Le slow living ou vivre plus lentement est une tendance qui prend tranquillement de l’ampleur un peu partout sur la planète. Elle est est liée au Slow Movement qui a pris son véritable envol à la suite de la parution de l’Éloge de la lenteur, de Carl Honoré, en 2004. Déjà plus de 15 ans! Mais qu’en est-il de cet art de vivre? Faut-il vraiment être lent pour être heureux? Et, dans notre société, pourquoi est-ce si difficile de ralentir?
Le slow living, de quoi s’agit-il?
Le slow food, à l’origine
Le slow living n’est pas une nouvelle idée en soi. Elle puise entre autres ses origines dans le slow food. Ce mouvement a surgi en Italie durant les années 80-90 en réaction au fast-food. Celui-ci prônait alors un retour à la table pour déguster de bons repas, seul ou en famille, en préconisant des aliments frais, savoureux et les moins transformés possible. Il rejetait la surconsommation et la surindustrialisation, ainsi que le matérialisme.
L’acronyme SLOW qui dit tout
SLOW sert aussi d’acronyme pour les thèmes centraux de cette façon de vivre (en anglais, cependant, mais qui se comprennent aisément) : Sustainable (durable), Local, Organic (organique), Whole (entier). Il s’agit d’opter pour des choix durables qui ont le moins possible d’impacts sur l’environnement, d’encourager la production de produits locaux et organiques, et consommer des produits entiers, plutôt que transformés.
D'autres courants qui émergent
De cette pensée, d’autres mouvements ont découlé : le slow wear (en lien avec la mode éthique et durable), slow technologie, slow city, slow management et même le slow sex!
Le slow living, associé au Slow movement, les englobe tous! Et même si le terme slow se répète, il s’agit en fait de trouver le bon rythme. Il faut ralentir pour profiter réellement du moment présent, pour faire des choix consciencieux ou encore pour bien faire ce que l’on doit faire.
Le slow living préconise donc un retour à un mode de vie plus naturel plutôt que d’être en accélération constante!
La philosophie de vie derrière le slow living
Lorsqu’on se décide à vivre plus lentement, on savoure les minutes au lieu de les compter. On tente de faire le mieux possible, plutôt que le plus vite possible. On profite de la vie, au lieu de lui courir après…
Dans le slow living, on privilégie également les relations humaines au monde virtuel. On respecte l’environnement et l’on prend le temps de vivre en se reconnectant avec la nature qui nous entoure et en l’appréciant.
On ne peut alors faire autrement que de tourner le dos à un pan de la société, celui qui prône la consommation, l’uniformité et l’industrialisation.
Quelques conseils
À cet effet, voici quelques conseils associés au slow living.
- Ne pas surcharger l’horaire.
- Créer de l’espace autant dans son environnement que dans son esprit.
- Se demander ce qui est réellement important et dire non à tout le reste.
- Prioriser la vie avant le travail.
- Prendre du temps en plein air.
- S’exercer à être présent, vraiment!
Faut-il être lent pour être heureux?
On serait tenté de croire que pour être heureux, il faut être lent?! Eh bien, pas tout à fait! En faisant l’éloge de la lenteur, on tente plutôt de reprendre contact avec le rythme nécessaire qui contraste avec celui de notre société actuelle. Souper en famille, sans écran, ce n’est pas être lent, c’est prendre le temps. Lire une histoire à notre enfant abonde dans le même sens. Marcher au rythme de notre marmaille pour entendre leurs péripéties de la journée, admirer le tapis de feuilles colorées sous nos pieds, goûter vraiment à son café, profiter d'un bon massage… Les exemples sont nombreux où l’on ralentit, mais où l’on n’est pas nécessairement lent. Le fait de ralentir permet d’apprécier ce qui nous entoure. Au lieu de traverser notre vie en courant, on s’arrête et on vit tout simplement le moment présent.
Le slow living permet aussi de gagner du temps en faisant les choses qui sont vraiment importantes pour soi. Mais pour ce faire, il faut être capable de définir ce qui l’est. C’est un travail ardu, mais une habitude que l’on devrait tous prendre : faire uniquement ce qui compte pour soi, ce qui compte vraiment! Évidemment, dans la même lignée, il faut être capable d’établir nos priorités. Encore une fois, pour se livrer à cet exercice, il faut s’arrêter. Et ce moment de pause permet de mieux repartir!
Et alors, on réalise que ralentir permet d’aller plus vite! Cet énoncé semble pourtant n’avoir aucun sens de prime abord. Mais, vous le savez, tout comme moi, lorsqu’on s’arrête on prend souvent de meilleures décisions. Lorsqu’on prend une pause, on est souvent plus efficace par la suite. Il en va de même avec nos enfants. Lorsqu’on prend le temps d’être avec eux, les crises sont moins nombreuses et tout se fait dans de meilleurs délais.
Pourquoi est-ce si difficile de ralentir?
Bien sûr, tous ces beaux énoncés vont de soi. Alors, pourquoi est-ce si difficile de changer ses habitudes?
On est pris dans un cercle vicieux, le temps est rare, donc on accélère. Il faut toujours en faire plus avec moins… On est coincé entre la performance et la surconsommation. Avant, on se comparait au voisin, maintenant, on se compare à nos centaines d’amis Facebook, aux comptes Instagram, Pinterest, etc. La réussite est, entre autres, associée à l'accumulation de biens. Et si on arrête tout, notre monde s’écroule. Eh bien, peut-être que non! Un certain univers disparait, mais un autre surgit.
Car on prend conscience que moins, peut signifier plus!
Moins d’argent, plus de temps en famille. Moins de destinations, plus de temps pour découvrir une ville. Moins d’activités à l’horaire, plus de temps pour faire ce dont on a envie.
Heureusement, il commence à y avoir une prise de conscience générale à cet effet. Ce n’est pas sans raison que le yoga et la méditation fait de plus en plus d’adeptes. Il en va de même avec les activités de tricot, de dessin et de poterie, où l’on n’est pas dans la productivité, ni dans la performance, mais uniquement dans l’instant présent. Même les employeurs sont conscients qu’en offrant un environnement plus agréable à leur employé, une plus grande flexibilité d’horaire, permettant entre autres du télétravail, les rendements seront meilleurs.
D’autant plus que tout est interrelié : notre rythme de vie a un impact sur l’avenir de notre planète, mais aussi sur notre niveau de bonheur, notre anxiété et par le fait même sur le nombre incessant d’épuisements professionnels et de dépressions, sur la médication qui ne cesse d’augmenter, etc.
Bref, le slow living nous rappelle simplement de respecter notre propre rythme et celui de ceux qui nous entourent, de reprendre contact avec nos valeurs profondes et de rétablir notre liste de priorités. À vouloir aller toujours plus vite, on traverse notre vie sans la vivre. Vaut mieux ralentir et regarder le soleil se lever… se coucher et vivre pleinement chaque moment qui se produise entre ces deux instants.
Pour vous offrir un moment savoureux, tout en lenteur, lisez Éloge de la lenteur de Carl Honoré ou écoutez-le en conférence.
Sources : Blond Story, futura-sciences.com, sloww.co