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Lors du dépôt d’une nouvelle prescription à la pharmacie, on vous pose différentes questions. Est-ce qu’il s’agit d’un nouveau médicament? Une modification de dose? Prenez-vous d’autres médicaments? Êtes-vous enceinte ou bien allaitez-vous? Et SURTOUT : Voulez-vous le générique et l’original? Et là, la majorité des patients sont bafoués! Ils ne connaissent pas la différence et s’ils la connaissent, ne sont pas sûrs du choix à faire. Heureusement, cet article devrait vous éclairer et démystifier au passage les médicaments génériques.
Commençons par définir ce que sont les médicaments génériques et ceux qui ne le sont pas. Les médicaments dit originaux sont aussi nommés médicaments d’origine ou de marque. Il s’agit du premier médicament contenant une certaine molécule qui a été mis en marché. Il bénéficie alors d’un brevet de plusieurs années et a l’avantage du monopole sur le marché. Des exemples faciles : pour l’acide acétylsalicylique, il s’agit de la fameuse Aspirine, pour l’acétaminophène, il s’agit de Tylenol.
Un médicament générique, quant à lui, est un médicament contenant la même molécule, mais ayant été commercialisé après l’expiration du brevet de l’original.
Mais alors, quelles sont les différences? La principale différence réside dans le prix. Pour gagner des parts de marchés sur l’original, les fabricants génériques vendent leurs médicaments moins chers. C’est logique ; ils n’ont pas eu à payer autant pour le développement et la recherche.
L’avantage pour un patient? Payer moins cher à la pharmacie et en fin de compte, voir ses primes d’assurances subir une moins grosse augmentation en fin d’année. Certains assureurs comme la Médic vont jusqu’à payer seulement le générique lorsque celui-ci est disponible.
Pour avoir l’autorisation de vendre un médicament générique, le processus n’est pas le même que pour vendre un ketchup générique...
La deuxième chose à clarifier, c’est que pour avoir l’autorisation de vendre un médicament générique, le processus n’est pas le même que pour vendre un ketchup générique… Dans le sens que le ketchup générique est (vraiment!) moins contrôlé avant d’être vendu au public.
En fait, le fabricant doit prouver à Santé Canada que son médicament libère la même quantité de la molécule dans la même durée de temps. Grâce à des essais cliniques, il sera prouvé qu’après 12 heures, la même quantité de médicament va avoir été libérée dans le corps par le médicament générique que par le médicament original. Le médicament sera alors approuvé pour être vendu à des patients. Vous comprenez donc qu’il ne faut se fier au goût du ketchup de la marque maison pour présumer du processus de mise en marché des médicaments génériques!
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Une autre différence, c’est que les ingrédients non médicamenteux utilisés pour fabriquer le comprimé en tant que tel peuvent être différents. Certains patients pourront donc réagir différemment à ceux-ci. Qu’il s’agisse du colorant ou bien du gluten contenu dans un certain générique. Ça vaut alors la peine de payer plus cher pour l’original? Pas nécessairement, avec un peu de recherche et d’essais, il est presque toujours possible de trouver un médicament générique qui convient.
Et moi, est-ce que je conseille toujours le générique? Non, pas toujours.
Certains médicaments avec un comprimé fabriqué spécialement pour libérer leur contenu de manière constante sur 12 heures sont très difficiles à copier, car même la fabrication du comprimé fait l’objet d’un brevet.
Les patients qui tentent le changement vers le générique remarquent alors une différence dans la répartition du médicament dans leur journée et la majorité va préférer l’original. Un bon exemple est le méthylphénidate à longue action, prescrit pour le déficit d’attention.
Autre exemple, les inhalateurs en pompe pour l’asthme.
En effet, le mécanisme de diffusion de la pompe peut différer d’un générique à l’autre et de l’original. Le même médicament est diffusé, mais comme le ressenti en bouche est différent, les patients préfèrent certains inhalateurs à d’autres. J’observe beaucoup ce phénomène avec le salbutamol. Alors, discutez-en avec votre pharmacien(ne) afin d’opter pour la meilleure option pour vous!
En conclusion, le gouvernement québécois se lance dans un programme pour substituer les médicaments biologiques par leurs médicaments biosimilaires. C’est quoi ces mots-là? En gros, ce sont les médicaments créés à partir de cellules avec des moyens biotechnologiques avancés. Ces changements devraient faire sauver 100 millions de dollars à l'État québécois et donc indirectement dans les poches de tous.
Certaines insulines et des médicaments injectables pour les maladies auto-immunes (arthrite, sclérose en plaques, maladie de Crohn, psoriasis) seront affectés par ce changement. La qualité du produit sera irréprochable et les montants économisés considérables. Votre pharmacien(ne) sera toujours là pour vous conseiller face à ces changements.
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