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Famille

L’après COVID-19 : qu’est-ce qu’on va retenir de cette crise?

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Peut-être bien qu’un jour, le nouveau coronavirus disparaîtra complètement de nos vies; il est toutefois plus probable qu’il demeure et devienne un peu comme la grippe… C’est-à-dire qu’il réapparaisse chaque année et continue de frapper des personnes vulnérables, sans toutefois causer de désordre social comme à l’heure actuelle. Mais une chose est sûre, c’est qu’à un moment donné, dans quelques années, nous seront finalement passés à un autre stade, à un retour à une certaine «normalité»... Et le fait de maîtriser/d'éviter le virus ne sera plus constamment dans nos pensées!

Mais quelles leçons aura-t-on tiré de cette pandémie? Croyez-vous que le plus vite possible, les humains essaieront de mettre cette crise derrière eux et de reprendre de plus belle, exactement «comme avant»? Ou encore amèneront-ils des réalisations et des leçons dans cette nouvelle vie? C’est difficile de le prévoir. La plupart des gens ont vécu très peu de crises équivalentes qui pourraient servir de point de comparaison. Le 11 septembre? Quelques temps après, les voyages en avion avaient repris de plus belle. La crise financière de 2008? On aurait pu croire que l’endettement et la consommation seraient un tant soit peu freinés, mais ça a plutôt été le contraire. 

Je me souviens par contre, d’avoir entendu dans mon enfance des histoires sur des proches (grands oncles et grandes tantes par exemple) qui avaient vécu la Grande Dépression et la 2e Guerre Mondiale. Ceux-là n’avaient plus jamais été les mêmes. Tout le reste de leur vie, ils en avaient gardé des traits et des «séquelles», positifs comme négatifs : une peur maladive et constante de manquer de tout. Et en corrélation : une tendance à l’accumulation et une grande difficulté à jeter quoique ce soit. Une propension à l’autosuffisance. Une étonnante débrouillardise et une capacité inouïe à éviter le gaspillage... 

Voici quelques-unes de mes observations et réflexions, à savoir ce que nous pourrions transposer à notre nouvelle réalité, celle de l’après-COVID.

 

Le télétravail

Ça m’apparaît être le changement le plus évident : le monde du travail ne sera peut-être plus jamais le même. Comme ma sœur, qui est fonctionnaire au provincial, me l’a répété hier : «C’est comme si la fonction publique avait réalisé en quelques semaines son plan sur 10 ans». 

N’est-ce pas incroyable de constater à quel point le travail s’est réorganisé à la vitesse grand V? Et bien sûr que de nombreux emplois ne pourront jamais être effectués à distance. Mais pour ceux qui le peuvent, c’est difficile de penser à un retour en arrière. La compagnie (privée) pour laquelle travaille mon conjoint n’avait pas du tout une culture de télétravail. Le 12 mars dernier, ils ont pris la décision soudaine et immédiate d’envoyer tous leurs employés à la maison. Des achats de matériel ont été effectués, des outils ont été mis en place en quelques heures seulement. Depuis, tout se déroule très bien et tout le monde se rend compte que c’est non seulement possible, mais drôlement efficace. 

Dans le cas de mon conjoint (contrairement au mien –mon statut de pigiste fait que je travaille à la maison depuis 8 ans), la situation est temporaire : un jour ou l’autre, il retournera au bureau. Mais peut-être plus de la même manière qu’avant.

Après la crise, est-ce que toutes entreprises vont continuer à vouloir payer des loyers pour loger tous leurs employés à la fois? Ou qu’on verra plutôt une augmentation du télétravail comme jamais auparavant? Parce que toutes sortes de compromis sont possibles, ne serait-ce que de réduire les bureaux de moitié et d’y accueillir les employés seulement à mi-temps, en alternance.

 

Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.

 

La manière de faire des achats

Je n’ai jamais été quelqu’un pour qui magasiner était une activité sociale et un passe-temps, mais même lorsque le virus ne sera plus une réelle menace, je crois que ce sera encore moins le cas.

Je ne serai certainement pas la première à me précipiter dans les magasins, une fois que ces derniers ouvriront. Et bien qu’il faudra que j'y retourne un jour, lorsque que quelque chose viendra à manquer, je pense que je vais poursuivre nos habitudes acquises durant la pandémie. C’est-à-dire que je n’irai plus au magasin sans me poser de questions, mais j’effectuerai probablement plutôt le processus suivant :

  • Me demander si j’en ai vraiment besoin ou si ça peut attendre
  • Me demander si je pourrais remplacer l’article manquant par quelque chose d’autre (investiguer d’autres possibilités ou solutions)
  • Acheter en ligne dans la mesure du possible
  • Sinon, vérifier systématiquement la disponibilité en magasin pour éviter d’y aller pour rien
  • Préparer une liste qui tient compte de la disposition physique des articles sur place
  • Effectuer les achats rapidement et m’en tenir à la liste.

 

Je vois difficilement revenir le temps où je me rendais à l’épicerie pour acheter 4 articles, juste parce qu’il manquait quelque chose pour le souper que j’avais envie de cuisiner ce soir-là. Ça ressemblera plutôt à : ajouter l’article à la prochaine liste, remettre ce souper plus tard après la prochaine épicerie, trouver une alternative, «faire avec»… 

Si les commerces conservaient leurs heures d’ouverture réduites ainsi que leur fermeture le dimanche, je ne serais pas non plus fâchée.

