Chaque année, on s’amuse à déterminer (ou plutôt à deviner) ce que seront les grandes tendances en alimentation des prochains mois.
Si certaines de ces prédictions sont fondées sur des études marketing plus sérieuses, qui s’inscrivent sur une longue période, d’autres sont simplement basées sur les buzzwords du moment !
Puisque nous terminerons bientôt le chapitre de la décennie 2010, nous avons tenté de faire le portrait des tendances qui ont marqué ces années et sont ressorties du lot.
Voici donc les 8 grandes tendances alimentaires et culinaires qui ont marqué les années 2010.
1. Manger local et tracer la provenance des aliments
Peter Wendt @peterwendt / unsplash.com
Au début des années 2010, l’agriculture urbaine a pris son envol. On jardine sur les terrasses et les balcons, puis ont suivi les toits verts et les ruches urbaines. Les fromages artisanaux, les produits de la ferme sont de plus en plus demandés et on assiste à une véritable éclosion de marchés publics ici et là dans la province.
En même temps, on a pris conscience de l’importance de manger local tant pour l’économie de proximité que pour diminuer son empreinte carbone et connaitre la provenance nos aliments. Qui a cultivé ces légumes, qui a élevé le boeuf dont on vient d’acheter une coupe de viande ? On veut connaitre les histoires derrière nos aliments !
La boréalité
Au Québec, on a également renoué avec nos ingrédients locaux et c’est durant les années 2010 qu’on a commencé à se réapproprier notre garde-manger boréal. Les produits forestiers, les algues, les champignons, la salicorne, les boutons de marguerite ou le mélilot sont de plus en plus présents sur les menus. S’ils sont encore considérés comme des produits de niche, que l’on retrouve davantage dans les épiceries fines, il y a fort à parier qu’ils se tailleront une place dans le garde-manger des Québécois au cours de la prochaine décennie.
2. La fin du règne de la viande dans l’assiette
Anh Nguyen/Unsplash
Les années 2010, c’est aussi une volonté de manger moins de viande. Le flexitarisme, qui consiste à ne pas manger de la viande à tous les repas sans devenir totalement végétarien, prend son envol. On assiste aussi à la naissance des « Lundi sans viande » ! #lundisansviande
Les protéines végétales, le tofu, le tempeh et les produits substituts de viande tels que Beyond Meat ont plus que jamais la cote. Et la publication du nouveau guide alimentaire canadien en 2019, qui fait plus de place aux protéines végétales, est venue renforcer cette tendance.
3. Les insectes s’invitent sur le menu
Raissa Leticia/Unsplash
Dans le but de trouver les meilleures alternatives aux protéines animales et de réduire le désastre écologique qu’est l’élevage d’animaux pour la consommation, on voit l’arrivée de nombreux produits à base de poudre d’insectes sur les tablettes tels que des barres tendres ou des poudres pour smoothie.
Dans certaines sociétés, on consomme des insectes depuis des millénaires, et on essaie maintenant de l’intégrer de façon gastronomique à l’alimentation occidentale. Par exemple, le laboratoire Nordic Food Lab, créé en 2012 et depuis associé à l’Université de Copenhague, se penche entre autres sur les innovations possibles à faire en gastronomie avec les insectes ! Arrivera-t-on à surmonter notre dégout pour ces créatures au profit d’une alimentation à l’empreinte écologique moindre ?
4. La lutte au gaspillage alimentaire
Alors qu’on prend conscience de l’impact écologique qu’ont l’agriculture et l’élevage de masse, on souhaite mettre fin au gaspillage alimentaire. On cherche de nouveaux moyens pour cuisiner toutes les parties des légumes et de la viande, donner une autre vie à nos restes et redonner les invendus dans les épiceries.
On voit aussi beaucoup d’initiatives citoyennes prendre naissance, telles que BonApp, avec son réseau de frigos où l’on peut déposer des surplus d’aliments qui seront réutilisés par d’autres, les fruits et légumes moches Second Life ou encore la Transformerie qui récupère les invendus des épiceries pour les redistribuer ou les transformer en produits.
5. L’arrivée des produits « sans »
NatashaPhoto / Shutterstock
C’est aussi durant les années 2010 que l’on voit une explosion des produits « sans » : sans sucre ajouté, sans lactose, sans gluten, sans allergène, sans saveur ajoutée....
Que ce soit en raison des différents régimes alimentaires de chacun, des problèmes liés à des intolérances alimentaires, des allergies, de la volonté de consommer des produits les moins transformés possible ou simplement la dernière tendance du moment, le « sans » règne en maitre à l’épicerie.
6. Les superaliments sur un piédestal
C’est aussi durant cette décennie que les superaliments ont été mis sur un piédestal. Encensés pour leurs nombreux bienfaits sur la santé, il fallait en consommer beaucoup et tout le temps. Kale, curcuma, baie d’açaï, jus de céleri… ça vous rappelle quelque chose ?
7. La fermentation et ses bienfaits
iStock by Getty Images—Kombucha
Le kimchi, le kéfir, le tempeh et le kombucha et autres aliments fermentés sont consommés depuis très longtemps. Mais ce qui a été nouveau a été leur essor en raison de leurs bienfaits sur notre santé intestinale et notre microbiote.
8. L’ouverture sur les cuisines du monde et les différentes épices
Les années 2010 ont aussi été une décennie d’ouverture sur les différentes cuisines du monde ! Oser de nouvelles saveurs et de nouveaux plats a été une des grandes tendances en alimentation, tant au niveau de la restauration que des plats cuisinés à la maison. On a découvert la cuisine coréenne, japonaise, sud-asiatique, africaine, juive, mexicaine, autochtone ou encore péruvienne pour le plus grand bonheur de nos papilles.
Et maintenant, quelles seront les tendances alimentaires en 2020 ?
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Sources : La Presse, Blog agroalimentaire, Bon Appétit, Baum + Whiteman, Le Nutritionniste Urbain.