conserve constituent 75 % de notre apport en sel dans une journée. Deux raisons peuvent expliquer ce fait : le désir des consommateurs d’avoir des produits déjà préparés et qui peuvent se conserver le plus longtemps possible.
Une drogue, le sel?
Plus nous mangeons du sel, plus nous en voulons. Il se retrouve donc dans une pléthore d’aliments (jusque dans les boissons!) et ce, en quantité de plus en plus grande. Ce phénomène de dépendance au sel a des assises biologiques. En effet, le sel stimule ce qu’on appelle « les centres de gratification » du cerveau. Ce sont les centres de la jouissance, voire de l’extase. Chaque dose de sel provoque donc des sensations de bonheurs dans notre cerveau. Il est vrai que le sel rajoute de la saveur, mais il donne surtout une impression de satisfaction et de plaisir!
En raison de ce processus neurochimique, on peut avoir un sentiment de dépression ou de fatigue lors d’un « sevrage » de sel. En effet, l’être humain aime cette sensation de plaisir, le cerveau et le corps la recherchent avidement. Une fois disparue, il s’ensuit donc un manque. Bien évidemment, ces émotions ne sont pas toujours explicites et ce n’est pas seulement le sel qui entre en ligne de compte.
Pourquoi réduire sa consommation de sel?
Une consommation excessive de sel peut provoquer de nombreux méfaits sur notre organisme. Le sel augmente en effet la tension artérielle et accroit les problèmes d’hypertension. L’hypertension, en fragilisant les vaisseaux sanguins et en stimulant de façon exacerbée les muscles cardiaques, peut entrainer des risques importants d’insuffisance cardiaque, d’insuffisance rénale, d’infarctus, de crises d’angine et même de cécité en causant des lésions permanentes à la rétine. Selon Statistique Canada, un Canadien sur quatre souffre d’hypertension. Ce chiffre augmente considérablement chez les plus de 70 ans et plus, alors qu’il se situe à environ 70 %.
Une surconsommation de sel aurait également tendance à accroitre les risques d’ostéoporose, car elle favorise l’élimination du calcium dans l’urine, responsable, avec le temps, d’une diminution de la densité osseuse.
Par ailleurs, des études montrent un lien entre la consommation excessive de sel et les risques de développer un cancer de l’estomac. En effet, le sel ingurgité pourrait créer, à l’intérieur de l’estomac, une lésion susceptible de s’infecter et d’entrainer des changements au niveau des cellules, changements qui pourraient causer un cancer.
Manger sainement sans y perdre le goût et le plaisir!
Réduire la quantité de sel que l’on mange tous les jours n’est pas chose aisée. Il faut y aller par étape et se donner un bon mois pour réellement se sevrer du sel. Il importe surtout de ne pas vous sentir coupable ou lâche pendant ce mois; n’oubliez pas que tout cela est un processus chimique, biologique et neurologique et qu’il faudra renverser la vapeur en changeant votre alimentation.
— Tentez de cuisiner le plus souvent maison. Une pincée de sel dans la soupe n’est pas dramatique pour la plupart des gens. À l’inverse, une soupe achetée en magasin peut contenir jusqu’à 2,5 grammes de sel!
— Tournez-vous vers les aromates plus santé! Le basilic, le thym, la marjolaine, le paprika ou le curcuma relèveront le goût de vos plats tout en vous permettant de manger des repas santé.
— Mangez frais. Il peut être tentant d’acheter des légumes en conserve, question de cuisiner plus vite. Ceux-ci constituent malheureusement un apport important de sel. À défaut de légumes frais, optez pour des légumes surgelés.
— Soyez toujours à l’affut des ingrédients des produits que vous achetez. Regardez attentivement la quantité de sel ou de sodium se retrouvant dans le produit. On privilégiera ceux où l’on retrouve l’expression « faible en sodium » ou « sans sel ». Jetez tout de même un coup d’œil sur la liste. Parfois, même un produit soi-disant faible en sodium cache en fait beaucoup de sel!
Comme dans bien d’autres domaines de l’alimentation, il n’y a pas ici de recette miracle. Il faut prendre le temps de vérifier ce qu’on mange et prendre le temps de cuisiner. Il s’agit là d’un effort bien entendu, mais d’un effort qui, à long terme, permettra de bien profiter de la vie!
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