 

Le parallèle avec l’environnement

Plusieurs environnementalistes ont eu un peu peur, au début de la crise… L’environnement et les changements climatiques vivaient un tel momentum; est-ce que la cause cesserait d’éveiller les consciences des gens? 

Et ils n’avaient pas complètement tort : d’une certaine manière, je crois que l’écologie va souffrir d’un petit recul. Le mouvement zéro déchet, le vrac en particulier, va peut-être prendre du temps à revenir au point où il en était. En temps de survie et de peur d’un virus, le réflexe du «réutilisable» peut devenir bien accessoire. Si je me fie uniquement à mon propre exemple : alors que ça faisait des années que pratiquement aucun produit nettoyant «fort» traditionnel n’avait fait son entrée dans ma maison, je n’ai pas été capable de résister à la tentation d’acheter plusieurs sortes de désinfectant.

Mais par contre, parallèlement à ceci, je vois également poindre une plus grande réalisation des enjeux environnementaux, puisque ces derniers sont difficilement dissociables de ceux de la pandémie. Et sont très tangibles. Pour la première fois depuis des lustres, les émissions de gaz à effet de serre diminuent. Les voitures circulent moins sur les routes ce qui, d’un seul coup, rend le pétrole moins essentiel à notre quotidien. Partout sur la terre, les animaux prennent du mieux et profitent du fait que les humains leur laissent un peu plus de place. C’est le genre d’images qui frappent l’imaginaire et font parfois changer les mentalités des gens beaucoup plus profondément que des discours ou des «menaces» qu’ils perçoivent comme étant encore lointaines.

 

Les déplacements

Interrogés lors d’un 5 à 7 virtuel sur leurs billets d’avion pour Hawaii à la fin de l’été (voyage dont ils rêvaient depuis des années), des amis m’ont répondu ceci, qui m’a bien fait réfléchir… «Peu importe si c’est réouvert ou pas, on n’ira pas à Hawaïï de sitôt. Quand on voit comment la nature semble bénéficier de notre retrait, on a tout à coup envie de se garder une petite gêne».

J’ai eu la chance de voyager pas mal dans ma vie et… j’espère que je pourrai le faire encore. Mais comme avant? Sans réfléchir à tous les impacts? Je ne pense pas. Ces temps-ci, je passe beaucoup de temps à penser à tous ces pays que j’ai eu la chance de visiter, tous ces magnifiques moments vécus ailleurs. Je réalise que j’ai été chanceuse de pouvoir voir ça et je suis contente d’en avoir profité. C’est comme si, sans le réaliser consciemment, je suis déjà en train de faire mon deuil de cet ancien mode de vie qui ne reviendra probablement plus.

Du point de vue des affaires, je ne crois par que tous les voyages vont disparaitre, mais que les entreprises vont plus y penser à deux fois. 

 

La préparation

C’est à la fois une question d’espace, d’habitude et de personnalité : j’ai toujours aimé être «préparée». Nous avons deux gros bacs de «vivres d’urgence» stockés dans la maison. Du papier de toilette (et des mouchoirs), j’en ai toujours «en masse» donc nous n’en n’avons pas manqué durant la pénurie. Je viens de retourner à la pharmacie pour la première fois depuis «l’ancienne vie», parce que j’avais presque tout ce dont nous avons eu besoin pendant 2 mois, de la nourriture pour le chat au savon à lave-vaisselle et au dentifrice.  

Au niveau individuel, sans nécessairement faire de grandes accumulations, je crois que les gens vont désormais plus penser à garder des provisions nécessaires pour plus que quelques jours. Je m’en suis rendue compte pour la première fois : ne pas avoir besoin de sortir pendant quelques temps et ne pas avoir peur de manquer de quelque chose, c’est un grand luxe.

Et au niveau collectif, c’est d’autant plus criant : le manque de matériel médical ainsi que la nécessité de rapatrier la production du plus possible d’articles ici-même devrait demeurer LES plus importantes leçons à retenir de tout ceci.

 

La réalisation de l’emprise du stress sur nos vies

C’est un temps très spécial… Parce qu’en même temps qu’une anxiété de fond reliée au virus et à l’incertitude totale qui en découle, nous vivons aussi une période calme inédite dans la maison. À l’exception de quelques semaines de vacances ici et là, jamais nous n’avions ainsi vécu en dehors d’un horaire ou de ses contraintes rigides. Pas de cadran le matin. Pas d’heure de coucher ou de lever pour les enfants. Pas d’activités où les déposer ou les reprendre. Pas besoin de faire les lunchs, les devoirs le soir…

En travaillant à la maison et en éliminant le transport, mon conjoint s’est soudainement retrouvé avec une dizaine d’heures de plus par semaine, qu’il peut utiliser pour faire du sport, marcher, relaxer, s’occuper de ses loisirs. Les repas n’ont plus besoin d’être à heure fixe, les soirées d’être régimentées par la routine.

La vie prend une autre couleur, en dehors de la bulle de fatigue et de stress constants dans laquelle nous avions à peine réalisés que nous vivions. Nous sommes inquiets, nos émotions sont changeantes, mais en même temps nous n’avons autant pris le temps de vivre. Ici, à la maison. Nous dépensons moins et nous avons réellement l’impression de revenir à l’essentiel.

 

Quelles sont vos propres réflexions sur l’après-COVID-19?

 

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