Je vous fais une confidence : l’assurance est le sujet le plus ennuyant ever!, comme dirait mon ado. Mais ça demeure un aspect hyper important des finances personnelles. Et si vous prenez la peine de voir la chose comme un film dont vous êtes le héros, les choses deviennent soudainement beaucoup plus simples et intéressantes.
Gardons les choses simples. Vos besoins en assurance-vie varient selon votre âge et votre situation familiale. Séparons votre vie en quatre phases, et voyons les besoins respectifs pour chacune d’elles.
1- Aux études et célibataire
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Cas classique: vous allez à l’école et vous traînez quelques dettes. Sans conjoint ni enfant, tout ce que votre assurance doit couvrir en cas de décès, ce sont vos frais funéraires et le remboursement de vos dettes. Sinon, ce sera votre succession, probablement vos parents, qui hériteront des factures. Ils pourront certes renoncer à la succession, mais ça leur coûtera 1500 $, en plus des frais funéraires. Une assurance avec couverture d’au plus 50 000 $ fera l’affaire, tant et aussi longtemps que vous serez célibataire sans maison.
Certaines personnes choisissent d’en acheter pour une couverture allant jusqu’à 250 000 $ dès cette étape de la vie. Le but est de protéger son assurabilité, c’est-à-dire sa capacité à acheter de l’assurance à bon prix. Ce qu’il faut comprendre, c’est que si vous avez eu un cancer ou que vous pesez 400 livres, aucun assureur ne voudra vous assurer, ou certains vont vous accepter, mais en vous faisant payer la totale. Si vous achetez un contrat temporaire, votre assurabilité est protégée pour la vie et pour le montant choisi. Un contrat temporaire 10 ans pour un jeune en bonne santé de 250 000 $ coûte moins de 160 $ par année si cette personne ne fume pas. C’est aussi la raison pour laquelle certains décident de couvrir plus que leur besoin à cet âge. Ça ne coûte pas cher, la probabilité de décès est tellement faible.
2- En couple dans votre première maison
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La journée où vous serez en couple avec une maison, il faut couvrir un besoin d’assurance de 200 000 à 250 000 $. Le raisonnement est le suivant : vous voulez que votre conjoint survivant puisse conserver la maison advenant votre décès. Or, une fois que vous mangerez les pissenlits par la racine, celui-ci va devenir 100 % propriétaire de la maison… mais aussi 100 % propriétaire de l’hypothèque ! Et des taxes. Si en plus de pleurer votre mort, votre conjoint devient pauvre à cause de celle-ci, pas sûr qu’il gardera un si beau souvenir de vous…
3- Un premier enfant arrive dans le portrait
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Quand arrive les enfants, le besoin d’assurance-vie change énormément. Le but est d’utiliser l’assurance pour couvrir votre salaire, car vos enfants sont dépendants de celui-ci. Un exemple : vous gagnez 100 000 $ par année. Une fois que l’impôt a fini de vous passer sur le corps, il vous en reste environ 60 000 $. Vous avez des dépenses personnelles de 10 000 $, donc il reste un 50 000 $ de revenus nets qui sert réellement à la famille. Avec ce revenu on fait tout : on paye la maison, les taxes, les dettes, on investit pour la retraite, on paye les études des enfants, etc.
Donc, si on veut couvrir ce 50 000 $ de revenus, il faut se dire: pendant combien de temps ce bébé-là va en avoir besoin? La réponse est habituellement 25 ans. Donc, quel montant de couverture ai-je besoin pour remplacer ce revenu pendant 25 ans? La réponse: environ 1 million de dollars (ceci afin de générer 50 000 $ de revenus annuels, indexés à 2 % pour se protéger de l’inflation, et avec l’hypothèse que nos placements vont rapporter 4 % en moyenne). Si, dans le couple, une personne gagne 100 000 $ et l’autre 50 000 $, il faut idéalement acheter une police d’assurance qui donnera, au moment du décès, 1 million et 500 000 $ respectivement. Donc, le but n’est plus de couvrir les dettes, mais de protéger le revenu.
4- Ensuite, et jusqu'à notre mort
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Quand on est jeune, les produits temporaires sont peu dispendieux et couvrent de grands capitaux d’assurance. Si on veut garder une assurance toute notre vie, il faut de l’assurance permanente , et ça, ça coûte cher.
À qui s’adresse ces assurances permanentes ? Aux gens qui veulent et qui PEUVENT laisser un héritage. C’est pourquoi on attend souvent de connaître toute l’information. Est-ce que j’ai eu des enfants ? Est-ce qu’ils méritent un héritage ? Est-ce que j’ai assez d’argent pour ma retraite ? À quoi bon laisser un héritage si on a une vie de misère après 70 ans… Bref, nul besoin d’acheter une assurance permanente avant d’avoir 55 ans si on n’a pas d’abord maximisé nos CELI et nos REER. Il faut seulement « s’assurer d’être assurable » rendu là. C’est pourquoi il faut posséder un contrat temporaire transformable en tout temps avant ces décisions importantes.
Rappelez-vous que l’assurance permanente est une forme de placement. En effet, l’assureur vous charge bien plus que votre coût d’assurance quand vous êtes jeune, et place cet argent pour ne pas faire de déficit quand votre coût d’assurance sera plus élevé et que vos genoux prendront plus de 15 minutes à débarrer chaque matin.
David Descôteaux est chroniqueur et journaliste économique depuis plusieurs années. Il est aussi l'auteur du best-seller en finances personnelles "D'endetté à millionnaire" et d'une série de livres pour enfants sur l'économie et la finance.